Senna c'est plus mort que toi.
Qix
Nintendo - 1990
Le bol de céréales par Nintendo par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Je ne sais pas vous mais le nom même de « Qix » fait très nom de céréales. Non ? C'est pourquoi le titre de cette critique est ce qu'il est. Bref je me comprends... En même temps j’adore avoir des raisonnements complètements abstraits. Abstrait ? Oui, ce jeu l’est. C’est l’archétype du jeu oldies root comme il y en a eu des centaines sur Game Boy. Et oui, car il n’y a pas que Tetris dans la vie… La Game Boy a donc eu son lot d’étrangetés comme il n’y en a malheureusement plus. Bon concrètement on a droit à quoi cette fois ci ?



Là c’est un jeu de réflexion complètement crétin dans le principe. En bon oldies, vous savez que généralement qui dit « simple » dit « exceptionnel ». Oui, les jeux de réflexion oldies qui ont brûlé sur l’autel de la légende sont les plus simples. Bordel on n’avance pas dans la critique là je passe la seconde. Le concept est donc simple. On dirige un je ne sais trop quoi (un petit carré) sur un carré. Le but va être de faire des aires colorées sur le plateau de jeu. Le but par niveau est de couvrir un pourcentage du plateau. On se déplace en traçant des lignes, qui en rejoignant le bord ferme une aire et la valide. Oui, cela n’a l’air de rien comme ça, tracer des lignes pour faire des aires… Passionnant… C’est oublier qu’il y a bien entendu des trucs pour compliquer un peu les choses, normal.



On a ainsi droit a des étincelles qui parcourent les lignes que l’on a déjà faites, et si l’on rencontre une étincelle, c’est la mort directe. Normal. Mais il y a surtout « le blob » central. Oui, je ne sais pas ce que c’est, je l’ai toujours appelé comme ça, cela fait plus de 13 ans maintenant donc même si vous me prenez par le colback dans la rue en me disant « eh gamin, c’est une onde alpha ! » et bien je vous en retournerai une que vous ne serez pas prête d’oublier. En effet, me dire ce qu’est le blob central c’est comme se rappeler que le Père Noël n’est qu’une invention de Coca Cola et qu’il n’existe pas… Une pensée émue pour les enfants qui ne le savaient pas et qui me lisent, pardon. Bref, il y a le blob central qui bouge. C’est une sorte d’onde de propagation, qui, si elle vous rencontre, vous fait mourir.



Super, j’en vois qui dorment au fond là. J’imagine bien les commentaires dans la salle genre « ouah ton jeu il claque, je vais l’offrir à ma grand-mère cela remplacera avantageusement Derrick pour l’aider à s’endormir ». Oui, sur papier ça ne ressemble à rien. D’ailleurs il n’y a pas que sur papier. A l’écran on atteint le niveau vraiment primaire du jeu Game Boy. Le bien moche. Pas de folie. Seulement des traits, le blob central et les étincelles. Root. Mais l’intérêt du jeu n’est pas là. Ni dans la musique d’ailleurs, qui est insupportable, qui rappelle le sonar de Cousteau après une fausse manipulation. Une horreur. Mais qu’est ce que l’on peut bien trouver à ce jeu alors ?



Et bien le concept enfin, c’est évident ! Extrêmement prenant, ce jeu est. Oui, j’aime à parler comme Maître Yoda, cela me rend puissant, le temps d’une phrase. On se prend au jeu à tracer des carrés, des formes qui ne ressemblent à rien, juste pour défier le blob. Et oui, il est bien chiant, on sent qu’il est taillé vers l’objectif et que la nature l’a vu naître un jour, en disant « toi… Toi !! Tu vas en chier ! » et qu’effectivement depuis le blob nous en veut. Il court partout, nous suit à la trace, inlassablement. On se surprend à pousser des petits cris de joie (je n’ai pas dis de jouissance, j’en vois qui rinochent niaisement là) à chaque petit morceau de terrain grappillé avec passion. Les étincelles ne m’ont jamais ennuyé outre mesure. On est un Dieu où on ne l’est pas. Je dirais que la principale difficulté vient du blob, capable de modifier sa trajectoire en un millième de seconde…On avance dans les niveaux avec l’idée fixe d’avancer le plus loin possible et de couvrir ce ù$^ù$^ù^$^de % minimal.



Oui, le but est de couvrir par tableau un % minimal de terrain. Plus on avance, plus le blob est grand, long, rapide, plus il y a d’étincelles, plus le % de terrain à couvrir grandi. Mais on s’en fout d’avancer, on tripe quand même, en communion totale avec le blob. Il faut jouer à ce jeu pour pouvoir visualiser un blob, être un blob, penser comme lui. Je sens encore dans mon cou son haleine fétide, son œil torve me matant du fond de l’arène, avec comme seule envie celle de me voir exploser comme une merde dans un « blip » de jouissance (là je l’ai dit, bande de gamins…). Bref, c’est un véritable combat de titan, dans un environnement il est vrai des plus dépouillés.



Chacun utilisera sa technique, là encore avec plus ou moins de succès… Il y a les kékés de début de partie, ceux qui coupent dès le premier trait la moitié de l’écran, comme ça, pour draguer discrètement les jeunes secrétaires de direction, et il y a les prudents, ceux qui traceront des milliers de carrés, de 2 pixels de côté, en avançant prudemment… Mais toujours cette même intensité de combat.



Vous trouvez que j’exagère ? Ah ah comme vous êtes naïfs. Un jeu hideux, avec une ambiance sonore inexistante, et un gameplay de folie. Que me fallait-il (je serais tenté de généraliser « nous fallait-il à tous ») pour avoir un petit début d’érection ? Mesdemoiselles, je plaisante ah ah elles sortent par la porte du fond ah ah les coquines… Bref, un jeu root dans le plus pur style des jeux qui ont baigné mon enfance. Les plus jeunes seront curieux de voir à quoi cela peut ressembler, les autres replongeront j’espère avec amour quelques années en arrière, dans un gameplay d’un autre âge…

Le point de vue de César Ramos :
Gros gros classique, à 1 euro maximum...