Base d'opération du S.C.A.T.
Last V8 (the)
DD - 1985
Tu veux voir ce que j'ai sous le capot ma mignonne ? par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Il a des jours comme ça où l’on sent pointer un fort besoin de nostalgie. Typiquement là en direct live je suis en période d’examens. Ce sont des choses qui arrivent, qui sont prenantes et qui par conséquent font monter le cerveau dans des retranchements souvent inconnus. En tout cas fortement inexploités. Et le oldisme vient en support de ces moments difficiles, apportant une once de bonheur et de simplicité.



Alors quand j’écoute dans ma playlist Amstrad un truc qui me fait vibrer et qui m’interpelle, je creuse un peu la question. Là, une chanson catchy, technique, rythmée et sympathique. Et surtout ce qui m’a arraché un frisson, c’est que je la connaissais. Je regarde le titre : The Last V8. Bon sang, la claque.



Quelques 17 ans après avoir touché pour la première fois ce jeu, je l’ai terminé pour vous amis internautes. Cela m’a pris 20 minutes, mais 20 minutes particulièrement intenses. Je ne sens plus mes doigts, ma manette s’est brisée sous les coups musculeux que je lui ai infligés, j’ai le visage collé de la saine sueur de la précision chirurgicale, mais je l’ai terminé.



The Last V8 au final à part un instant Nutella dans une journée moisie et une musique de feu, c’est quoi ? C’est un jeu de voiture en vue du dessus, avec une histoire. Oui, il y a 95% de chance que vous ayez connu les 75% de vos jeux Amstrad sur des copies, c'est-à-dire une disquette copiée à la sauvette planquée dans une des poches de l’imperméable de papa. Donc vous ne connaissiez pas les scénarios sur Amstrad. Et c’est très dommage.



Nous avons vécu très longtemps sous terre après la Guerre de fin du monde de 2007. Bien sur en bon bricoleur de génie des années 80 on a meublé le temps en bidouillant « The Last V8 », soit le dernier moteur V8 en fonctionnement sur cette morne croute terrestre. Il est fin prêt, il ronronne comme un chaton après une caresse et est prêt à sortir récupérer les derniers morceaux d’humanité perdus à la surface de la terre.



On va donc se coltiner deux circuits. Un en extérieur et un autre à couvert qui dure 30s, dans la base militaire que l’on doit empêcher d’exploser. Rien de bien compliqué pour l’instant. Un jeu de circuit sur Amstrad, où l’on ne va pas croiser d’ennemis parce qu’ils sont tous morts, avec deux misérables circuits. Ça c’est encore un coup à se balader une main sur le volant, l’autre dehors en train de tapoter mollement la portière, le tout en sifflotant un vieux tube ringard « des années 90 d’avant la guerre ».



Il va de soi que ce serait trop simple. Nous sommes sur Amstrad, à une période des prémices de l’animation fluide, concept encore purement théorique, uniquement évoqué sous l’imperméable dans les laboratoires du monde doté de supercalculateurs à plus de 100Mhz. Donc on va jouer à un diaporama. Admettons. A la vue des captures vous remarquez aussi que plus que le diaporama, la fenêtre de jeu est réduite. Alors admettons là encore. Peut-être que « la guerre » a réduit le champ de vision de l’homme et qu’une simple fenêtre miniature à l’écran lui suffit. Admettons…



Mais plus que le diaporama et la lucarne bouchée, il y a les contrôles. Oui, on va avoir droit à un jeu de voiture où on contrôle les 4 directions, mais avec du décalage à cause du diaporama. S’il était fluide, le jeu serait une partie de plaisir. On voguerait à la bouche une chanson, tel fanfan la tulipe jusqu’à la prochaine aventure. Mais raté, c’est un coup de main terrible à prendre.



On va donc terriblement en baver. Alors là encore, c’est normal. C’est un jeu qui date d’une époque où on terminer un jeu était preuve d’une volonté psychologique d’acier (ou d’un manque cruel d’amis dans la vie). Et puis mince, nous sommes restés des années sous terre à bricoler, l’acclimatation au monde réel est un peu dur, forcément…
Et puis il y le chrono. Si vous aviez tout votre temps, ce serait une partie de plaisir. Bah oui, on est obligé de passer certains virages à 2km/h. Mais vraiment. Si le monde grouillait encore de vivants, on se ferait doubler par les vélos. On jouerait donc la sécurité et on avancerait à deux à l’heure gagnant la réussite dans le jeu, et la lobotomie du cerveau. Mais on gagnerait. Pas de bol, on se retrouve entiché d’un chrono terriblement pervers qui oblige à une conduite sport de tous les instants, quitte à parfois prendre quelques risques finement grappillés.



Donc on va en baver des ronds de pièces, dans un jeu physiquement terriblement ingrat, mais miraculeusement doté d’une bande son extraordinaire et mélancolique, qui même 17 ans plus tard me tire toujours une larme. Je ne peux pas vous conseiller sciemment de l’acheter, j’ai un cœur parfois. Mais il ne peut pas s’empêcher de me sauter au cou tout joyeux, et de me cracher à la gueule sa nostalgie, de cette époque merveilleuse où la difficulté était le maître mot, où terminer ne serait-ce que le premier niveau d’un jeu était le gage d’être chez les olmèque un chef de guerre terrible, et où j’aimais la grenadine. Alors j’y retourne, inlassablement, et j’y retournerais encore pendant un bon bout de temps.
Le point de vue de César Ramos :
Relativement rare neuf, mais en copie un grand grand classique...