Existe aussi en noir à texte blanc.
Megaman X3
Capcom - 1995
Megaman, the XXX parody par Enker

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
« Bonjour [NESPas ?] et bienvenue pour ce premier salon international de Robotique, technologies et oldisme. Je couvrirai officiellement l’évènement pour le site, mais serai aujourd’hui accompagné par ROB, le robot de la NES que l’on ne présente plus. Bonjour ROB. »

- On se fait un Gyromite ?

« Non merci ROB. Je remercie les organisateurs de m’avoir trouvé un tel consultant. Saviez-vous, mon chez ROB, que vous me faisiez saliver dans ma prime enfance ? »

- Rien à foutre.



« Oui, moi aussi je suis heureux d’être ici à vous. Le gratin de l’oldisme est réuni aujourd’hui, je reconnais volontiers que je ne suis pas peu fier de couvrir l’évènement. Au moment même où je vous parle, les vaisseaux de Gradius font un vol d’exhibition au-dessus de la foule en délire. C’est beau, c’est magnifique, j’en pleurerais. »

- Ces petits vaisseaux sont des merveilles de technologie, mais il parait qu’ils ne sont équipés que d’un simple Zapper pour les phases de tir.

« Révélation surprenante mon cher ROB, j’ai hâte de pouvoir entendre plus d’anecdotes croustillantes de votre part. »

- T’inquiète, je touche un beau chéquos pour dire ces conneries.



« Bien, et pendant que nous naviguons dans les allées du salon, laissez-moi présenter à nos lecteurs le sujet dont il sera question aujourd’hui. »

- N’est-ce pas marqué en haut de la page ?

« Casse encore une fois ma mise en scène et je te renvoie dans ton carton. »

- Oooooh oui, mais quel est donc ce sujet prestigieux ?

« Eh bien mon cher ROB, nous sommes ici pour couvrir ce qui aura été la dernière apparition du personnage phare d’une série qui ne l’est pas moins avant de poser son nid sur des terres que nous n’explorerons pas ici.

Nous parlerons donc aujourd’hui de Megaman X3. Mon cher ROB, vous qui, tout comme notre lectorat, n’êtes pas une raviole, eh bien vous aurez noté qu’il s’agit là du troisième épisode de la série. »

- Effectivement. Je suis peut-être une antiquité mais je ne suis pas né de la dernière pluie, les secrets du jeu-vidéo n’en sont plus pour moi et je peux affirmer que Capcom a encore trouvé le moyen d’user sa ficelle jusqu’à la corde. Y’a pas de petits profits.



« Vous y allez fort et sans mettre de gants ! Mais c’est bien, j’aime cette approche pleine de franchise, surtout quand elle est fondée et largement vérifiable. Il est malheureux de constater que si les suites s’enchainent et se ressemblent, la qualité suit généralement au détriment des prises de risque, qui demeurent minimes voire quasiment nulles. Chez Capcom et avant l’heure, on a découvert les bienfaits (à moins que ce ne soient les méfaits, je ne sais plus trop) du copier-coller vidéo-ludique. Ou comment ressortir encore et toujours le même titre, inlassablement. »

- Pourtant tu as l’air de bien aimer ça, pigeon.

« Je reconnais avoir une faiblesse pour la série en effet. Je me répète, mais la qualité suit d’un épisode à l’autre et chaque nouveau jeu a de quoi convaincre. C’est donc avec un grand plaisir que je me replonge dans la même ambiance, à la recherche d’un challenge plus ou moins identique, prêt à en découdre avec de nouveaux adversaires. Sans oublier ce plaisir inavoué qu’est celui de la découverte des possibilités propres à chaque épisode, comme les armes obtenues en détruisant les boss ! Le souci étant qu’au bout d’un moment, la recette s’essouffle et l’imagination vient à manquer. C’est flagrant.



Cet opus n’échappe pas à la règle et a du mal à cacher ses faiblesses. Là où Megaman X premier du nom proposait une nouvelle interprétation du mythe, ce numéro 3 vivote sur ses acquis en essayant tant bien que mal d’apporter sa pierre à l’édifice. »

- Il est vrai que l’on a la désagréable impression de faire un peu de surplace, les tentatives d’améliorations ne parviennent pas à convaincre.

« Et pour cause ! Megaman X était une machine de guerre à lui seul, inscrit au panthéon de la Super Nintendo. Le prestigieux ancêtre fait de l’ombre à ses successeurs, ils font vraiment pâlot, comme ce slip utilisé la veille. Le premier opus de la série avait posé et cimenté les briques de la maison, peint les façades et installé le câble, ses petits frères se contentent de poser une lampe Berger dans le salon et de planter la boite aux lettres. C’est assez frustrant de voir qu’en tout et pour tout, on a en guise d’amélioration droit à des niveaux plus longs et quelques éléments de gameplay proposés plus par prétexte que par réelle motivation. »

- Ces propos transpirent la déception refoulée. Il est toujours bon de se confesser et reconnaitre ses erreurs passées.



« Ah mais je ne regrette rien. Le jeu reste bon, il est juste un peu décevant. Rallonger les niveaux n’est pas forcément une mauvaise intention, mais le level design s’est quelque peu égaré en chemin et ne soutient pas la comparaison. Bilan les niveaux se traversent sans grande motivation, il manque un petit supplément d’âme et de grâce qui aurait pu faire la différence. »

- C’est marrant, ma femme m’a dit exactement la même chose la nuit dernière !

« A côté de ça des éléments de jeu ont été rajoutés, comme trois gros robots qu’il sera possible de piloter : encore une marque de fabrique de la série. Or, là où la possibilité de piloter une arme de guerre était auparavant une véritable petite madeleine de Proust, il est désormais nécessaire de collecter des items au travers des différents niveaux puis de trouver la plate-forme à partir de laquelle ils pourront se matérialiser. C’est assez long et fastidieux, une gageure, alors qu’initialement cette option était un plaisir fugace et instantané, à la fraiche.



L’intérêt majeur de la chose étant de bénéficier d’aptitudes spéciales pour chaque robot : un modèle permettra par exemple de naviguer sous l’eau plus aisément, ce qui permettra par là même d’atteindre des zones jusque-là inaccessibles. Et on pointe du doigt le point négatif de la chose, car la partie exploration des niveaux en devient laborieuse alors qu’elle devrait être un des points forts du jeu. Le schéma se résume de la sorte : trouver un item caché qui permettra d’obtenir une machine utilisable à partir d’un point donné afin d’accéder à des zones cachées pour trouver un nouvel item. Mwarf. »

- Cela rallonge pourtant bien la durée de jeu du titre non ? On ne va pas tout offrir sur un plateau à cette feignasse de joueur !



« Soit. Mais là aussi on a plus l’impression d’avoir un brin de remplissage pour occuper le vide, c’est assez frustrant. D’autant plus qu’un upgrade de l’armure permettra de visualiser une carte des niveaux et de localiser instantanément tous les items qu’ils recèlent. D’un côté on a des tableaux très vastes et des objets ardus à trouver disséminés un peu partout, de l’autre un item complètement cheaté qui détruit tout le postulat initial. Paye ta logique.
C’est mon plus gros grief à l’encontre du jeu : avoir trop voulu en faire au risque de se perdre. Pour le reste, les formules restent très classiques avec la barre de vie extensible, les réservoirs d’énergie, les updgrades d’armure à trouver, on saute, on grimpe aux murs, on dashe comme un fou… Bref du petit lait. »



- Et c’est tout ce que l’on peut dire côté nouveautés ?

« Grosso modo, oui. Le scénario ne restera jamais qu’un prétexte même si dans le cas présent il sent un peu du pâté en tirant sur les mauvaises ficelles initiées dans les Megaman originaux : apparition d’un nouveau méchant qui se révèle finalement être le pantin du véritable boss final récurrent. Qu’il faudra alors tordre, plier, retourner et le tuer jusqu’à ce qu’il soit mort. »

- Jusqu’à ce que Megaman X4 sorte donc.

« C’est cela ROB, les moments où l’inventivité vient à manquer. Pour les à-côtés, les boss font le boulot, un brin décevants avec la même remarque que précédemment : ça sent un peu le réchauffé et ça manque un peu d’âme pour qui est habitué à la série. Le challenge est néanmoins au rendez-vous et il faudra batailler pour sortir victorieux de ces duels. Les armes obtenues en retour pourront essuyer les mêmes critiques. Capcom continue d’utiliser les bonnes vieilles recettes éculées. »

- Ca troue le cul. Enfin, je dis ça alors que je n’ai pas d’orifice rectal. Bite.

« Euh… oui mon cher ROB… »

- Tits. Ass.

« Et merde, voilà qu’il a planté. Je crois que je vais finir mon affaire tout seul, technologie et robotique de mes deux ! »

- Pussy. Boobs.



« J’ai l’impression d’avoir à peu près tout dit sur ce jeu, mais j’ai en même temps la désagréable impression de ne pas en avoir fait assez. C’est assez déstabilisant mais particulièrement révélateur de ce titre : un bête copier/coller à peine retravaillé, avec quelques nouveautés bricolées à droite à gauche, du rafistolage pour du neuf. Je ne parlerai pas de la très anecdotique possibilité de diriger un deuxième personnage, car à peine faire plaisir aux fans cela ne sert pas à grand-chose.

Ce Megaman X3 est finalement un jeu correct, sans plus, qui pâtit de la comparaison avec son glorieux aîné. Il remplit son office sans sourciller, soit, mais ne marquera pas les esprits pour autant. La série quitte donc la Super Nintendo sans faste, dans un feu d’artifice joli mais un peu fade. On aurait pu espérer mieux.



Je termine le sujet par un petit mot sur la bande-son : elle est bien. Ouaip. Un « bien » laconique et mesuré, Capcom ayant déjà prouvé sa faculté à pondre des morceaux d’anthologie. Mais pas là. La musique est à l’image du jeu, un peu plate. Certaines pistes feront mouche, mais dans l’ensemble ça a du mal à crever l’écran.

J’ai toutefois une anecdote rigolote, un petit fun fact qui vous fera briller en société dans les soirées de l’ambassadeur : la musique du niveau de Neon Tiger s’inspire assez librement de la chanson « My Michelle » de Guns’n Roses. Si vous ne connaissez pas, une simple écoute devrait suffire à vous convaincre. Les rumeurs prétendent que l’équipe du jeu serait fan de ce groupe, la version occidentale de Megaman X5 tendrait à valider cette hypothèse. Si avec un tel atout dans votre manche, l’abricot de la comtesse vous échappe, c’est que vous aurez merdé quelque part. On a la classe ou ne l’a pas. »



- … ça y est, c’est fini ? C’est que je commencerais à m’emmerder, tiens.

« Ah nous vous retrouvons ce cher ROB, frais et disposé. Ce Gilles de la Tourette est dissipé ? »

- Ouais pignouf ! Et tiens, pendant que tu soliloquais dans ton coin, un gars louche m’a donné cette missive pour toi.

« Une lettre ? Un sceau à la cire élégant ? Et cet expéditeur là… César Ram… le reste est illisible. »

- C’est qui ?

« Chais pas, connais pas. Curieuse lettre. Elle raconte l’histoire peu singulière d’un adolescent qui, au Noël de ses treize ans, avait commandé ce jeu par correspondance au travers des pages d’un magazine. Il attendait avec fébrilité le 25 décembre et se dirigea vers le sapin dès que possible à la recherche du paquet. »

- Et ?

« Et rien, pas de paquet. Jamais. Quelques jours plus tard son chèque revenait par la Poste sans la moindre explication. »

- Ah c’est con ça. Souvenir traumatisant. Si je connaissais ce garçon j’irais bien lui hurler des insanités sous sa fenêtre pour lui rappeler sa médiocrité…

…mais dis-moi, tu trembles en lisant ta lettre et tu es tout es pâle, ça va ?

« Je… Hum. Lettre à la con, ça doit être une erreur de destinat… je… le…
Hum...et si on le faisait, ce Gyromite ? »
Le point de vue de César Ramos :
Mieux valait le trouver à sa sortie celui-là, sa côte financière étant depuis exponentielle et indécente.