Bonne année 1992 !
Inertie
UBI Soft - 1987
Insérer ici une blagounette à deux sesterces. par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Ah un petit jeu Amstrad, comme il y avait longtemps. Avant toute chose, il faut reconnaître que pour jouer de nos jours à l’amstrad sur son PC a 17 Ghz, avec une résolution de folie, un son dolby prologic 17 voies et autres subtilités du genre, il faut être intégriste. Comment ? Oldies, si vous voulez oui. Il est loin le temps des tapotages intensifs, des heures de chargement, de cette *ù$ù*$ù de cassette audio qui au bout de 10 minutes d’attente nous mettait un superbe « UBI . Not found » et où il fallait tout recommencer. Et oui, à l’époque on avait du temps. Et plus que du temps, des idées. C’est dans cette veine qu’Inertie s’inscrit, avec une réalisation de folie et un concept génial. Il a bercé mon enfance, et je passe le flambeau car, « désormais c’est moi le grand père ».



Inertie c’est d’abord avant toute chose une équipe réduite. 3 personnes. On voit les noms à l’écran titre, on pleure en voyant 1987, et on se dit que ces types là ont du périr écraser sous les chenilles d’un tractopelle, ou en se faisant bouffer les balloches par un esquimau affamé, ou bien s'être fait crucifier par un cocu furieux, le tout dans un anonymat des plus total. Et bien non. Une rapide recherche sur google nous apprend que le programmeur est passé chez Cryo, chez Canal + interactif, et a fait un paquet de jeux plus ou moins connus. Le graphiste quant à lui est devenu une star dans son domaine, avec une multitude d’inventions pour le cinéma numérique, et a de nombreux logiciels de dessins à son actif. Le musicien est aussi devenu un cador en infographie 3d. Ca c’est le spirit amstrad. Une scène tout de même bien vivante. On imagine ses jeunes en 87 se taper un petit jeu pour la forme dans une boite à peine connu du nom de UBI Soft. Enorme, j’adore.



Mais à la limite en 1987 on s’en foutait de ses types. Oui, même maintenant, bande d’ingrats. Et il y a d’abord le concept énorme d’Inertie. Un vaisseau a gravité 0 qui transite dans des cavernes à la recherche de spationautes à sauver. Pleins de types répartis dans le niveau, avec bien sur des traîtres, des gars qui feront tout pour monter quand même avec vous alors qu’ils ne devraient pas, les infâmes. Pour vérifier si un passager à le droit de monter, il faut consulter les PC répartis eux aussi un peu partout donnant la liste des vrais et des faux. Ajoutez à cela quelques ennemis qui volent de ci de là clopin-clopant et vous obtenez Inertie. Super, il faut reconnaître que sur papier il est difficile d’avoir un petit (même tout petit) début d’érection (mesdemoiselles, pardon) en lisant ça. Cependant il existe une idée géniale, la gravité 0.



C’est quoi la gravité 0 ? C’est que votre vaisseau a une inertie de malade. Une pression sur le moteur, et pof vous dérivez pendant 10 minutes, comme une tarte. Il devient ainsi extrêmement technique de diriger son petit vaisseau dans les méandres des cavernes. Imaginez vous à l’époque, avec un stick amstrad dont les ventouses ne tiennent pas au bureau nous avons tous connus les ventouses défaillantes...) en train de slalomer dans des bouts de couloir et d’un coup * PAF * une ventouse se décolle provoquant la mort de votre petit vaisseau. Et oui, ça ne parait vraiment pas grand-chose comme ça, mais quand on passe plus de 15 minutes à essayer de passer dans un couloir et qu’on s’écrase à cause d’une ventouse de merde, je vous promets qu’il ne faut pas être à portée de main du joueur dans ces moments là. Et là c’est le mythe !



Le gameplay est donc bien folklo, et (une fois n’est pas coutume) passe très bien même au clavier de l’amstrad. On peut (une fois n’est re-pas coutume) même redéfinir ces touches. Enorme. De plus les développeurs ont mis le paquet niveau graphisme. On a droit à des couleurs qui pètent bien, à des ennemis variés et chatoyants, le tout avec une parfaite fluidité. Visuellement on est comblé. Niveau musique aucun problème il n’y en a qu’une, à l’écran titre, donc absolument pas notable. Si, en fait l’écran titre est notable : il est tout simplement magnifique. Quand je le vois je suis transporté en 1990, c’est fou. Bref, oui, je sais, j’arrête demain le berger blanc. Une réalisation au poil.



Et le jeu en lui-même ? On a 10 cavernes à traverser, donc un paquet de petits bonshommes à toper, le tout dans un temps limité (l’énergie du vaisseau en fait). Le gameplay bien qu’au poil reste tout de même relativement précis et délicat. On ne fonce pas comme ça pour le plaisir des grands espaces dans les cavernes, sous peine de finir en chair à pâté pour je ne sais trop quelle espèce extraterrestre non répertoriée… On fait attention. Parfois le vaisseau avance pixel par pixel, à raison d’un pixel par seconde. Là tout votre corps est tendu vers l’objectif, en rêvant à ce petit lopin qui s ’élargit, là, devant vous, si proche mais ne même temps si loin… Une caverne pour un habitué prend 10 minutes à vider. Une heure pour un padawan. Il faut donc avoir le cœur bien accroché pour finir le jeu, mais c’est tellement gratifiant que cela en devient tentant. Oui, bien sur j’espère que vous avez compris qu’il faut de la patience.



A l’époque point de soluce, point de net qui donne les solutions en deux secondes, on aimait réfléchir. Oui, c’est encore un encadré en mode « vieux râleur +ON » mais j’assume. Donc on aimait à ce que les jeux tiennent plus que deux petites heures. Et bien c’est chose faite ici. Les développeurs ont inclus de manière particulièrement géniale un système de mot de passe pour reprendre à la planète où l’on était. Enorme.



Vraiment, ce jeu a tout du grand jeu amstrad. Un gameplay au top sur une idée géniale, moi j’adore. Je mettrais tout de même un bémol sur le fait qu’il faut quand même une bonne dose de sang froid, mais la sensation de légèreté est telle que cela en vaut vraiment la peine. Merci les gars. AMSDOS vous dit merci.

Le point de vue de César Ramos :
Relativement rare neuf, comme d'habitude avec l'Amstrad.