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Bumpy
Loriciel - 1992
Surtout ne pas perdre la boule ! par Hebus San

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Bumpy. Quel jeu m’aura autant marqué sur CPC ? Aucun, sans l’ombre d’un doute. Et pourtant j’ai des heures de vol sur cette carcasse gris foncé. J’en ai vu s’afficher des « type mismatch » ou des « not found » et autres « syntax error ». Saleté de basic… J’ai connu les plus grands jeux sur cette machine merveilleuse : operation wolf, ikari warriors, gryzor, crazy cars, chase hq, renegade, arkanoid, cauldron, rick dangerous (rhââââ), le 5 ème axe, barbarian, IK+ (re-rhââââ), etc etc etc…

Quelle profusion de grands titres quand même... Mais bumpy restera LE jeu du CPC à mes yeux. Et je vais tout faire pour qu’il le devienne aux vôtres.



Qu’est ce que bumpy. J’ai beau chercher, je ne vois pas vraiment comment décrire le concept du jeu. On est a mi chemin entre la plateforme et la réflexion. Tentons donc une approche simple.

Bumpy est un jeu français. Oui Loriciel en est l’éditeur, et c’est suffisamment rare pour être souligné.

Vous incarnez une boule. Une toute petite boule qui change de couleur selon le niveau, comme le niveau lui même soit dit en passant. Votre but dans la vie c’est de :

* rebondir
* ramasser toute la bouffe présente à l’écran



Une fois ce concept simpliste posé, nous allons rajouter des plateformes. Plein de plateformes, et de tous les types imaginables. Vous allez donc devoir, tableau par tableau, collecter toutes les items présentes sans vous faire piéger par les ruses vicelardes des concepteurs. Et ça ne va pas être chose aisée. Tout simplement parce qu’une fois lancé, vous êtes inarrêtable ! Tel une super balle cocaïnomane, vous allez rebondir jusqu’à ce que mort s’en suive (pas bien) ou que vous trouviez la sortie (bieeeen). Où est le problème ? Le problème c’est que le niveau n’a pas de sol. Si vous ratez une plateforme, c’est la mort.

Rajoutez à tout ceci que vous ne savez PAS où se trouve la sortie du niveau ! Elle apparaît une fois le dernier élément de bouffe récolté… Et elle se trouve parfois salement loin ! Il va donc falloir réfléchir et se réserver un chemin de retour (après être mort le nombre de fois nécessaire pour bien comprendre ce $@#µ% de niveau).

Le concept est ultra simple et prouve encore une fois, si besoin était, que les jeux d’antan pouvait nous faire jouer des heures avec leur seul concept, sans s’embarrasser de fioritures esthétiques.

Côté jouabilité c’est exemplaire. Et ce toutes machines confondues. Le contrôle se fait au clavier avec en tout et pour tout 3 touches : les flèches droite-gauche et la barre espace. Comme vous rebondissez tout le temps à la même hauteur, vous avez le choix entre virer à droite ou à gauche et ce avec une distance parcourue qui est toujours identique (fini les problèmes de longueur de saut), mais également la possibilité d’appuyer sur espace pour faire un super saut. Il faut laisser appuyer au moment où la baballe frappe la plateforme, et elle s’envole. Sans limite autre que le plafond. Si vous ne voulez pas toucher le plafond (et ça arrivera souvent…), il vous faudra virer à droite ou à gauche au bon moment. Parce que si vous touchez le plafond, il vous sera impossible de tourner pendant la descente…



Tout ceci serait gouleyant, mais sans plus, si on en restait là. Et ben non. Patatras, voilà les plateformes qui arrivent.

Il y en a pour tous les goûts. Citons donc exhaustivement :

* les plateformes standards : rebonds illimités, aucun effet
* les plateformes qui rétrécissent : A chaque rebond elle se réduisent et finissent par disparaître… variables entre 1 et 3 rebonds maxi.
* les plateformes collantes : arrêtent net votre rebond, SAUF si vous arrivez dessus en super saut (barre d'espace enfoncée donc). Quand vous êtes englué vous pouvez seulement aller à droite ou à gauche en la faisant basculer, mais sans sauter
* les plateformes obliques : votre rebond est automatiquement orienté, super saut impossible
* les plateformes à piques : évitez les. Par dessus ou par dessous.



Il existe aussi, outre la boustifaille, 4 items à ramasser : le flacon qui donne une vie de plus, la clé, le marteau et la goutte d’eau.

De ces items découlent 3 autres types d’obstacles :

* les cloisons à clé : plus ou moins foncées, elles nécessitent des coups de boules (c’est vraiment le cas de le dire) pour être ouvertes. Il vous faudra donc entre 1 et 3 clés (ramassées préalablement) pour les ouvrir.
* les murs : vous pouvez les détruire par en dessous avec plusieurs super sauts successifs. Il vous faudra un marteau par pan de 8 lignes de briques. Si vous vous retrouvez sur le mur, les super sauts sont impossibles
* les flammes : elles se trouvent sur les plateformes standards ou collantes. Si vous n’avez pas de goutte d’eau en stock, vous êtes cuit. A noter qu’elles annulent un super saut éventuellement en préparation…



Le décors est posé. Il vous faudra donc, avant de vous lancer, bien analyser le tableau et répéter votre parcours dans votre tête puis dans vos doigts. Passé le 10ème tableau la moindre erreur vous coûtera une vie. Et croyez moi même avec trois touches seulement vous vous emmêlerez les pinceaux un nombre incroyable de fois (cf le dossier sur la loose). Le fait que la sortie ne soit pas visible d’entrée de jeu vous compliquera grandement la vie, puisque même en estimant sa position vraisemblable vous vous gourrerez parfois lourdement. Se gourrer au 10ème tableau n’est pas trop irritant, mais au 70 ème alors qu’il vous reste une seule vie met dangereusement la santé de votre amstrad en jeu…

Néanmoins la jouabilité est si parfaite qu’une fois que vous aurez pris le coup vous pourrez toujours vous en sortir par un réflexe salvateur. C’est la grande force de ce jeu. Non content de vous maintenir sous pression constante par les rebonds incessants de cette satané boulette (on en vient parfois à rêver de trouver une plateforme collante à mi parcours pour souffler un peu et faire le point), ce jeu réveillera en vous des réflexes dont vous ne soupçonniez même pas l’existence et qui n’ont rien à envier à ceux d’un chat lâché du 3 ème étage. Bref ça reste possible. Tout le temps. Et vous avez beau pester contre ce putain de tableau à la con qui nécessite une dextérité de pickpocket roumain, vous savez au fond de vous que c’est possible en s’accrochant un peu. Oui mais il ne vous reste que 2 vies… Encore quelques bars de plus pour la pression !

Ce jeu est terriblement addictif et vous ravira dès votre première partie. Il ne peut pas en être autrement. L’essayer c’est l’adopter.



Les graphismes sont encore très sympas, bien qu’ultra dépouillés. N’oublions pas que nous sommes sur un amstrad… C’est le seul jeu auquel j’arrive encore à jouer sans grimacer, c’est pour dire.

Niveau musique c’est pénard à tester, y’en a pas. Vive les 35 heures. Seuls les bruitages de rebond de la balle vous rendront fou, et ce assez rapidement quand même. Ils sont accompagnés de petits « blip » quand vous prenez les objets, de « scriiit » quand vous mourez empalé, et d’autres joyeusetés du même genre, ce qui constitue un ensemble hétéroclite mais pas vraiment désagréable en fin de compte. Il vous sera même ultra utile pour bien prendre le rythme de progression de chaque tableau. Les bonds étant toujours de la même longueur, et les objets étant toujours aux mêmes endroits, chaque tableau possède une « musicalité » propre qui sera à chaque fois la même pour le terminer. Donc oui, pour ceux qui se posent la question, je suis capable de terminer les premiers niveaux en fermant les yeux. Je suis vraiment atteint…



Joie ultime, la version CPC était livrée avec un éditeur de tableau. C’est l’un des rares jeux à avoir proposé ça aussi tôt. Et on ne va pas s’en plaindre. Avec l’ami Zifnab, nous nous sommes évertués, sur la fin de vie de la bête, à pondre des niveaux tous plus abracadabrants les uns que les autres, avec des petits pièges réellement dégueulasses et requérant une dextérité de martien à 30 doigts. Malheureusement je n’ai pas retrouvé cet éditeur de tableau dans la rom de l’émulateur **gros soupir**.

Pour ceux qui me lisent depuis quelques temps déjà (merci les gars, je vais passer parmi vous avec une corbeille), vous aurez remarqué que pour une fois le ton est moins primesautier que de coutume. Rassurez vous j’ai encore plein de « grosses couilles », « bite à gland baveux » et autres « fiente diarrhéique » dans mon chapeau. Je les garde au chaud pour une meilleure occasion.

Ce que je voulais ici c’est vraiment vous donner envie d’essayer un jeu que très peu de gens connaissent, et qui est pourtant fabuleux. C’est donc à dessein que j’ai troqué mon costume de saltimbanque grossier (mais pas vulgaire) pour celui plus austère de testeur objectif et méthodique, en essayant de vous communiquer la passion que ce jeu m’a inspiré.



Si vous n’aviez qu’un seul jeu à tester sur amstrad au jour d’aujourd’hui, n’hésitez plus une seule seconde : c’est bumpy qu’il vous faut. Allez, va chercher la baballe !

Le point de vue de César Ramos :
Relativement rare neuf, comme tous les jeux Amstrad, mais en copie un grand grand classique...