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Clock Tower
Human Entertainment - 1995
Viens ici que je t’attrape Jennifer par Z-Master

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Il le fallait. Clock Tower, c'est un peu comme la mort, ou ta mère, on va tous y passer. Et comme je suis un ostensible fanboy de ce jeu, il fallait bien un jour que j'en fasse un test pour Nes Pas, n'est ce pas ? Bon, aujourd'hui, on attaque un gros morceau de survival horror, faites coucher les enfants, donnez un somnifère à mamie, et laissez Kevin jouer à Resident Evil 5 dans sa chambre.



Car qu'on se le dise tout de suite, Clock Tower, c'est un vrai, un racé, un pré-Resident Evil, oui monsieur ! Toi mec oldies, qui sait que Frederick Raynal a inventé le survival horror et que Shinji Mikami n'a fait que repomper, ceci est pour toi. Clock Tower lui ne s'inspire même pas de Alone In The Dark, et rentre dans une catégorie très particulière de survival horror. Je détaillerai plus tard. Mais rentrons un peu plus dans l'univers de Clock Tower.



Si je vous dis Dario Argento vous me dites quoi ? Rien ? Phenomena ? Suspiria ? Deep Red ? Vraiment pas ? Et si je vous dis Jennifer Connelly ? Ah j'en vois deux trois qui réagissent ! Et bien la madame, à l'époque mademoiselle pure et innocente (ou pas ?), après avoir payé son cul dans Il était une fois en Amérique, a joué dans film policier/fantastique du nom de Phenomena. Quel rapport ? Hifumi Kohno, le créateur de la série, s'en est plutôt pas mal inspiré, jusqu'au design de l'héroïne rappelant fortement l'actrice susnommée et qui en plus reprend son prénom. Diantre. Rajoutez aux inspirations deux trois slashers, des films d'horreurs japonais des années 80, bref, du bon vidéoclub, mixez le tout, faites en un jeu vidéo, vous obtenez Clock Tower !



Bref, l'action se passe dans un manoir (tout va bien) perdu dans une forêt (encore mieux) d'un pays fictif. Bon en réalité c'est la Norvège, mais les Japonais connaissent tellement ce pays que ça pourrait être la Pologne que ça ne changerait pas grand chose. (Et j'ai choisi ce pays au hasard bien sûr, j'en vois un qui me regarde...) Tout ça pour dire qu'on s'en tape. Jennifer et ses amies sont des orphelines adoptées par la riche famille Barrows qui habite ce manoir. Bref, elles arrivent, accompagnée par leur tutrice Ms. Mary qui aussitôt arrivé part chercher le maître de la maison. Et puis ça se passe mal. Si si, vous allez me dire, mon Dieu que d'inattendu. Mais poursuivons, notre Jennifer sans trop comprendre ce qui lui arrive, ne retrouve plus ses amies. Et se retrouve toute seule. Et là, à vous de jouer.



Hop ! Survival horror ! Jennifer sort ses Beretta et part shooter des zomb... ah on me fait signe que non. Déjà, détail important, vous ne dirigez pas directement Jennifer mais une souris. Oui, c'est un point & click. J'en vois qui partent au fond... Bon. Vous pensez que ce gameplay ne va pas avec la nervosité d'un survival horror ? Vous avez tort. D'une part, vous n'avez pas d'armes. Rien, que dalle. Est-ce simple pour autant ? Ahah pauvre naïf. Bien entendu, le manoir regorge de pièges mortels, la plupart du temps indétectables (Encore que les aficionados des films d'horreurs savent qu'il faut se méfier des miroirs par exemple). Et c'est sans compter votre ennemi n°1, votre pire cauchemar, la terreur, la légende... TATIN ! Scissorman. Nabot en short pour les uns, psychopathe infantile pour les autres, toujours est-il qu'il est méchamment armé d'une grosse paire de... cisailles et que vous n'avez que vos jambes pour courir. Et cette connasse va regretter d'avoir mis une jupe longue. Salope ! (Ceci est un message de l'amicale de la misogynie gratuite.)



Donc le jeu consiste a essayer de sortir du manoir (Sachant que la porte d'entrée est fermée hein, on vous la fait pas.) tout en fuyant l'homme aux ciseaux ? Oui et non. Déjà, précisons le gameplay. Phase calme, vous explorez, vous relevez des indices et essayez de déjouer les pièges. Phase poursuite, COURS COURS COURS PUTAIN APPUIE SUR Y LA PORTE MAIS NON PAS SOUS LE LIT T'ES CON CASSE TOI FAIS GAFFE DEVANT TOI MAIS COURS PUTAIN. Bref, vous voyez. J'ai mentionné la touche Y, ce n'est pas pour rien. Dans une situation dangereuse (quand l'avatar de notre héroïne clignote), matraquer répétitivement ce bouton peut sauver votre peau de vierge. Mais dans la phase calme, rien à voir, et ça s'approche plus du point & click classique. C'est lent. Très lent. A vrai dire, c'est la première remarque que l'on fera au jeu. "Mais pourquoi on est obligé d'attendre qu'elle monte l'escalier à la vitesse d'un escargot tétraplégique ?"



J'en viens donc à la caractéristique majeure du jeu, dû au gros décalage entre les deux tons du jeu, super lent ou super stressant. Déjà on peut se poser la question, comment enquêter tranquillement dans le manoir si à chaque fois qu'on clique sur quelque chose on est potentiellement en danger de mort ? La réponse est simple, on ne peut pas. Le jeu ne se limite pas à sortir vivant du manoir, car sinon, le jeu se finit en cinq minutes montre en main. Promis juré. Comment cela ? J'y reviendrai plus tard derechef. Non, le jeu développe en plus une véritable intrigue, sombre et flippante comme ses histoires que l'on raconte au coin du feu, et vous réserve de nombreux rebondissements. Chaque porte du manoir apporte son lot de mystères, de questions, de réponses et surtout... de morts potentiels. Notre envie de résoudre le mystère du manoir Barrows ne se conjugue pas avec notre instinct de survie. La phase calme devient alors très, très pesante. D'où la caractéristique majeure du jeu : son atmosphère. Même moi qui ai décortiqué le jeu jusqu'à sa dernière miette, j’ai les chocottes rien qu'à marcher dans les couloirs.



Qu'est ce qui rend Clock Tower si flippant à part sa dualité phase calme/phase stressante ? Clock Tower est un jeu imprévisible. Si vous jouez et que vous vous apprêtez à faire telle action, que vous me demandez si c'est sans danger, je ne peux que vous dire "J'en sais rien.". Car les développeurs de chez Human sont des vrais tordus, chaque partie de Clock Tower est différente. Tout bonnement avec des variables aléatoires qui changent la place des pièces, des objets, des pièges, et ce à chaque partie. Mais si c'était seulement ça ! Le jeu répond véritablement à vos actes de manière logique, et selon certaines de vos actions, le déroulement du jeu en est affecté. Tordu ? Oui. Pire encore, le jeu a 9 fins alternatives (sans compter les Dead End, soient les Game Over.). Certaines, comme je l'ai dit plus haut, n’ont aucun intérêt et sont atteintes après cinq minutes de jeu. D'autres finissent parfois brusquement, souvent parce que vous êtes passés devant certains éléments trop vite, et les fins "ultimes" font monter le flip-o-mètre à fond. On mentionnera une fin rappelant étrangement Urban Legend.



Bilan, un jeu court, mais avec une replay value juste fantastique, avec des graphismes qui sont loin d'être le meilleur qu'a fourni la glorieuse Super Nintendo, mais qui sont néanmoins efficace, des musiques magnifiques, un gameplay innovant et original, un scénario et un univers à glacer le sang le tout pour une perle inconnue. On se souvient de Clock Tower comme un ambient Survival Horror, bref, un jeu atmosphérique. Certes, il y a peu d'action, on aime ou on n’aime pas, et si Scissorman n'arrive pas à augmenter un tant soit peu votre rythme cardiaque, je n'y peux rien. C'est un jeu dans lequel il faut se plonger, mais quand on est plongé dedans, difficile d'en ressortir ! Moi ? Oui froussard je fus, et froussard je suis encore un peu quand même. Jouer en entier le jeu d'une seule traite m'est encore quelque chose de difficile, enfin tout du moins seul. Certains des amis m'en veulent encore d'ailleurs. Mais votre curiosité malsaine vous pousse à finir le jeu dans sa fin la plus explosive.



Problème, vous n'achevez pas Clock Tower, c'est Clock Tower qui vous achève.
Le point de vue de César Ramos :
Cartouche en loose japonaise rare à pas cher. Si vous le voulez avec la boîte, je vous dis bonne chance. Mais hélas le jeu n’a pas d’intérêt si on ne comprend pas le japonais. Donc pour les autres, il faudra passer par la traduction d’Aeon Genesis.