Que la nature est belle en ce jour. Le soleil pointe enfin le bout de son nez, après qu’on eut l’impression pendant plus de 3 mois qu’il avait définitivement quitté la surface de notre galaxie. Les premiers effets sont déjà là. Tout le monde sourit dans les rues, les vêtements s’allègent, et on quitte la mode de cosmonaute de la chaleur pour raccourcir robes et t-shirt. Non pas les chemises, car cela n’aurait aucun sens. Déjà les poitrines pointent le bout de leur nez généreux, et les yeux de l’homme moderne ne savent déjà plus où se loger.
En homme éduqué néanmoins je ne cède pas, oh non. Je ressors donc ma Game Gear. Je lance une main molle dans le grand sac qui contient tous mes jeux pour en prendre un au hasard. Quelle sera ma prochaine victime… Le temps se ralentit, tout est plus souple, mes doigts fébriles remontent délicatement à la hauteur de mes yeux, pour me montrer quelle petite cartouche je vais pouvoir habilement glisser. « Ariel the little Mermaid ». Mon sourcil droit tombe d’un coup dans une mimique grotesque. « Ah je ne crois pas jamais avoir joué à cette merde » Immédiatement, mon cerveau se met en branle pour noter la subtile opposition « Pop pop pop mon gars » (notez à quel point mon cerveau est irrespectueux) «Si tu n’y as jamais joué, tu ne peux pas dire que c’est une grosse daube. Le film est à chier, les jeux à licence sont des merdes, mais celui-ci est peut-être le must de la Game Gear ! »
Immédiatement je rehausse mes neurones. Mon cerveau à peut-être raison. Son sermon m’a fait autant d’effet qu’un savant fou qui chercherait désespérément à faire une vinaigrette uniforme, mais je décide de tenter l’aventure. C’est parti !
Ah ah ah non, ce n’est pas parti, ah ah comme vous êtes patauds ah ah. Vous ne connaissez pas la petite sirène ? Vous étiez trop vieux ? Trop jeune ? Trop con ? Pourquoi pas. L’histoire est nulle en diable. Ariel est une sirène. Mais comme on n’est jamais content de ce que l’on a elle veut des jambes. Elle sauve de la noyade le prince Eric, qui lors de son sursaut post coma entend chanter la morue. C’est décidé, s’il la retrouve, cartouche. Elle de son côté pense la même chose. Dans « nageoire caudale » il y a « queue » et cette vilaine existence n’a que trop duré. Elle passe donc un pacte avec l’ignoble Ursula, qui en l’échange de sa voix lui donnera des jambes. Encore faut-il qu’elle l’embrasse avant 3 jours sinon c’est l’esclavage pour notre héroïne.
En bref une grosse histoire de fesses semi-aquatique. Je vais être franc ami internaute, j’ai regardé le film avant de faire ma critique. Je ne l’avais jamais vu auparavant, à part quelques images issues d’un journal de mickey de 89, dont je n’avais retenu qu’une chose : la poitrine de la sirène. Je le redirai peut-être dans 10 ans à mon analyste : « mes premiers émois furent pour toi, Ariel. »
C’est donc plein d’appréhension que j’ai glissé la cartouche dans la fente, et ai lancé un jeu à licence. Tout internaute que vous êtes, vous devez savoir que dans ma bouche c’est déjà une injure, mais pourquoi pas. Les premières minutes vont dans mon sens. Le cauchemar. Le « Ecco the dolphin » du pauvre. On dirige Ariel dans des cavernes, à la recherche de clefs, et de petits poissons à libérer. Mais le monde marin est hostile, et Ariel aura fort à faire pour éviter tout ce beau monde, oh que oui !
Bref, un jeu sous marin où l’exploration des cavernes aura la belle part. Dans les murs des murènes agressives, des poissons électriques, des statues lanceuses de flèches, des discoboles fous… Et Ariel ne crache qu’un mollard mou dans l’eau en guise d’arme. Bien léger. C’est exactement pour cela que de toute façon pendant tout le jeu, on ne cherchera pas à éviter les ennemis. On évitera juste de s’en taper 10 d’affilée pour ne pas mourir, mais pas de lutte, pop pop pop c’est inutile et infaisable.
On va donc naviguer avec justesse et précision dans les cavernes pour récupérer nos amis marins. Graphiquement c’est assez quelconque, tout se ressemble. Chaque niveau a bien sa touche graphique propre, mais tout est très semblable. Fort heureusement on dispose d’une carte qui nous indique où sont nos amis. Le principal défi consiste donc à relier les points sans mourir prématurément à cause d’une murène. Wow, quelle action. Là, je le sais, vous évitez un bâillement. Et je ne sais pourquoi, moi aussi. Mais j’ai quand même terminé ce jeu. Et vous savez pourquoi ? Car j’ai retrouvé ceci :
AH NOM DE DIEU ! LA PAIRE DE SEINS D’ARIEL ! YES ! MES PREMIERS GUILIS DU BAS DU VENTRE !
Bref. Toujours est-il que je me suis acharné. Non, la musique ne m’a pas aidé, loin de là. C’est bien la première fois de ma vie que j’étais content de jouer sur ma Game Gear numéro 7 qui n’a plus de son : aucun remord c’est à chier. Ni même la qualité des niveaux, qui sont assez inconsistants. Mais il y a un je ne sais quoi qui m’a aidé à pousser le truc jusqu’au bout. Peut-être aussi que le fait que le jeu ne dure que 15 minutes maximum m’a aidé à ne pas m’enfoncer trop loin pour ne pas trop dépasser mon intellect. Ou peut-être simplement que ce jeu est suffisamment moyen pour que l’on y joue ?
Toujours est-il que j’ai passé 15 minutes amusantes. Comme devant un nanar. « Ah ah les flèches traversent même les rochers et donc je suis obligé de me faire toucher ah ah que c’est con » « Ah la murène qui est mal scriptée et qui reste scotchée à la paroi c’est trop cocasse ah ah » « ah ah sans faire exprès j’ai trouvé le spot du boss où je ne me fais pas toucher, j’aime cela, ah ah »
Bref, ce jeu est une merde de catégorie moyenne. Pas le truc injouable, juste le niveau intermédiaire. C’est jouable, en faisant fi de la qualité vraiment neutre du jeu, mais ca m’a amusé. Ne l’achetez pas, regardez-le dans la vitrine en vous disant « Tiens, c’est vrai que Taz a terminé cette merde, marrant » et cela suffira déjà largement. Et puis arrêtez de vous caresser devant des dessins animés. Ca suffit maintenant.