Le colonel Moutarde, avec le chandelier, dans la bibliothèque.
James "Buster" Douglas Knock Out Boxing
Taito - 1990
Le jeu qui donne envie de se gratter les couilles par Ghost

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
L'avantage des vide greniers, c'est qu'on tombe souvent sur d'excellentes affaires, genre une Megadrive avec 2 manettes et 16 jeux en loose, dont celui-ci. "En loose", pour ceux qui débarquent, ça veut dire le jeu seul, sans boite ni notice. Problématique, surtout quand le jeu est complexe à prendre en main...



Eh ben c'est pas le cas ici!! Pourquoi? Tout simplement parce que y'a rien à prendre en main. Comme son nom l'indique, "JBDKoB" (pour les intimes) est un jeu de boxe mettant en scène notamment le grand, l'énorme, le sublime... James "Buster" Douglas!! Ah, non... pardon, je rectifie: James "Buster" Douglas. Tout court. C'est sûrement un grand champion, sinon il n'aurait pas son nom sur une cartouche, faut être logique (imaginez le "René "Charentaise" Palanchon Knockout Boxing"...) mais bon, perso, à part Muhamad Ali, Georges Foreman, Marcel Cerdan, Fabrice Tiozzo, Mike Tyson et mon grand-père, je connais pas grand chose à la boxe (waouh! l'autre qui, l'air de rien, se la pète un max!!!)



Bref, le fait est que son nom est là. Donc c'est qu'il doit être bon, le bougre. Si c'était le dernier dans la catégorie "mouche", je doute fort qu'il ait ce privilège. Enfin, privilège, c'est un bien grand mot au vu de ce "machin". Car je ne suis pas sûr que qualifier ce machin de jeu mette vraiment en valeur le mot jeu. Parce que, un jeu, à la base, c'est fait pour divertir et s'amuser, non? Mais là, j'ai beau me creuser la tête, il a beau être 0h10, je vois pas en quoi ce machin divertit et amuse (enfin, volontairement j'entends).



1990!!! C'est pour ça!!! Et oui: moins d'un an après la sortie de la Megadrive en Europe, forcément, on en est encore aux balbutiements en la matière. Et c'est loin de le dire: palette de couleurs pauvres à souhait, bruitages lamentables, animation ridicule... Enfin, pour généraliser, c'est typiquement le jeu bâclé, non pas par manque de moyens (voyez Shinobi...) mais par flemme de pousser la console au maximum.



Mais alors, serait-ce une tactique de la part de SEGA? Pondre des jeux de merde bien en dessous des capacités de la machine, pour pouvoir faire croire à une évolution technique en sortant des jeux de mieux en mieux au fur et à mesure? Mouais, mouais... Remarquez, il y a un truc qui trahis la nullité du jeu et corrobore cette théorie: le logo SEGA au démarrage est animé!!!!!!! Oui, ce petit dégradé bleuté typique des bons jeux SEGA (comprenez "ceux où les programmeurs se sont forcé un minimum"). Et pis après, ça merde...



Voyons ça dans les détails: graphiquement pauvre, déjà. Pourtant, la démarche était sympa: en page d'intro, on a la photo pixellisée en N&B du sieur Douglas (enfin, on suppose que c'est lui vu que son nom est marqué au-dessus ET sur la cartouche).. en 3 niveaux de gris! Impressionnant! On se croirait dans un devoir de compo sup' dans ma classe: "Sujet: représentez un portrait en un minimum de tons". A coté: une autre photo de Douglas levant les bras sûrement après une victoire, en couleurs (donc encore plus mal pixellisée). Et pas n'importe laquelle: elle est tellement mal prise qu'on a l'impression que l'arbitre (cette chose informe vue de dos, qui se confond avec le short du boxeur) soulève à bout de bras le champion, qui doit avoisiner les 120kg aux vues de sa carrure.



5 persos à choisir, mal faits: même carrure, même air patibulaire, même gants... D'ailleurs, c'est le seul truc d'à-peu-près bien fait au niveau des reflets et des textures: on a PRESQUE l'impression que c'est vraiment du cuir. Chaque photo est posée sur un bel aplat de couleur (une différente par "champion") digne de la NES, soit des couleurs bien hideuses, les pires de la palette pourtant assez large de la Megadrive.



Le jeu commence: fond noir. Des sortes d'étoiles commencent à défiler verticalement du bas de l'écran. Au bout de 2 secondes, on s'aperçoit que ce sont en fait des flashs de projecteurs ou d'appareils photos, et que la caméra, qui était focalisée sur le plafond, descend sur le ring. Ouais! On ne s'y trompe pas vu que le public apparaît bientôt, un public en liesse, qui lève des poings et hurle (pattern pourri de deux sprites en boucle). Un arbitre bouffi collé sur la ligne médiane de l'écran, et qui se déplace donc en crabe quand l'un des protagonistes recul dans les cordes. Mouvements possibles: gauche/droite. On ne peut même pas se déplacer un minimum, tourner autour de l'adversaire, le feinter etc... Les sprites des boxeurs sont identiques, à part pour la couleur du short, de la peau et la tronche qui varie un peu.



Au moins, le jeu n'est pas raciste: 2 blacks, 1 asiatique, 1 latino, 1 ricain blondinet... Fallait y penser. Pour ce qui est de l'animation, c'est catastrophique! Le jeu ressemble à ces petites marionnettes en plastique représentant 2 boxeurs de profil qui s'actionnaient avec un petit joystick ridicule. Donc, pour la diversité des coups, on repassera: uppercut, droite, crochet, blocage. Point barre. Pour vous dire, on a testé ce jeu avec Gregoraktor et on se faisaient tellement chier qu'on s'est mis à discuter, "les yeux dans les yeux" pour ainsi dire; puis il m'a demandé un truc sur le bureau, alors je me suis levé pour lui donner... et tout ça en gardant une main sur le pad, en appuyant n'importe comment sur les trois boutons, sans même regarder l'écran, à attendre que l'un de nous deux se prenne un gnon et finisse au tapis. Inutile de chercher le coté tactique du jeu et de commencer à élaborer une technique du genre "j'esquive/double crochet au foie/je bloque/je balance une châtaigne/esquive à gauche/uppercut" etc... La seule méthode valable ici est le bourrinage démotivé tant on a l'impression que faire quelque chose et ne rien faire revient strictement au même.



Ajoutez à ça des bruitages accablants ressemblant au plaquage d'un tampon dans "Art Alive" (promis, c'est le même bruit) et vous aurez vite fait de lâcher prise. J'ai réussi à mettre KO mon adversaire et, croyez-le ou non, je ne sais même pas comment j'ai fait. Limite le mec me surdose la gueule (enfin, c'est un bien grand mot tant l'animation vole bas); moi je continue à lui coller des pains qui n'ont pas l'air de lui faire quoi que ce soit, et la seconde d'après, il s'écroule comme sous l'effet d'un uppercut invisible (en tout cas, c'est pas moi qui lui ait donné! C'est peut-être l'arbitre...) et s'étale comme une merde. Je me dis "il va se relever, c'était qu'une pichenette"... Eh ben non: KO!! Incroyable! Je ne me sentais pas si fort, là...



1 Joueur, 2 joueurs ou "Spectateur". Hein? Quoi? "Spectateur"?! Bah oui: vous vous plantez devant votre écran et vous regardez. Passionnant, surtout quand on voit l'animation de ouf. On se croirait devant une répétition du mime Marceau devant son miroir. Easy, Normal et Hard... Classique, quoi. En Hard, l'adversaire à l'air de frapper plus vite... enfin, disons que les séquences de coups sont plus "riches" en coups (comprenne qui peut). Vous choisissez aussi le nombre de round. Le moins possible est conseillé, pour éviter le supplice trop longtemps...



L'impression générale de ce jeu est qu'il donne envie de se gratter les parties pendant qu'on joue tant il est ennuyeux et inintéressant. Plus on tape, plus on se demande ce qu'on fout là et quelle raison nous a poussé à jouer à ce jeu. Autant le dire, je n'ai quasiment pas joué à ce jeu (trop dur... de ne pas m'endormir!) et pourtant j'ai l'impression de le connaître par coeur. Pour enfoncer le clou, j'ajouterais que je me suis nettement plus amusé à Punch Out! sur NES car, au moins, il innove en matière de concept (vu de dos) et est nettement plus riche en action possibles.



Bref, tout ça pour dire que ce jeu ne sert à rien. Ou alors juste à une chose: trouver un minimum de qualité et d'intérêt à n'importe quel jeu de merde, aucun ne pouvant être pire que celui-là (pour dire: en jouant à ce machin, j'ai trouvé que "Jordan Vs Bird" n'était pas si mauvais...) Un excellent cale meuble, donc.
Le point de vue de César Ramos :
Véritablement commun, comme toutes les vraies daubes