Bruce Lee sur Amstrad est le premier jeu que j’ai réussi à lancer après avoir eu mon Amstrad. Le désormais célèbre « cat » suivi d’un run « bruce firent l’affaire. J’ai donc un attachement particulier pour ce jeu. Vraiment. Un vrai jeu de la bonne époque, bien moche mais attachant quand même. Autopsie d’un souvenir. Plongez avec moi dans le monde spiralé de mon cerveau embrumé.
Souvenez-vous. A l’époque vous notiez à peine les graphismes. Seuls comptaient les sensations, l’ambiance, le gameplay. Et bien ça tombe bien. Bruce Lee est un jeu moche. Si si il faut le dire. On y incarne… Bruce Lee. Si là aussi je vous assure. Qui va ramasser ce qu’il peut pour arriver au trésor. Quel trésor ? Je n’en sais foutrement rien, mais c’est un joli trésor. Pleins de pixels qui brillent. Pour cela, il va traverser des tableaux remplis de truc à ramasser. Oui, là par contre je ne peux pas dire ce que c’est. Dans les premiers tableaux, on peut penser à des lampes chinoises, mais plus on avance plus ça ne ressemble à rien. Il va donc falloir se balader à l’écran pour tous les attraper (non, ce ne sont pas des Pokemons...).
Ce serait sans compter les deux ennemis du jeu. Le sumo et le ninja. Au bout de quelques secondes seul à l’écran, soudain apparaissent l’ami Sumo et l’ami Ninja. Oui, ils sont ridicules, mais je les aime comme des frères. Imaginez un tas de pixels vert, qui avance lourdement, fout des baffes pas possible. Tas de pixels toujours accompagné de son fidèle ami le Ninja noir tout sec qui fout des coups de bâtons comme Gnafron. Quoi ami(e) internaute vous ne connaissez pas Gnafron ? N’avez-vous jamais été enfant que diable. Et bien ce seront vos amis jusqu’au trésor. Ils vous traqueront sans relâche, sans remord.
Mais le truc amusant, c’est comment ces ennemis sont à l’écran. Ils apparaissent. Ok. Puis ils vous courent après. Normal. Mais le plus amusant, c’est qu’ils sont faillibles ! Oui, ils se tapent les mêmes pièges à la con, ils se tapent même entre eux. Et ça c’est fort. Il suffit donc d’amener un des types derrière vous, et avec un peu de chance il se tapera des piques, des flammes, et c’est jouissif. J’aime à me poser sur un piton sur, et les regarder se chamailler tous les deux. C’est énorme. A l’époque il n’y avait pas d’ennemis invincibles, comme un Mario Kart où l’impression que l’ennemi est boosté est omniprésente. Il est donc extrêmement jouissif de les voir se taper dessus, un peu comme un tamagotchi avant l’heure.
On avance donc dans des niveaux écrans, où on choppe les lanternes (oui, j’ai décidé que c’était des lanternes). Les premiers sont très progressifs, sans aucun obstacle. Juste les deux zigotos à zigouiller, où à éviter. C’est ce qui arrive le plus souvent d’ailleurs. L’affrontement ne sert à rien. Mieux vaut la bonne fuite de traître. Celle qui ne laisse pas de trace. Le maniement de l’ami Bruce est un peu spécial, en ce sens qu’il saute comme un cabri (mais vraiment hein ! Regardez moi cette démarche nom de nom !) Mais cela se maîtrise facilement, sans trop de soucis. Il peut aussi donner des bourres pifs, et des coups de pieds fouettés. Mais je dois dire que j’évite véritablement l’affrontement. Nos deux ennemis sont relativement costauds, et ils s’occupent très bien d’eux même.
La difficulté est progressive, ce qui est étonnant pour un jeu de la belle époque. Mais c’est tant mieux. On sautille de plateforme en plateforme, en évitant les lance-flammes, les piques, les torrents déchaînés. Bien sur la moindre erreur est fatale. Et ce n’est pas le nombre de vies que vous avez au départ qui vous aidera. Vous mourrez donc un paquet de fois, sournoisement, comme ça sans prévenir. Bien sur vous vous acharnerez. C’est un peu une sorte de Rick Dangerous avant l’heure, à part que là on sait d’où viennent les pièges et donc la mort. Faible consolation.
Allez, aujourd’hui je suis fou fou je fais pipi partout de bonheur je vais donc aborder pour changer le son sous Amstrad. Oui, et bien non en fait. Ici, on a juste les bruits de pas de Bruce, les « Paf » des ennemis entre eux. C’est tout ? Oui, presque, il y a aussi les bruits de vagissement des statues de vaches. Là j’ai tout dit. Ca y est vous comprenez enfin pourquoi je ne parle jamais du son sur Amstrad, ah ah petit sot.
Au final on a donc un classique de la belle époque, bien laid, mais avec une idée sympathique derrière. Ce n’est pas le jeu du siècle, mais il permettra de mettre du piment à une longue journée d’hiver. C’est dit.