Parce que le présent est l'avenir de notre passé.
Donald Duck in Maui Mallard
Disney Interractive - 1995
Erreur 414 quack not found par Kazend

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
J'aime autant vous le dire, je suis triste. Il se trouve qu'à chaque fois que j'entreprenais la critique d'un jeu de bon goût pour [Nes Pas?], je savais à peu près où aller. Or, je m'attaquais ici à l'inconnu.

"Tiens, ce jeu a l'air chouette, je vais me le faire et rédiger un beau papier pour dire à quel point il est gentil et tout joli." Et puis je veux dire, c'est tout de même Donald qui en est le héros, et il n'est de personnage Disney qui me soit plus sympathique que le plus antipathique des canards. Quand on a posé ses mains sur Quackshot, on sait que l'on est en droit de s'attendre à du travail propre, précis et mémorable. D'ailleurs, je les connais mes droits, et je sais que vu qu'il y a prescription, il ne me reste qu'à en pleurer. J'en attendais tellement de ce Donald Duck in Maui Mallard qu'il m'a déçu.
Peut-être que j'éxagère, peut-être pas, mais ce sera à vous d'en juger car il serait vraiment dommage de passer à côté de cette pépite rayée.



L'illustration suffit pourtant à vendre le jeu : Donald en kimono, les yeux bandés, les sourcils froncés, un bâton brandi en signe d'agression, il ne m'en faut pas plus pour écarter tous les Super Probotector du monde.

Nous avons affaire là à un jeu de plateforme somme toute convenable. Ou plutôt non, proche de l'exception. En effet, le level design est juste saisissant tant l'architecture des niveaux et les possibilités d'interraction avec le décors, bien que peu nombreuses, permettent à Maui Mallard de sortir du lot. C'est bien simple, mes repères étaient bouleversés lors de ma première partie. "Oh merde, c'est possible de faire ça ?!" On parlerait même d'un level design simplement exemplaire. Tout y est bien agencé, les décors sont très jolis, ça flatte la rétine. Donald n'est pas en reste, celui-ci est animé comme il le faut : Ni trop, ni pas assez, parce qu'on s'en fout à vrai dire : Les images qui composent ses mouvements le tordent, le déforment, jouent avec Donald et confèrent une réelle personnalité au personnage. Pour les ennemis, c'est un brin plus laborieux. Il est regrettable qu'ils soient si peu nombreux et peu variés. Ou plutôt, comme nous avons affaire à de la vraie plate-forme, les rencontres avec des bazars sur lesquels tirer avec votr flingue à scarabée sont peu nombreuses. Pourtant, du soin a été apporté à la décomposition de leurs mouvements et à leur personnalité. Si les poisson verts du premier niveau puent la flemme de graphiste, les petits canards insolents des niveaux 3 qui se perdent en mimiques aussi adorables que ridicules donnent vie aux niveaux explorés au cours de l'aventure.



Afin de parfaire cette première couche de peinture, il est à noter que la panoplie des mouvements de Donald est agréablement fournie. D'autant que celui-ci dispose de deux états : dans le premier, celui-ci est paré d'une élégante chemise à fleurs et d'un flingue disposant de plusiers types de tir en fonction des scarabées récoltés. Dans le second, Donald se la joue Donatello : son bâton lui sert aussi bien à frapper sur le bec de ses vis-à-vis que grimper aux murs ou même qu'à se balancer indéfiniment en poussant de petits "ouiiiiiiiiii" sur les nombreux points d'accroche jonchant le parcours à suivre. Merde, mais qu'est-ce qui peut bien clocher à la fin, si la plastique du jeu constitue un argument de vente imparable ?



Earthworm Jim. Un très bon jeu surestimé à bien des égards parce que "hihihi, c'est un ver de terre et il est trop badass et il fait plein de grimaces". Dites-vous que ça aurait pu être pire si les moins de 20 ans avaient trouvé le moyen d'en faire un cosplay. Non, vraiment, les Earthworm Jim 1 & 2 sont d'excellents jeux de plate-forme mais ils souffrent d'un système de collision suffisamment imprécis pour gâcher les quelques affrontements et la navigation le long de certains niveaux.

Ici chez Donald Duck in Maui Mallard, même confiote : Les affrontement au bâton sont catastrophiques, mais le pire des supplices sera la série d'épreuves de saut à l'élastique. Par trois reprises, l'épreuve consistera en un saut attaché à une liane (et donc à l'esquive de nombreux murs de ronces à la hitbox douteuse) auquel s'ajouteront divers défis incompatibles avec la difficulté imposé par les collisions aussi nombreuses qu'improbables subies au cours d'un saut. Non vraiment, l'exemple typique d'un niveau plein de bonnes idées, tout joli, mais très mal conçu lorsqu'on gratte la couche de vernis.



Heureusement, c'est le seul passage du jeu qui sent vraiment des aisselles. Le reste du temps on ne subira que de temps à autre quelques sauts "qui auraient dû passer".

Finalement, ce qui me chagrine le plus avec ce jeu, c'est son absence quasi-totale de mise en scène. Là où Earthworm Jim était très rigolo et parsemé de situation aussi loufoques que délicieusement crétines, Donald Duck in Maui Mallard n'offre qu'une succession de niveaux interrompue par de bêtes panneaux pour expliquer l'intrigue. On ne sait jamais ce qu'on fout à tel endroit, la plupart des boss sont consternants de fainéantise et on a l'impression que Disney Interactive nous propose un service Entrée-Plat-Dessert merveilleusement bien cuisiné mais sur une table de jardin et avec des couverts en plastique. Le challenge ne provient que de certaines situations provoquées par la physique imprécise de quelques passages, et ce, même en hard. On esquisserait presque un bâillement, mais on se retient car le travail abattu est de toute évidence respectable. Le jeu est très joli, agréablement animé, c'est un plaisir de contrôler Donald rien que pour voir les différentes animations dont il est capable, mais il manque l'assaisonnement qui en aurait fait un plateformer de choix sur 16-bits. À savoir que le jeu est également sorti sur Mega Drive, puis sur Gameboy Color tardivement. La version Mega Drive semble avoir revu certains aspects du gameplay : La jauge "karaté" (faites pas chier) descend progressivement lorsque Donald enfile son kimono et ses munitions ne sont plus infinies en mode chemise Tati.



Donald Duck in Maui Mallard, c'est comme ce plat de lasagne eco+ acheté pile avant la fermeture avec un fond de porte-monnaie. Il est supposé avoir tout pour lui et pourtant il goûte un peu le passable.
Le point de vue de César Ramos :
Ce canard n'est pas un animal rare mais ses tarifs sont en revanche parfois (très) exotiques