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OutRun
SEGA - 1991
Chéri, tu conduis vite ! - Tais-toi et s... par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Être trader en 2008 est une activité difficile. Entre la crise des subprimes, sombre masque pour le péquin lambda pour lui justifier le fait que ses maigres économies soient au plus mal, la chute du dollar, la hausse du pétrole, et le drame de la coke qui est de plus en plus coupée, c’est la merde. La salle des marchés est quasiment un endroit mort, où chacun est suspendu à son téléphone dans l’hypothétique attente d’un client qui serait intéressé pour encore investir. Mais rien ne se passe. Alors j’en ai profité pour prendre quelques vacances, dans ma Ferrari Testarossa, vestige d’un passé où les bonus étaient particulièrement attractifs.



Après quelques tours en boîtes trop chères, j’ai rencontré Frida. Elle est blonde, ne parle pas ma langue mais en possède une, et là tout de suite, après 5 ans sans n’avoir rien fait d’autres que bosser, c’est tout ce que je lui demande. Le « tuit tuit » de mon verrouillage centralisé à suffit à la séduire, et après 6 grammes dans le nez nous sommes partis tous les deux, sur la côte ouest des USA.



La coke c’est formidable, ça enlève toute inhibition. Là où classiquement je surveillerais tous les panneaux de vitesse de peur de les dépasser, queue de chique. Je fonce. Ça tombe bien, j’ai un pur sang italien entre les jambes. Et sous le pied aussi. Du 0 au 100 en 4,1 secondes, et les paysages incroyables des États-Unis défilent.



Les décors sont d’ailleurs merveilleux. Nous alignâmes 4 tronçons distincts de bornes, à la recherche du check point qui nous redonnera un peu de temps. Car quand on navigue sur les marchés internationaux, on sait que le temps c’est de l’argent. A la différence des parties de OutRun que j’avais pu expérimenter dans mes jeunes années en arcade, tout est simplifié. 4 tronçons au lieu de 5, une route anciennement à 5 voies qui se traine mollement à 2… On sent que le passage dans la console portable de Sega ne s’est techniquement pas fait sans encombre. Mais comme le rappelle Yu Suzuki, ce n’est pas un jeu de course, mais de conduite. Alors je continue de tracer mon chemin tranquillement.
Comme je l’ai (mal) exprimé plus tôt, au bout d’un tronçon de paysage, une bifurcation. 2 chemins possibles : gauche ou droite. Cela influe forcément sur le tracé de la route, mais aussi sur les décors, montant le nombre total de fonds à 9, ce qui est un gage de bon goût. La difficulté restera globalement toujours la même, alors le choix de la route avec l’expérience se feront sur la préférence que l’on a pour tel ou tel type de décors.



Et on conduit. Le monstre rouge italien suivra durant quelques 3 minutes et des brouettes 4 tronçons, dans le but d’arriver à l’une des 4 points finaux du jeu. 3 minutes ? Oui, c’est bien court quand l’on y pense, mais c’est un jeu de timing, donc on recommencera ad nauseam.



La voiture légendaire de l’écurie italienne se conduit bien. Si vous avez joué à l’arcade, oubliez. Là tout est plus simple. Nul besoin de freiner, juste de lâcher l’accélérateur de temps en temps, pour éviter de terminer dans un arbre, d’aligner un looping, et de repartir, en s’apercevant avec effroi que Frida à côté de vous n’a toujours pas bougé d’un millimètre, aveu navrant qui révèle soit son décès, soit une sieste étrangement profonde. Bref.



On devra aussi éviter de sortir de piste. C’est possible. Il peut arriver que l’on éternue et que l’on rate donc un virage, ou que Frida vous fasses chier en se levant en manque, et vous fasse rater un angle. Dans ce cas là c’est la glue, le bas côté qui vous arrête presque instantanément. Pro tips of the day : en cas de dépassement, revenir le plus vite possible sur piste, quoiqu’il arrive. Ne pas minauder en pensant que si l’on coupe dans l’herbe on gagne quelques 2 secondes. Non, c’est une erreur.



Et puisque le monde n’est malheureusement pas peuplé que par vous, il y a aussi des gens. Peut-être même des amis qui sait, qui conduisent sur les mêmes routes que vous. Et qu’il faudra par conséquent éviter. On slalomera sans trop de difficulté entre les 3 types de véhicules du jeu : Porsche 911, BMW 325i et autres Ferrari Testarossa. Oui, le monde vu par Sega c’est d’abord uniquement des voitures de compétition… Admettons.



On a donc un jeu de voiture sympathique, de chouettes décors variés, et un gameplay simple, mais efficace. Ne manque que la musique. Si vous êtes un mec (ou une fille, pas de racisme primaire) qui en a, vous connaissez les musiques de légende de l’opus sur arcade. Et bien nous avons droit ici aux même en version allégée. Et c’est très correct. On choisira en début de course après un menu d’une trop grande simplicité notre préférée, et on partira pour 4 cycles de pistes. Et basta.



4 cycles, pour 3 minutes, en gros. Super. Ça ne fait pas lourd de fun… Mais en fait si. Les 3 minutes passent merveilleusement bien, car entre l’impression extraordinaire de vitesse et le changement de décor rapide, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Il y a peu de bouts droits, l’ensemble fonce comme un pet sur une toile cirée, et c’est du bonheur. Alors effectivement c’est court, mais c’est du concentré. On recommencera à peine arrivé une session, juste pour voir si l’on peut faire mieux, si ses 3 minutes 27 peuvent être battues. N’est ce pas l’apanage des grands jeux ?



OutRun est donc un très chouette jeu. Techniquement pâle copie de la version arcade, il n’en reste pas moins très divertissant, beau, varié, et très agréable à jouer. De par sa durée de partie très courte il rentre dans la catégorie des jeux Game Gear pour chiottes, ce qui est à mes yeux une marque de bonté naturelle. On y reviendra régulièrement, juste pour se détendre entre deux musiques chiptunes, et pourquoi pas résoudre cette infernale problème de Frida qui ne s’est toujours pas réveillée, et ce depuis plus de 6 mois. En même temps ma cave est bien close, mais bon...

Le point de vue de César Ramos :
Relativement rare, mais à trois fois rien.