Le site qui aigrit, mais aussi en noir et blanc.
Tennis
Nintendo - 1989
Straight in your Ace ! par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Depuis le temps… Rongé par le remord, je me suis remis à mes critiques. Encore fallait-il trouver la perle qui me donnerait envie de m’y mettre. Et c’est en ça que Tennis est merveilleux. Pourquoi en ce saint jour de déménagement la petite cartouche que je n’avais pas vu depuis au moins 10 ans s’est placée sous mon lit ? Hein ? Oui, je ne crois plus au hasard depuis bien longtemps, seulement aux clins d’œil. J’ai donc ressortis des cartons ma petite GB Couleur vert pomme et c’est parti.



Oui, en fait rejouer à Tennis ça a un goût de suranné, de dépassé. C’est tout de même pour moi faire un bond de… Nom de dieu. Véritablement 10 ans. J’ai dragué sur ce jeu vous savez ? Oui, je sais cela faisait longtemps, mais j’étais jeune et fougueux et tous les moyens étaient bon pour calmer ma testostérone. Un écran titre d’époque. Rien. 2 raquettes, un ou deux joueurs, puis le niveau de difficulté de l’adversaire s’il n’est pas humain. Pas de sélection de lieu, de surface, non non. A l’époque les courts de tennis était tous gris vert mon petit. Oui, l’écran de la Game Boy le rend gris vert allez savoir. Mais il est bon de rappeler aux plus jeunes que les terrains n’ont pas toujours été fait d’herbes. Bon là je suis tout seul chez moi donc va pour une partie solo.



Je choisis bien évidemment le niveau le plus élevé pour l’adversaire. Je ne vais pas me traîner avec une sorte de ramollis du gland pendant 1 heure. Oui, cela a beau faire 10 ans que je n’ai pas joué, j’étais un prophète des raquettes moi monsieur. De ceux dont on prononce le nom à voix basse pour ne pas appeler la main vengeresse du Seigneur sur soi. Bon le match commence. Terrain rustique au possible. Des traits au sol, deux joueurs (c’est mieux), des gradins remplis de mannequins, et un arbitre. Mon dieu, mais ce n’est pas n’importe quel arbitre, c’est Mario ! Et c’est alors qu’il se passe quelque chose de fascinant. Le souvenir de voir son rictus sordide m’annoncer que ma balle est dehors est quelque chose d’affreusement douloureux. Mes spasmes anaux me reprennent. Mon dieu, c’était donc ça le journalisme d’investigation…



J’ai la balle, service. Le premier va bien évidemment dans le filet, ce serait trop simple sinon. Le deuxième part. Calme, je me positionne en milieu de terrain en attendant que mon adversaire réponde. Puis 15-0. Oui, mon adversaire avait déjà répondu à ma balle sans que je m’en rende compte. Je réessaye, pareil. Ok, je suis tombé sur le tueur, le bug dans la matrice de ma Game Boy. L’adversaire pour qui la Game Boy oublie de tracer les trajectoires de la balle. Allez, on passe au niveau 1 de difficulté, sinon c’est direct la poubelle le jeu…



Mieux, beaucoup mieux. Le niveau 1 n’est pas si avachi du bulbe qu’il n’y parait, le con. Il est même plutôt sympa. On s’échange des balles tranquillement, en devisant de la politique internationale, des équipes de foot, de l’économie, mais pas de religion. Oui, c’est vulgaire de parler de religion, on ne sait jamais qui on va offenser… Et le match se passe. On peut tirer plusieurs conclusions. Tennis a le maniement basique des premiers jeux Game Boy. Lob ou tir simple, et une direction. Point barre. Le tennis pour les nuls en quelque sorte, mais lorsque l’on voit le degré de complexité des jeux de tennis de nos jours, moi ça me va. Le joueur se traîne un peu, on râlera de ne pas pouvoir le faire se lancer dans le vide pour rattraper au vol une balle qui passera à un demi centimètre de sa raquette vu qu’il se traîne la bite. Mais rien de bien violent, un petit coup de main tout au plus. L’adversaire en face est bien dosé. Le niveau 1 est tout de même un peu con, un bon croisé et il ne suit pas. Personnellement je me suffis d’un bon niveau 2 ou 3, tranquillement. Assez challenger et motivant pour se faire une petite partie tranquille.



Le niveau 4 est un psychopathe. Perso je déteste courir dans tous les sens tout le temps. J’imagine mon joueur à la fin de son jeu, après avoir perdu 13 kg, ne pouvant plus parler… Horrible. Mais donc un gameplay au poil, avec un personnage qui le rend bien. Les joueurs portent la tronche « Game Boy année 90 » sur le visage. En les croisant dans la rue c’est simple, on serait tenter de leur demander s’ils ne viennent pas de Tennis, c’est incroyable ! Look rétro, flottant jaune fluo, bandeau d’époque, tout y est. Oui, le flottant est fluo. Malgré l’écran noir et blanc je le sais, c’est tout. Mais ce jeu a tout de même un petit souci. Oui, comme je le disais tout à l’heure, Mario entre deux sauvetages de Princesse s’est planté sur sa chaise pour faire arbitre. Malheureusement cet homme est possédé, ou alors ne connaît pas les règles du Tennis…



Imaginez une balle de folie. Un vrai échange de pro. Les balles fusent de partout, dans toutes les directions, utilisant tout l’espace de jeu avec magie, beauté, simplicité. Et là enfin l’ouverture. Vous allez caser le contre-pied de folie qui va le mettre à genoux, ce con. Au ralenti. Ca y est la balle est frappée, et s’en va tranquillement dans le coin haut à gauche. Ah elle est superbe, pile dans le coin, propre. Et là, c’est le drame. Poussée par un souffle mystique, la balle se décale un tout petit peu vers le haut. Ce qui n’a que pour effet de la mettre out. En toute simplicité. Holy mother sweet and pure. Et ça c’est Mario qui vous l’annonce la bouche en anus « Out ! ». Insupportable, je le sais, c’est de sa faute.



Après il y a l’excès inverse. Genre une balle de merde qui part dans le couloir et l’ennemi la rate. Là vous avez déjà la corde au cou prêt à sauter dès l’annonce du score. Mais non, Mario dormait, il lance donc une score, mais en votre faveur ! Il n’a pas vu la balle dans le couloir ! Bien sur ceci arrive rarement, les erreurs sont plus souvent contre vous que pour vous…



Ajoutez à tout ceci les sons typiquement 1990 Game Boy. Oui, ce jeu est typé à mort. C’est bon d’entendre cette musique qui ne sert à rien mais qui n’agresse pas l’oreille. Enfin pendant 10 minutes. Vient ensuite le mythique bruit de la « foule en délire ». Oui, culte. Imaginez une vague sur une plage de galet. « Tssssshhhhhhh » fait la vague. Et bien là, pareil ! La foule salue en début et en fin de match, et de temps en temps après une « belle action ». Oui, je mets ce terme entre guillemet vu que je ne vois souvent pas ce qu’elles ont de belles. Comme d’habitude le CPU se fait saluer pendant des heures, et vous une fois de temps en temps, quand ils se trompent… Mais pas grave, vous n’êtes pas là pour gagner, juste pour vous détendre, hein ?



Et ce jeu est fait pour ça. Graphismes sobres mais élégants, musique sobre du même ordre, gameplay au top, et ce diabolique petit air 90’s… Moi ça me fait fondre. Ce n’est pas le jeu de l’année, loin de là, mais c’est un très bon divertissement, une sorte d’emblème oldies à mort, de prince du pixel. Toujours à un prix de merde, ce serait rater une occasion que de ne pas en profiter.
Le point de vue de César Ramos :
Distribution monstrueuse, gros classique, avec un prix proche de la nullité.