Il y a des moments dans la vie d'un joueur qui comptent. Des moments dont on se souvient toute sa vie. Des moments où l'on touche du doigt LE jeu dont on sait qu'il va vous marquer pour votre existence entière.
Et puis il y a des moments où l'on découvre Alleyway.
Alleyway, chers amis (et les autres), a été commis en 1989 par Nintendo. Il fallait donner au tout nouveau GameBoy, ce monstre technologique, SON casse-brique. Estampillé Nintendo, celui-ci serait alors forcément aux "couleurs" de Mario. Le sympathique plombier enfourche donc sa capsule (?!) pour détruire le Mur de l'Espace à grands coups de balles énergétiques dans la tronche.
To the infinite, and beyond !
Alleyway est oldies. A mort. Graphismes inexistants : pas de fond, des briques presques unies, à peine un petit mario qui rentre dans sa capsule en début de partie pour faire joli. La balle est une boule de feu débarquée de de Mario Land.
Le Retrogaming dans toute sa splend... dans toute... dans rien.
Musique : idem, le néant. Une petite rengaine à l'écran-titre, un gimmick obsédant (pour ne pas être grossier) pendant les stages bonus.
Côté son, il y a de quoi faire craquer un Lama Tibétain ceinture noire de zen : un bruit pour le rebond sur la raquette, un autre pour les murs, et 4 "tings" cristallins pour les 4 types de briques. Je vous garantis que vous ne laisserez pas longtemps le son de votre console allumé.
Quatre couches, quatre sons, quatre bonnes raisons de dire NON !
Tout cela pourrait en faire un super jeu bien Oldie si c'était jouable. Le seul problème, c'est que c'est chiant. Mortel. Je vous passe rapidement la structure du jeu, sur un beau rythme en quatre temps :
1 - niveau avec un mur de briques
2 - le même mur avec les rangées de briques qui coulissent latéralement de guingois (hûlalà)
3 - le même mur qui progresse à vitesse exponentielle vers le joueur (mais qui disparaît quelques lignes avant, faut pas que ça soit trop dur quand même :-) )
4 - un niveau de bonus avec de jolis dessins en briques représentant des persos de la saga Mario, avec des briques qui ne renvoient pas la balle.
Et ça repart... pour 4 niveaux. Indéfiniment. Au bout de 24 niveaux, on recommence...
Niveau bonus. Trouez le plombier
Mais ça encore, ami oldies, c'est supportable pour les élites et esthètes que nous sommes. En revanche, ce qui est moins supportable, c'est le gameplay. Zéro ! La capsule est maniable, rien à redire. Trois vitesses de déplacement, soit. Mais par contre les angles d'attaque et de rebonds de la balle se réduisent à trois ou quatre possibilités. On a vite fait de tourner en rond... et une assez grande zone de la raquette renvoie le même angle, ce qui est assez frustrant.
En plus, aucun bonus ! Rien, pas de machins qui feraient changer la taille de la raquette (celle-ci se réduit au premier contact de la balle avec le mur du fond), pas de multi-balles, pas de désorienteur, pas de superlaser mégasonic pulvérisateur à protons, rien QUE DALLE !!
"Néant conceptuel sphéro-briquiste" (Oeuvre Anonyme du XXème siècle)
Vous comprendrez que même moi, qui suis pourtant bonne pâte, ne puis vous conseiller ce jeu. Sauf si vous êtes un collectionneur pur et que vous ne comptez pas y toucher... dans le cas contraire achetez plutôt, je ne sais pas, un jokari ?