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Gargoyle's Quest
Capcom - 1990
Great balls of fire par Petemul

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Affûtez vos griffes, lustrez vos ailes, et faites chauffer les boules de feu : amis oldies, nous nous attaquons aujourd'hui à un pur mythe de chez Mythe & Co. du Game Boy. Un vrai. Un tatoué. Gargoyle's Quest, c'est du grand art qui en a fait baver plus d'un.


Ca ne se voit pas, mais notre héros est énervé. Rouge de colère, même.


Lorsque le Game Boy est sorti, l'un de ses principaux attraits, par rapport à ses concurrents, était sa ludothèque alléchante. Gargoyle's Quest, sorti en 1990 et signé par Capcom, faisait partie de cette série de titres alléchants qui ont surement fait basculer les indécis dans le camp de Nintendo.

L'histoire est simple, bien qu'assez inattendue : vous jouez une Gargouille, sorte de monstre à mi-chemin entre le Balrog Nain et le Vampire Reptilien. Un truc qui vole, enfin qui se maintient en l'air, et qui crache du feu, et que les joueurs de Hero Quest vénèrent à genoux. Cette gargouille, répondant au doux nom de Firebrand, est une sorte de gros warrior du Gentil Royaume des Goules (!!???), dirigé par le mignon roi Darkoan (qu'on pourrait traduire en français par, je ne sais pas, Ténébror par exemple). Un jour, des petites canailles venues d'on-ne-sait où ont tapé tout le monde. Oh les vilains. Alors évidemment, faut leur flanquer une rouste.


Le mode "carte"


Il s'agit là d'un jeu que l'on pourrait qualifier de "plateforme bourrin aventure". En gros, ça mélange deux vues : vue de profil, et vue aérienne.


Le mode "aga taper partout"


Le mode principal, de profil, est celui où vous blastez tout. On saute, on se maintient en l'air pendant un temps limité (forcément ridiculement court au début, illimité à la fin - orgie !!!), on s'accroche aux murs (et on y reste accroché sans limite de temps cette fois), et on crache du feu partout. Notamment sur les gros boss. Ce monde concerne les donjons, des points de passage particuliers du pays, et des séquences de combat aléatoires comme dans Breath of Fire ou les Final Fantasy. A ceci près que ça ne se règle pas au tour par tour, mais en temps réel. A la dure.


Ne vous y fiez pas : celui de droite va crever en moins de deux.


Les passages en mode "carte" permettent de passer d'un donjon à l'autre, en se baladant dans le joli pays des goules plein d'arbres morts et de montagnes rocailleuses. Avec de temps en temps un fleuve de feu, pour faire encore plus chou. On peut même explorer des villes et parler à des gens : notamment, les "donneurs de mots de passe" pour pouvoir reprendre sa partie plus tard, les "vendeurs de vies supplémentaires", et les "Grand Vizirs locaux", qui le cas échéant nous récompenseront de nos exploits avec des gros pouvoirs qui torchent (sauter plus haut, plus longtemps, cracher une boule de feu de 3m de diamètre...). De temps à autre, des petites séquences de combat aléatoires viennent mettre un peu de piquant dans cette vie bien rangée, et permettent surtout de ramasser de la thune. C'est pas très très compliqué, en fait, voire même ultra linéaire.


Mes respects, Monsieur le Baron.


Dans ce mode "carte", l'interface est assez sommaire, on a juste un menu avec 4 choix :

1) "je veux causer à ce type"

2) "je veux utiliser un objet de mon inventaire, n'importe lequel, y'a sûrement un truc à faire ici"

3) "c'est quoi mes stats"

4) "y'aurait pas un trésor sur le spot où je me trouve".


Un menu rustique, mais efficace.


Evidemment, tout ceci est en anglais, mais je vous rassure, j'ai réussi à le finir sans rien comprendre, j'étais pas encore bilingue à l'époque. Pourtant, il y a du texte, et l'anglophone averti y trouvera son compte de background.

Mais la vraie question, c'est : est-ce que c'est beau, bon, du gros gavage ??? La réponse est : oui ! Ce jeu est énorme, culte ! Déjà, il est long. Certes, il n'est pas très très dur, une fois qu'on a le coup de main pour exploiter au mieux les facultés de Firebrand. Il y a juste deux ou trois passages un peu délicats. Mais bon, c'est quand même plus facile que Demon's Crest sur SNes. La maniabilité est sans faille : Firebrand plane, s'accroche, crache du feu en parfaite osmose avec le joueur.


Batman battu sur son terrain.


Techniquement, ça ne s'arrête pas là. Des musiques très soignées (aaah le stress des rencontres aléatoires !! presque aussi bien que Metroïd II !!), des sons pas trop laids (avec un magnifique effet de stéréo sur votre boule de feu : quand elle tape un mur à droite de l'écran, le son vient de la droite, et vice-versa... tout con, mais à l'époque c'était la classe). Les graphismes sont plus que corrects, détaillés, bien animés, avec juste des contours d'ennemis parfois grossiers et de gros cacas de scintillements dans les moments un peu trop chargés. Les Boss sont bien chiadés. (Et quels noms ! Zundo Druer, Bellzemos, Zakkudruzzer, Rushifell, King Breager...)


Tour de magie : face à un boss, le premier rôle disparaît par intermittence. Belle allégorie du monde du spectacle.



Le boss final, qui, normalement, a quatre bras.


Donc, rien que la carrosserie, déjà, impressionne. Et ensuite il y a l'histoire, bien foutue, et le gameplay : l'alternance des séquences d'aventure et d'action permet d'éviter toute lassitude ; on peut souffler dans la campagne entre deux donjons un peu tendus. Les donjons sont variés, dépaysants ; les boss ont de belles sales gueules. Le simple côté "plate-forme" prend de l'ampleur en s'inscrivant dans un décor cohérent. Et quel pied de voir sa petite gargouille évoluer, pour finir en crachant des gros missiles de feu et en sautant d'un bond les 3/4 de l'écran ! Sans compter la gestion des tirs spéciaux : certains pètent certains blocs, d'autres génèrent des plate-formes temporaires sur les zones blessantes, etc.


Vous êtes plutôt boule de feu mineure...


Au final, quasiment que des éloges. Ce jeu est une des grosses bombes de la ludothèque Game Boy. Il m'avait littéralement scotché des jours durant, ce fut une sacrée émotion à l'époque, et je suis ravi de voir que ceux qui le découvrent aujourd'hui sont du même avis. Un bon jeu d'action où ça pète de partout, et où il faut gérer quand même les déplacements et les capacités de son perso, ça assure ! Evidemment, c'est linéaire, mais faut pas pousser non plus. C'est beau, joyeusement macabre, prenant, et en plus ça a ce petit côté root dans le lettrage et les menus propre à séduire le pur oldie. Vous n'en serez pas déçu. Capcom a frappé très fort, et a récidivé sur SNES. Les adaptations sur NES, elles, sont un peu plus décevantes.


... ou Feu de L'Ombre ?


**** Le petit + Culte ****

Ha ha ha pauvres fous, vous pensiez que je vous laisserais partir comme ça, sans vous livrer un petit MU à vous mettre sous la dent ? Attendez un peu... bon alors regardez les version NES et SNES. La couleur du héros. Bien rouge qui tache. Bon. Maintenant lisez tous les textes de la version GameBoy : au bout d'un moment, on s'adresse bien à vous comme étant le "Red Blaze". Soit. Maintenant, prenez votre cartouche. Il est de quel couleur, le monstre vert dessus, hmmm ?

Aaah ha sacrés illustrateurs, va...
Le point de vue de César Ramos :
Grosse distribution. Relativement peu onéreux...