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Super Kick Off
Imagineer - 1991
Kick this thing off... par Gregoraktor

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Un jour que j’étais chez Ghost Rider, ce dernier me dit, fier, hautain, avec son air ahuri qui lui sied à ravir (ouaaah !!!! C’est beau ce que je dis !!) : « mon petit Gregoraktor, faudrait que tu fasses la critique d’un jeu de merde ». Me prenant à froid, je lui dis, tout naturellement : « mais t’es vraiment trop con !!! Jordan VS Bird !!! C’est bien peut-être??? ». Visiblement vexé, blessé, ne sachant que répondre, il me dit soudainement, à brûle-pourpoint, l’air hagard du mec méchamment cassé : « ouais… mais… euh… un autre ». Le casseur cassé. Voilà ce que j’étais devenu. Il me fallait, par honneur personnel, remettre cette petite merde de Ghost en place. Après une longue réflexion, d’environ 0,5 centièmes de seconde (ouais, j’étais lent sur ce coup), mon attention se porte aussitôt sur Kick Off.



Depuis quelque temps, je me pose une question : « pourquoi, mais putain, pourquoi faire la critique d’un jeu de merde ? » ? J’ai trouvé la réponse. Tout simplement pour que ce genre de jeu reste indéfiniment dans nos esprits. Mais surtout pour ceci : on a tous le droit de rire 5 min par jour. Pourquoi seulement 5 min ? Parce qu’on peut pas rester plus longtemps devant ce truc. Au cas où vous ne l’auriez pas compris, Kick Off, c’est de la rigolade pure.



Je me suis toujours demandé ce qui était passé par la tête de ma génitrice le jour où elle m’a acheté ce jeu. Ca devait être un truc du genre : « tiens, je vais faire plaisir à mon fils chéri. Il me semble qu’il aime bien le sport. C’est quoi ça ? Kick… Off ??? Visiblement, ça parle de foot. Oh, il aime aussi. Allez banco ». Sans s’en douter, elle venait d’acheter une perle.



Et pourtant, ça avait l’air bien !!! Je me rappelle encore. Le jour 0. Le jour à partir duquel j’ai appris ce qu’était un fou-rire. Elle me tend la boite, me disant : « tiens, mon rayon de soleil que j’aime, c’est pour toi ». Heureusement, elle n’a pas rajouté un petit « j’espère que ça te fera plaisir », ou « amuse toi bien !!! ». Ca, je l’aurais mal pris. Je saisis fébrilement la boite : «putain, sa mère, c’est mon premier jeu de foot. Comment c’est trop de la balle !!!! ». Comme à chaque fois, je regarde au dos pour voir de quoi ça a l’air. Je lis que, visiblement, je vais être bluffé par le réalisme du jeu, qu’il est parfaitement proportionnel, etc… « Je vais bien me poiler avec ça !!! »



Et je ne crois pas si bien dire. J’insère la petite disquette. L’écran titre Nintendo. Jusqu’ici, tout va bien. Après, on me parle. Merde, c’est quoi cette langue : English ? Connais pas. Eeeeeeeehhhhhh. Français. C’est mieux. Comme ça, je comprendrai. Oui, à cet instant précis, je me dis encore que c’est peut-être un bon jeu.



Je vois le menu principal : entraînement, jeu simple, jeu international (oui, ami internaute, tu lis bien, jeu international), match, choisir options. Je vais dans options, parce que, bon, quand même, j’ai un honneur, et je veux pas passer pour une grosse merde en me faisant étaler pour mon premier match. Ouahhh !! C’est quoi ce menu ? On voit rien !! C’est assez bordélique, pas clair, et donc, plutôt mal foutu. Je m’en sors tant bien que mal. Plutôt mal d’ailleurs. Merde, on peux même choisir le nom de l’arbitre !!! Ah ouais, je vais vraiment me marrer.



Tiens, je vais m’entraîner un peu. Voir ce que je vaux. Niveau ou penalties ? Allez, penalties. Les coups de sifflet du début de match… C’est énorme. Et là, je vois. C’EST QUOI CA ?????????? Vue aérienne sur un terrain très grand, avec des bouillons de pixels en guise de joueurs. La vue longe le terrain, se braque sur les 16 mètres en haut. Une autre vue avec une croix qui bouge de gauche à droite. J’appuie. Le joueur tire. Enfin, il fait une passe au gardien, passe qui n’atteint même pas le but. Au tour des adversaires. La croix, gauche, droite, gauche. Bon, on va plonger de ce coté. Ouaaah !!! La gueule du plongeon !! L’enculé me mine le petit filet, et moi, j’ai à peine bougé. Bon. C’est pas grave. On va recommencer. Je réussis à le mettre. Puis je réussis à bloquer le tir adverse. Ok. On va arrêter là. Faisons un vrai match. Ce sera peut-être mieux.



Ouais, sauf que non. Dans le mode niveau (pourquoi un nom comme ça, je vous le demande), on joue seul contre… le gardien adverse. Mais, c’est dans ce mode que j’ai découvert la grandeur pharaonique de ce jeu de merde. Pas de radar pour voir où sont les collègues, même bouton pour les passes et les tirs, et contrôler à peu près bien la balle relève de la prouesse. J’arrive dans les 16 mètres où je suis censé essayer de marquer. Un truc arrive vers moi, prend ce qui ressemble vaguement au ballon, et tout le monde recule. Merde. C’est peut-être le gardien. Bon. Je vais tenter de finir les 5 mn. Encore combien de temps ? 4mn29. Ouais. A, B, Start, Select. C’est plus rapide.



C’est parti pour un jeu simple. On va voir ce que c’est. Ben j’aurais pas du. C’est encore pire que le mode niveau : et oui, y a des adversaires qui vous prennent la balle. Ces gros bâtards de fils de pute d’enculé de leur mère qui suce pour un choco (merde à la censure) enchaînent les buts, et moi, j’essaie vainement d’atteindre le milieu de terrain. Mon dieu. Qu’est-ce que j’ai entre les mains ?



Est-ce nécessaire de voir à quoi ressemblent les autres modes ? J’ai plus rien à espérer. Je me suis tellement enfoncé dans la merde que je peux plus m’en sortir, donc autant creuser encore un peu. Et c’est là, caché dans le mode match que j’ai découvert l’intérêt de ce jeu (l’intérêt, car il n’y en a qu’un) : les pronostics. Choisissez entre la Ligue, la Coupe, et l’Euro Trophée, appuyez tout le temps sur A, voyez la gueule des matchs, et pariez sur l’équipe qui le remportera. C’est tout ce qu’il y a d’à peu près drôle dans ce caniveau sombre qu’est ce jeu.



Finissons-en avec cette critique qui ne m’amuse pas, puisque je suis obligé de rejouer à Kick Off. Vous l’aurez certainement compris, mais pour les polios qui lisent ces lignes, je m’explique plus concrètement : CE JEU EST BIDON DE BOUT EN BOUT !!!!!!!!!!!! Une musique risible faite sur un clavier Bontempi, un arbitre qu’on égorgerait volontiers avant de lui casser la gueule (c’est du aux coups de sifflets d’avant match), une ambiance dans le stade pitoyable, puisque personne ne veut assister à un spectacle pareil, une animation ridicule, des graphismes tellement pauvres et mal faits que les mots me manquent, etc… La liste est encore aussi longue que ma… euh, la liste est encore longue. Pour finir, je voudrais juste dire aux gens, qui ont appris à détester le foot à cause de ce jeu, qu’en vrai, c’est pas comme ça. La meilleure preuve est le quart de finale retour de la Champion’s League, l’an dernier, opposant mon club, les rosbifs de Manchester United, au Real Madrid. Le plus beau match que j’aie jamais vu. Autrement dit, rien à voir avec ce truc, qui ne mérite même pas l’appellation « jeu ». Si la merde était un pays, Kick Off le dirigerait.
Le point de vue de César Ramos :
Plus que commun, c'est normal, ce n'est pas le plus vendu qui est le plus intéressant, cela se saurait...