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Athena
SNK - 1987
Comme les slips? par Hebus San

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Pour ceux qui ne comprendraient pas la catch phrase du titre, il est bon de rappeler qu’Athena est une marque française de sous vêtements qui possède une usine dans le sud, non loin de chez moi, là où l’air fleure bon le thym, le romarin et le chichon du voisin, là où les gens disent « peuneu » et en sont fiers, là où le pain au chocolat règne sans partage, là où tout le monde sait ce que péguer veut dire. La promiscuité du magasin d’usine et un amour immodéré du slip en coton conduisirent ma mère à me procurer lesdits sous vêtements en quantité astronomique jusqu’à ce que vienne l’émancipation salvatrice de l’université sous la tendre mais ferme critique de mes partenaires sexuelles, à savoir « si tu remets ça une fois tu ne me reverras jamais ».



Bref, Athena est une sorte de mini traumatisme de l’enfance, le compagnon d’infortune des mises à l’air des copains devant toute la cours de récré, le témoin privilégié des premières taches blanches qui font que ça y est, je suis un homme, même si ça sent un peu la marée là dedans, le traître délateur qui attestait sans faillir que non, tu ne t’étais pas vraiment bien torché mon saligaud.

Autant dire que je n’étais pas spécialement heureux d’avoir entre les mains un jeu, fut-il de ma console fétiche, dont le patronyme ramenait en moi des souvenirs dont j’eus préféré qu’ils restassent enfouis. Oui, restassent, parce que j’aime parler de façon compliquée pour m’élever au dessus de la plèbe. Ah, ah. Et aussi parce que les mots en « asse » me font rigoler, comme radasse ou grognasse.




Mais bon, ce test n’était pas une option, il en allait de l’honneur bafoué de notre bien aimé site, qu’il faudrait être fou ou alors très con pour critiquer, mais la connerie étant homme la page se devait d’être tournée.

Sauf qu’Athena n’est pas seulement une marque de slips pour des personnes d’un autre temps, c’est également le nom d’une déesse grecque qui aura troublé les rêves moites de bon nombre d’adolescents amateurs d’animés nippons dans les années 90 (ah, combien de fois t’ai-je planté ma flèche d’or Saori…). De surcroît, une brève recherche sur wikipedia m’apprend qu’Athena est, entre autres, la déesse des artistes. Chouette alors, un jeu placé directement sous l’égide de la divinité des artistes doit forcément en jeter !




Alors pour ce qui est de jeter, soyons clair d’emblée, c’est le jeu lui-même qu’il conviendra de traiter de la sorte. Et loin, très loin, aux orties, au feu, à la mer, où bon vous semblera du moment que vous avez l’assurance que personne ne pourra le retrouver, il en va de la sécurité de l’ordre mondial.
Ce truc est une telle merde qu’il rate d’un cheveu son inscription au registre des armes de destruction massive (de neurones), catégorie armes biologiques.

C’est bien simple, vous rejouerez à Shaq Fu avec délice après avoir goûté ce machin là, parole de troll.

Et comme il n’est de meilleur terreau que la merde pour faire pousser des tests hauts en couleurs, allons-y gaiement.




A tout seigneur tout honneur, le jeu se revendiquant de la déesse des artistes (je sais, j’insiste, mais la coïncidence est tellement belle) il est indispensable de commencer par les graphismes de…de la chose. Ce qui frappe d’emblée c’est la perfidie des responsables de ce crime. Parce qu’il faut être rudement tracassé pour enrober un jeu aussi vilain avec un écran titre tout ce qu’il y a de plus normal, joli oserais-je même excepté l’air légèrement mongoloïde de notre petite déesse d’héroïne lorsqu’elle croit bon nous adresser un clin d’œil aguicheur en guise de bienvenue. En fait c’est juste qu’elle se fout ouvertement de notre gueule, genre « ah ah, tu as appuyé sur start, t’es baisé gros con ! ». Et force est de constater que la suite fait amèrement regretter qu’elle ait raison. C’est moche. Purement, simplement et irréparablement moche. Les couleurs, la découpe des décors, les sprites : il n’y a rien à sauver. Ces mecs ont même réussi à foirer des créatures à mi-chemin entre le blob et du slime, autant vous dire qu’ils se sont donné du mal ! D’ailleurs le mi-chemin semble être le critère principal du cahier des charges graphiques : décors entre le merdique et le redondant, personnage principal entre la petite fille et la cosse de cacahuète, ennemis entre le cochon et le gladiateur, ou entre Peter Pan et Guy Georges, bref tout est approximatif sauf le style : à chier.
A chier, vraiment, et à le rebouffer pour le rechier même. Même les boss sont atroces. Enfin quand je dis les boss, je suppute, puisque je n’ai pas eu la force de vaincre le premier et que par conséquent je n’ai pas eu « la chance » d’apercevoir les suivants. Mais rien que le premier force le respect : on dirait l’arbre qui tente de becqueter le gamin au début du film Poltergeist (pour ceux qui n’ont jamais vu Poltergeist, allez vous acheter une culture cinématographique digne de ce nom, je ne m’abaisserai pas à votre bassesse intellectuelle). Par contre c’est à se demander si le premier boss de Kirby n’est pas un bien répréhensible plagiat… mais bon, plagier une merde pour en faire un chef d’œuvre, est-ce plagier ou bien remettre la théorie de l’évolution dans le sens de la marche ? Hein ? Je vous pose la question !




Le temps que vous y réfléchissiez je vais en profiter pour crever l’abcès : la musique est un crève cœur. Enfin un crève tympan en l’occurrence, je pense d’ailleurs qu’on a dû brûler des ménestrels pour moins que ça au Moyen Age. Ah ça, on savait punir efficacement les impudents à l’époque, mais que voulez-vous, les valeurs de ce monde décadent se perdent, alors après faut pas s’étonner d’entendre Christope Maé chanter…
C’est mauvais, comme le reste, et ça renforce bien le boulot de sape de votre moral déjà amorcé par les graphismes. Les puristes du purin noteront les 4 petites notes qui terminent le jingle de l’intro… enfin intro, c’est vite dit mais c’est faute de mieux puisque je ne trouve pas d’autre mot pour qualifier les 3 premières secondes de jeu qui s’achèvent d’une part par un noir d’apparition progressive dans le plus pur style powerpoint pour les neuneus (et qui doit s’appeler « colimaçon »), et d’autre part par ces 4 petites notes, donc, qui évoquent indubitablement un oubli manifeste puisque musicalement elles ne se raccordent à rien du tout. Rien à voir avec la musique de l’intro, si on peut parler de musique, et pas plus de rapport avec le thème principal qui suit. On pourrait en rire, mais la rengaine qui suit effacera n’importe quel sourire plus efficacement que n’importe quel risque nucléaire, qu’il reste frontalier ou pas.
Notez que je vous fais grâce des bruitages aussi harmonisés avec l’action que peut l’être la musique de Benny Hill sur des images de l’holocauste.




Et la maniabilité dans tout ça me demanderez-vous, puisque vous êtes des gens exigeants ? Mmmmh ? Le fun ? Le goût du reviens-y, l’appel de la manette, la frustration qui pousse à progresser, le plaisir en un mot ??
Disons que j’ai eu plus de plaisir à déboucher mes gogues, pourtant obstrués par 2 mois de merde grasse accumulée sur laquelle, magie de dame nature et abnégation de la vie, de délicats champignons avaient réussi à se développer, qu’à jouer à ce machin. Et pourtant les champignons n’étaient même pas bons !
Athéna bouge aussi vite qu’un estropié afghan et souffre du syndrôme pieds de granit doublé, et c’est original, d’une anarchie dans la hauteur des sauts. Parfois vous décollerez comme un marsupilami, d’autres fois comme un éléphant malade, sans jamais comprendre pourquoi. Ce qui fait que bon, ça n’aide pas à prendre le soft en sympathie. Et pourtant j’aurais vraiment essayé…




Que vous dire de plus ? Que c’est probablement la pire daube de la ludothèque US sur NES ? Oui, ce jeu n’a jamais quitté les USA, fort heureusement pour nous. Bien fait pour votre gueule, sales obèses ignares ! De là à dire que c’est pour ça qu’en 1991 ils ont attaqué l’Irak, il n’y a qu’un pas, parce que c’est vrai que ca énerve de se taper Athéna quand les petits jaunes, qu’on a pourtant bien maravé leurs culs en 45, eux ils font rien qu’à jouer à Super Mario Bros et à Zelda.




La vie est injuste fier et digne fils d’Abraham Lincoln, l’ignorais-tu ? Désormais tu sais pourquoi tu te tapes un 11 septembre tandis que pour nous la plus grande catastrophe nationale reste la canicule de 2003 : t’es pas né du bon côté mec.




Quoi qu’il en soit fuyez ce titre. La seule raison valable de se le procurer c’est de vouloir un fullset USA complet et que ce soit le dernier jeu qui manque à votre collection. L’essayer c’est le vomir. Ce jeu est une merde qui réussit l’exquise prouesse du sans faute de la médiocrité, et ce bien avant Shaq Fu.




La vie est courte, amis, vous avez déjà consacré à ce jeu tout le temps qu’il mérite en lisant ma prose. Allez prendre l’air puis choisissez un autre titre : votre cortex frontal, siège du plaisir humain, vous en sera gré.


PS : a priori le jeu existe aussi sur Famicom. Fukushima n'était donc pas un hasard, je le savais!
Le point de vue de César Ramos :
Terriblement abordable, vous savez désormais pourquoi.