Bad dudes, c’est un gros classique des nineties. Ou des années 90 pour ceux qui ne parlent pas anglais… Oui, dans notre siècle de globalisation certains pensent encore qu’ils peuvent se permettre de se laisser aller tranquillement… Quelle tristesse. Comme le président des USA, qui se promenait peinard, mais qui s’est fait enlever par des ninjas. Oui, l’écran de scénario du jeu tient de la magie pure. Et tout le reste du jeu sera de cet acabit…
Ce jeu est donc un gros classique des années 90. A la base jeu d’arcade, il fut porté sur un nombre de supports tout bonnement hallucinant. Personnellement, avant de l’avoir sur NES, je l’avais sur Amstrad... Ca laisse songeur le joueur aguerri. Oui, rarement les conversions arcade sont réussies. Forcément. Vous partez d’une Ferrari. Vous prenez une deux chevaux pour faire la même chose, arrive un moment ou lorsque l’on ne respecte pas la nature, la nature ne vous respecte pas, les règles sont strictes. On a donc tout à craindre de ce jeu.
On débute une partie. Vraisemblablement la dernière, qui sait. On a tout d’abord le droit à la légende. Le gars surentraîné, qui peut survivre six mois dans la jungle en mangeant ses propres excréments, qui vous annonce, planqué derrière ses fausses ray ban que le président a été enlevé par des ninjas, et que vous devez être sacrément couillu pour aller le sauver. Forcément, annoncé de cette manière, c’est en vous essuyant les yeux pleins de larmes de rire que vous irez au combat, en vous rappelant tout au long des niveaux cette déclaration légendaire… « Ouh ouh le con, des ninjas… Pourquoi pas des manchots nains borgnes, ah le con… »
On a donc droit à une histoire en béton. Classique des beat them all finalement. Et on s’en cogne, on va tuer tout le monde. On traversera 7 niveaux infestés de ninjas (merde, le chef avait raison en plus, le con), jusqu’à sauver notre président bien aimé (qui n’est pas le président Coty comme certains pouvaient le penser). Rien de bien transcendant, c’est un beat them all quoi…
Mais il est joli. Oui, regardez les captures. Enfin si vous le pouvez, ma prose à quelque chose d’hypnotisant qui fait qu’on ne peut la quitter. Ou bien que vous vous êtes endormis, ça marche aussi, ahem. C’est mignon. En capture. En live, c’est franchement désagréable. Notre héros pour commencer ne peut donner que 3 petits coups de merde : poing, pied, coup de pied sauté. Ok. Mais il est surtout animé en binaire. 2 images pour marcher, ce qui est super short. On a plus l’impression de jouer avec un playmobil qu’avec un vrai monstre de sang pouvant démonter un AK47 en 23 secondes les yeux bandés. J’ai dis les yeux. On joue donc avec un playmobil. Et c’est très perturbant car ça donne plus une impression de diaporama que de fluidité d’action. Forcément.
Ajoutez à cela des ennemis animés de la même manière, et on se retrouve dans un fantastique théâtre de paraplégiques, rescapés de la cotorep pour le plus grand plaisir des petits et des grands. Visuellement c’est donc le dilemme cornélien : beau décor, mais c’est tout. Mais ça va un peu plus loin. Comme les mondes sont trop chargés en monstre, ça flicker de partout. Certains ennemis sont invisibles parce que la NES ne peut pas gérer tout ces petits playmobils. C’est très vexant de perdre un peu de barre de vie à cause de l’homme invisible qui apparaît après son forfait commis…
La difficulté est donc de taille. Enfin c'est ce qu'elles disent toutes. Sauver le président des ninjas playmobil en diaporama, c’est un art difficile que peu peuvent maîtriser. Le pire c’est que les ennemis ne sont pas difficiles en soi. Une tatane, et pouf ils meurent. Mieux : ils ne sont pas belliqueux ! Le niveau sur le road-train par exemple. Vous marchez tranquillement sur le toit du camion, pour aller maîtriser l’homme de tête, comme un vrai américain. Vous croisez plusieurs ninjas, qui font leur footing au même moment. Et oui, on ne devient pas ninja comme ça, il faut savoir payer un peu de sa personne. Et bien quand ils vous voient, ils vous filent une patate, et repartent aussitôt. C’est plutôt sympa. Il ne faut donc pas tuer tout le monde pour passer à l’écran d’après, à l’inverse d’un double dragon ou tant d’autres.
Les 7 niveaux s’enfilent donc assez rapidement. On tuera le méchant final le plus minable de la création, l’alpha et l’oméga (nous sommes en période de Pâques, ne l’oublions pas) de la nullité. Même le Karnov du premier niveau est plus difficile. Et après, c’est le soulagement.
Le soulagement parce que le président est sauvé. SAUVE ! Vous pouvez enfin montrer vos dessous de bras à l’assemblée venue vous féliciter. Le président en bon patriote vous offrira un burger, car il est américain. S’il eut été français c’eut été un verre de bordeaux avec du cerf sauce grand veneur. Mais il est américain, et sauvé.
Et nous avec. On a torché un jeu franchement médiocre, à la durée de vie minable, en diaporama. Ne le prenez pas, sauf pour la légende du burger. Et encore…