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Vampire : Master of darkness
Sims - 1992
Cadavres, fantômes et poupées de cire. par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Londres en 1888. La plus formidable cité d’Europe. La révolution industrielle, une population multiplié par 4 en 80 ans, une véritable ville champignon et des disparités sociales comme on n’en avait encore pas connues depuis le moyen-âge. Et les fantasmes d’une ville où tout est possible. Les épidémies étaient fréquentes, et le taux de mortalité très élevé. Riches et pauvres se retrouvaient ensemble dans des rues sales, souillées de boue et de crottin de cheval. L'atmosphère était chargée de suie et malodorante en raison du chauffage au charbon et des installations sanitaires déficientes. Les pickpockets, les prostituées, les ivrognes, les mendiants et les vagabonds de toutes sortes se mêlaient à la foule haute en couleur. La nuit, les principales artères étaient faiblement éclairées par des lampadaires à gaz, tandis que les autres rues n'étaient souvent pas éclairées du tout.



Et Jack L’éventreur, la légende du crime qui terrorisa les bas-fonds de Londres. La synthèse de l’épouvante victorienne et de ses images de légende.



C’est cette fascinante période riche d’imaginaire à laquelle s’attaque la Game Gear. Le dévore-piles de Sega tape dans le dur de la crasse et du pavé poisseux avec une petite perle d’action plateforme.



On y incarne le Docteur Social dans son enquête pour élucider des meurtres sordides dans ce Londres de l’angoisse. Le brave homme conduit par notre modeste personne va avancer de niveau en niveau pour s’apercevoir que pas de chance, Jack l’éventreur n’est qu’un fantoche, et que le vrai monstre derrière ces crimes crapuleux n’est autre que Dracula en personne. Action, sang, morts-vivants et autres trucs creepy en diable vous accompagneront pendant une petite heure pour vous donner ce que la Game Gear a de meilleure.



Tout d’abord, c’est formidablement beau. Vraiment. L’écran couleur de la chose de Sega utilise sa fameuse palette curieuse au maximum de ses capacités, et chaque environnement est une merveille. Un bonheur ne venant jamais seul, nous allons de plus pas mal voyager. Des rues de Londres la nuit en passant par le musée de cire, le cimetière et autre cave de Dracula, on en prend plein les mirettes. Le style pointilliste souvent utilisé par les développeurs sur Game Gear est un enchantement.



Le bestiaire est de même varié et très joliment animé. Là encore, on tape dans le bien flippant, avec loups, morts vivants, esprits volants et tableaux qui s’animent, sans compter l’armée de squelettes et de chauve-souris. Tout est détaillé et beau. Et si l’action n’était pas aussi intense, on se surprendrait à regarder paisiblement Lucie l’esprit fou de la salle à manger voleter gaiement…



Car action il y aura. Notre bon Docteur Social sautille gaiement avec la souplesse d’un lapereau de trois semaines, et cela tombe bien car il va falloir être au top du mouvement pour dézinguer la horde sauvage. Chaque tableau abrite une masse de monstres assez consistante. Certains écrans utilisent même l’intégralité des ressources en sprites de la machine, arrivant à la faire parfois ramer. Un cas assez rare sur Game Gear, provoquant une action soutenue d’un bon niveau. Pas l’impossible, soutenu comme il faut.



Le tout est parfaitement encadré par une musique au top. On évoque trop rarement le son de la Game Gear, et cette sonorité métallique si caractéristique, et c’est fort dommage. Quelques très grands thèmes sont sortis de la bête, et ceux de Vampire : master of darkness font partie de la tranche haute du panier, côtoyant les plus grands sans avoir à se cacher.



Cette débauche de bonheur ne serait rien sans le génie de la création. Et comble de la joie, les développeurs ont été fortement inspiré dans le level design, qui sent bon les 90’s. On se retrouve dans une sorte de Castlevania bien fait, ou chaque escalier à sa raison d’être, où chaque mur qui cache un secret est évident pour l’initié, ou chaque monstre est intelligemment placé et provoque si l’on se fait toucher un sourire de contentement associé à un modeste « Ah ah, sale petite garce ». Les environnements graphiques changeant très régulièrement, jamais on ne s’ennuie entre l’action soutenue, la beauté du décor et la joie d’avoir enfin un peu de matière folle sur Game Gear.



Vampire master of darkness rentre donc tranquillement dans le panthéon des meilleurs jeux de la Game Gear. La trop souvent négligée console de Sega ne nous a pas souvent habitués à autant d’application dans la réalisation, et au vu du résultat, c’est vraiment cloche car elle est capable du meilleur. A consommer sans modération.


Le point de vue de César Ramos :
Moyennement commun, fort heureusement à trois fois rien.