Absolument pas prédestiné à la grande littérature, sa prose est d'autant plus remarquable qu'elle est parfaitement inattendue. Comme quoi, même après tant d'années d'amitié, ce garçon est encore capable de m'étonner. Et dès lors, son talent scintillera au panthéon du Oldisme, classique parmis les classiques, au style inimitable (et c'est tant mieux), que les grands qui nous succéderont citeront comme exemple à travers les âges.
Mais qu'est-ce qu'un gars comme lui est venu faire dans cette expérience? L'envie de faire partie d'un groupe unifié et respecté? L'attrait du risque? Le goût de l'aventure? Que nenni! Sa motivation première est la déconne, comme principal mode de vie (à l'excès parfois...). Son truc, c'est le sport, tous les sports, du football au curling en passant par le ping pong et le ski de fond, tout jeu capable de suer sang et eau (même s'il est bien pourri) passe entre ses mains, moites de souffrances et d'efforts, couvertes de cloques dues à cette obstination de dépasser ses limites athlétiques.
Contre toutes attentes (surtout pour lui), Gregoraktor devient donc indispensable. Car, même en étant Oldies jusqu'à la moelle, l'approche des jeux de sport ne peut se faire qu'avec une chose: la foi. On est passionné ou on ne l'est pas. Mais derrière cette façade de Manitou de l'effort virtuel se cache quelqu'un comme vous et moi, qui aime les pompiers, Jean-Jacques Goldman, les Curlys, le froid, les dauphins et se masturber devant "Les Merveilleuses Cités d'Or" (comme vous et moi, j'vous dit). Et si le secret du bonheur était là? La simplicité. Ne pas se prendre la tête avec quoi que ce soit. Quel talent! Et dire qu'on pensait qu'il n'avait rien compris à la vie...
Derrière ce nihilisme à peine dissimulé se cache, malgré tout, quelqu'un de vrai, qui ne se complique pas l'existence avec des problèmes à équations multiples: penser par A+B, voilà la vraie solution. Fidèle, réglo, déconneur et (relativement) facile à vivre, Gregoraktor est l'inutile le plus nécessaire que la Bretagne ai jamais enfantée. Et rien que ça, ça force le respect.