"Jacques Chirac. Maintenant"
Daffy Duck in Hollywood
Probe - 1994
Daffy Duck, la sournoise contrepèterie. par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Daffy Duck. Le contre héros par excellence. Depuis 1937 (NES Pas est aussi le site de la culture de l’improbable et des informations sans prix) le canard noir de la Warner sévit dans des centaines de dessins animés, où à l’instar d’un Donald Duck du pauvre, l’animal râle sur tout, et surtout sur son pire ennemi Bugs Bunny, le lapin épouvantablement doublé dans sa version française. Il passera par tous les costumes des héros de la grande époque, de Robin des bois à Buck Rogers, en se baladant un peu partout dans le monde et le temps pour suivre des aventures qui le dépassent toujours un peu, ce qui le rend finalement relativement attachant.


C’est donc tout naturellement que l’opus Game Gear de ce jeu se déroule dans les studios d’Hollywood, le pays des rêves en carton pâte. Le canard va devoir franchir 6 mondes complets, composés de 3 parties à chaque fois, dans un thème donné. Bidon autant que classique, je ne demandais qu’à ouvrir un œil au mieux neutre sur cette petite production de la portable de Sega grandement délaissée par les titres de génie.

A l’écran titre, le choix de la langue. Dans ces époques obscures où le français était encore enseigné à l’école, c’est une option rare, et bienvenue. Un écran titre bidon, et une carte où l’on sélectionne le niveau où l’on va plonger notre héros, et vogue la galère. Que du classique je vous dis.

Daffy va traverser 6 * 3 = 18 niveaux, tous découpés en 3 parties. On va devoir zigouiller tous les monstres du tableau avant que la porte vers la suite ne s’ouvre, et récupérer en bonus des diamants, et les lettres du mot « Daffy Duck » qui rapporteront gloire, fortune et frissons nocturnes au joueur. Pour cela, notre brave palmipède se voit équipé d’un pistolet de modèle non réglementaire qui peut recevoir des dizaines d’options.

Réellement, je n’ai jamais vu une telle panoplie dans un jeu Game Gear. Par défaut, l’arme crache une poussive bulle de savon très courte portée qui ne fera qu’englober l’ennemi temporairement, et il restera à Duck l’affront final sur sa figure (que ceux qui ont imaginé une cruelle scène de bukkake aillent immédiatement consulter, c’est aimable). Mais le tir peut se faire double, téléguidé, de flammes, explosif, rebondissant… Dans le niveau du kung fu, le pistolet est même changé pour devenir des shurikens et des coups de pieds de karaté. Les modifications sont réellement fascinantes et bienvenues.

Elles apparaissent sous la forme de petites bulles au sol qui se transforment en quelques secondes en une grosse bulle qui s’envole, laissant quelques secondes à notre palmipède préféré pour les saisir. A la fin du niveau, un écran de synthèse affiche le score et les différents bonus trouvés, comme les lettres de Daffy Duck que l’on a pu amasser durant le niveau. Mon cerveau étant particulièrement malade, j’ai souris un certain nombre de fois lorsqu’après de pénibles fouilles je n’ai pu trouver que les lettres **F***UCK. Je vous le concède, je suis parfois léger intellectuellement.

Les niveaux se succèdent merveilleusement bien. Les graphismes sont parmi les plus beaux de la consolette de Sega, et c’est une vraie claque visuelle à chaque changement de décor. C’est coloré, vraiment bien vu, avec de franches palettes de couleurs de la grande époque, et des petits détails partout. Le tout dans la fluidité la plus complète. C’est vraiment un boulot extraordinaire.

Le canard répond lui-même au doigt et à l’œil, avec plusieurs mouvements : marcher, courir, sauter, s’accrocher aux branches, pendouiller mollement, s’accroupir… Ce qui n’est que très rare sur Game Gear. Rarement on a vu héros faire autant, avec d’aussi belles animations ! Car là encore les petits développeurs ont mis le paquet. Arrêtez-vous quelques instants dans un coin de niveau sans bouger, et paf, Daffy vous signifie son mécontentement de ne rien faire par une palette large d’animations. Du bonheur visuel.

Comble de cette joie, les niveaux suivent à merveille cette débauche de moyens. Chaque tableau est bien pensé, solidement déroulé dans un gameplay des plus purs pour le fan de jeu de plateforme, et l’on prend un pied merveilleux à chercher ses petites bulles et à zigouiller ces méchants. Le jeu prend parfois des allures de Rick Dangerous tant certains pièges ne sont absolument pas prévisibles, mais à l’usure nos réflexes affutés seront le cadre de joutes extraordinairement chorégraphiées, ce qui je me répète est extrêmement rare sur cette console.

Le jeu est par conséquent habilement long, juste ce qu’il faut. C’est une heure minimum pour un guerrier, 2 pour une personne lambda. Vous amis internautes. Et deux heures sur une Game Gear, vu qu’il n’y a absolument aucune sauvegarde, c’est très original. Le bloc de piles est donc inutile, et c’est alimentation secteur obligatoire.

Au final probablement l’un des meilleurs jeux de la console. Sous sa bien faible apparence, Daffy est une merveille de réalisation de la grande époque. C’est coloré, merveilleusement animé, avec des niveaux très bien conçus, et un gameplay au petit oignon. Les esprits les plus sensibles auront habilement noté que je n’ai pas parlé de la bande son, qui en seule petite faute de goût n’a absolument aucun intérêt. Mais on s’en fiche, des jeux de plateformes au poil comme cela sur Game Gear c’est unique. Il devrait déjà être dans votre panier.

Le point de vue de César Ramos :
Courant, à rien du tout.