Le site de quand Jacques Crozemarie niquait sa secrétaire, et où ça tirait à l'ARC.
Cannon Fodder
Sensible Software - 1993
Ça sent la chair fraiche ! par Benjamin

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
« Bon les gars c’est simple : on est quatre, ils sont trente. On a un joli stock de grenades et de roquettes et j’ai repéré quelques endroits où on pourra en récupérer en chemin. Notre mission est simple : on fait péter leurs bâtiments, on les flingue et on rentre. Si vous réussissez, je vous garantis de l’avancement, des médailles, des filles, du côte d’or aux noisettes et un exemplaire de Zelda mint in box, cartouche dorée évidemment !
-Ouais !!
-Allez tous avec moi en formation serrée ! … Pas trop serrée quand même, on n’a pas fait les scouts ensemble.
-C’est sympa cette jungle. Par contre je me demande comment on arrivera à voir quelque chose dans tout ce vert…
*pan*
-Jools est touché !
-Feu à volonté sur ce buisson avec un fusil et un casque !
-c’est un soldat chef !
*bruit de mitraillage*
-il est pas mort ce con ?
-nan il agonise le bide ouvert. Beurk !
-d’autres arrivent !
-c’est bizarre ce fruit tout noir qui vient de rouler à nos pieds.
-GRENADE !
*boum*



-mon général, la mission est un échec. Que fait-on ?
-envoyez en quatre nouveaux. Y’a plein de trouffions qui font la queue pour manger des pruneaux. »



Voilà à peu près l’esprit de Cannon Fodder (chair à cannon en anglais) : un vrai jeu de guerre mais complètement décalé. Outre quelques jeux de mots idiots, le jeu insiste sur le coté ridicule et totalement absurde des guerres. Sensible Software a sorti ce petit bijou en 1993-1994 sur des tonnes de support : Amiga, Atari ST, PC, SNES, Megadrive, GBC, 3DO et même Jaguar (chouette ! ça fait deux bons jeux sur cette machine). La version Game Boy Color est impressionnante au passage.



Nous avons affaire ici à un jeu de stratégie vu de haut conçu à la base pour des micros équipés de souris. Sur console, on bouge le curseur avec le pad ce qui rend le jeu nettement plus dur mais pas injouable. Le principe est simple : vous commencez la mission (composé de plusieurs sous-missions) avec une petite équipe de 2 à 5 soldats et vous devez remplir les objectifs de chaque sous-mission (oh oui tu aimes ça être dominé !). A la fin de chaque mission, on vous donne un code qui servira en cas de game over.



En effet, les soldats que vous contrôlez sont pris dans une réserve (on les voit faire la queue entre deux missions) et si cette réserve tombe à zéro, vous perdez. Par contre, si vous gagnez, les soldats montent en grade et des nouvelles recrues s’enrôlent. Juste à coté des soldats qui attendent, il y a une colline avec des pierres tombales pour chacun des types qui y sont passés. Vous verrez, elle va vite se remplir surtout que les soldats crèvent dès qu’ils se prennent une balle ! C’était pas notre guerre Rodriguo…



Votre petite troupe possède des balles illimitées mais un stock limité de grenades et de roquettes. Heureusement, on peut en ramasser dans des caisses disséminées dans les niveaux. Prudence ! Ces caisses ont la fâcheuse tendance d’exploser si quelque chose pète trop près… Vous avez la possibilité de faire des petits groupes pour éviter d’envoyer tout le monde à la mort en même temps et de récupérer des véhicules : tanks, hélicos, jet-ski… La conduite est assez bizarre mais en se débrouillant bien vous pourrez écraser une belle brochette de soldats ennemis.



Ces salauds ne sont pas spécialement nombreux mais particulièrement sournois. Bien cachés, installés en hauteur avec un lance-roquettes, bardés de grenades,… L’IA est primaire mais le jeu est vraiment dur. Dur de chez dur, surtout au pad. Certaines missions font preuve d’un sadisme raffinée, je dirais même d’un sadisme konamien. Par exemple, vous devez parfois traverser des fleuves à la nage. Évidemment, impossible de tirer durant la traversée. Évidemment, des soldats ennemis vous attentent tranquillement de l’autre coté. Heureusement, une carte est présente et vous apprendrez rapidement à reconnaître les pièges à militaires.



Graphiquement, les trois environnements proposés (jungle, neige et désert) sont assez jolis sans casser des briques. L’environnement sonore brille par l’absence de musique durant les missions mais résonne de doux bruits comme le gazouilli d’un oiseau qui passe ou les cris d’un mec qui agonise. En plus d’être bon, ce jeu est long. Et puis sacrifier des humains, ça vous changera des Lemmings. Bref, faites l’amour et pas la guerre, mais de temps en temps ne reniez pas un petit Cannon Fodder surtout que les pixels coûtent moins cher que les capotes. Anglaises. Bah oui, comme les développeurs et leur humour si particulier.



« Bon les gars, on est la 3 ème équipe à tenter cette mission mais nous on est pas des branleurs ! On va gagner !
-ouais !
-En avant !
-c’est plutôt tranquille par ici.
-c’est rigolo, ce bout de ferraille planté dans le sol. Je vais essayer de l’enlever.
*boum*



-mon général ?
-envoyez les suivants. »

Le point de vue de César Ramos :
Relativement commun, pas donné, mais tellement bon...