Au commencement, il n'y avait rien...

Puis, il y eu PeteMul !

Incarné sous une forme physique acceptable (encore que, y'aurait à redire après coup) en 1980 (calendrier occidental chrétien de l'espèce humaine sur la troisième planète du système Sol), PeteMul a démontré sa suprématie dans bien des domaines.

Tout petit déjà, il révolutionne l'architecture à base de Legos et la lecture de BDs à haute vitesse. Un jour, on lui mit entre les mains, successivement, une Creatronic bi.bip 4, une Videopac C52 modèle (1979) et un Ti-99/4A. Ces expériences hautement pixelifères et déjà oldies avant l'heure auront une influence déterminante sur son avenir.

Durant cette époque bénie, pendant laquelle il s'adonne occasionellement à des jeux abscons, à des programmations des trois heures en Basic 1.0, et à quelques séances de détentes avec de vrais jeux couleur sur l'Atari 1040 STF d'un copain (voir une NES - qui ne déclenche alors aucune réaction d'extase particulière), le PeteMul n'a cependant pas encore pleinement conscience de son destin. Les jeux vidéos ne sont qu'un loisir parmi d'autres.

Et puis, c'est le choc. Début 1991. Le GameBoy est sorti depuis quelques mois. Dans le hall d'entrée du Conservatoire National de Région de Nantes, un copain joue sur une drôle de machine. Un truc avec un écran noir et blanc. Un petit bonhomme saute partout. C'est Super Mario Land 1. PeteMul essaie. Ses doigts semblent fusionner avec les boutons, l'écran prend des dimensions mentales dignes d'un multiplexe. L'émotion l'étreint comme un tentacule géant dans la scène du calmar de 20 000 lieues sous les mers.

Plus rien ne sera comme avant désormais.

PeteMul n'en dort plus. C'est décidé, à son prochain anniversaire, il ne fera pas comme l'année précédente (s'acheter un gros, très gros Lego avec ses sous d'anniversaire, alors que ses parents lui disaient "tu veux pas plutôt un jeu éléctronique, ça a l'air marrant" - les fous). Il s'achetera une console portable.

On frôlera le drame. La Lynx lui fait tourner la tête quelques instants, mais la ludothèque déjà riche du GameBoy balaiera le moindre doute. Il achète un jeu, Fortress of Fear, "parce que le gars sur la pochette il a une grosse épée et qu'il y a des squelettes derrière".

A partir de là, c'est l'escalade : jeu clandestin, finissage de tous les jeux des copains, choc Zelda. Un camarade voudra revendre sa SNES à la sortie de la 3DO : PeteMul l'achète, avec Mario Kart et quelques autres jeux. Cette fois c'est fini. Un à uns, les titres tombent : Starwing (du premier coup, chez Leclerc), Super Probotector, etc. Il commence à rédiger des mini-tests et soluces pour ses camarades (malheureusements perdus dans les limbes...). Sur Macintosh, il démolit tous les jeux (excellents au demeurant) qui lui passent sous le lecteur 3"1/2.

Puis viendront les 32 bits. Mais PeteMul n'en aura cure. Il a grandi. Il a d'autres passions. D'autres buts. D'autres envies.

Une autre vie.

Une autre légende.

Mais toujours, toujours, au fond de lui, il restera fidèle à ses premières amours. Pour le fun, il rachètera une NES et quelques jeux. Parfois, encore aujourd'hui, si vous passez près de son studio, vous pourrez entendre un "Tiens ! Paye pour tes crimes !" ou autres "Tous sur le petit bleu !" lancé à l'adresse de ses adversaires. Alors, souvenez-vous de la Légende de PeteMul, hérault de naguère, et oldie de l'ombre.