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Balloon Fight
Nintendo - 1984
Le jeu du démon des doigts par Hebus San

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Connaissez vous réellement le sens du mot « antiproductivité » ? Je suis sûr que non. Moi oui. J’ai vu. Je sais. J’ai joué à Balloon Fight.



Comment décrire ce jeu si atypique. Ben en fait voilà. Atypique. Le mot a été inventé pour le jeu non ? Non ? Ah. Merde, pourtant ça paraissait logique. Bref Balloon Fight est un petit jeu sans aucune autre prétention que celle de donner du plaisir au joueur. Et de la douleur. Et c’est bien dans la vie d’avoir des objectifs raisonnables, parce que bien souvent on les remplit. Chronique d’un succès.



Balloon Fight se joue seul ou à deux. Si vous jouez seul, deux modes vont s’offrir à vous : le jeu classique et le diabolique balloon trip. Attention drogue dure inside ! Le jeu solo consiste en de petits tableaux à la bubble bobble avec un style kid icarus. Comprenez par là que si vous sortez à droite de l’écran, hop, vous voilà à gauche. Ca demande un coup de main, mais ça s’apprend très vite. Dans la douleur.



Vous incarnez un petit bonhomme avec deux ballons accrochés dans le dos. Si vous battez des bras, vous voletez. Notez bien le « voletez » et non le « volez », c’est une nuance capitale. Et douloureuse. Vous êtes balancé de tableau en tableau avec des ennemis qui ont eux aussi des ballons. Celui qui passe au-dessus de l’autre lui crève son ballon. Et plaf, le perdant s’écrase comme une merde. Il vous faudra aller bourrer l’ordi au sol sous peine de le voir gonfler un autre ballon. Ca ou le descendre en plein vol, car le fourbe a un parachute planqué sous son ballon. Futé. Vous pas. Tant pis.



En me relisant ci-dessus je m’aperçois que je suis définitivement amoureux des jeux oldies. Pourquoi ? Parce que le jeu que nous jugeons aujourd’hui ne s’embarrasse pas de scénario à la mords-moi le nœud. Les développeurs d’antan n’avaient pas à se justifier sur leurs choix si ceux-ci satisfaisaient le gameplay. C’était comme ça et puis c’est tout. Et nous ça nous allait très bien. C’est vrai quoi merde à la fin, aujourd’hui si on n'a pas 18 pages de background dans la notice on trouve ça pas normal. Foutu 21 ème siècle tiens ! Bref Balloon Fight n’a ni queue ni tête, et j’aime ça.



Graphiquement le jeu n'est pas vraiment en pole position. Il serait même plutôt bloqué dans les stands, mais on s’en fout. Idem musicalement, vous n’en rêverez pas la nuit, et on s’en fout aussi. Le grand tour de force de Balloon Fight c’est de vous scotcher sur votre écran en vous faisant oublier tout le reste. Ce jeu est dangereux.



Car la maniabilité est une tuerie absolue. Les développeurs avaient bien compris que Newton avait raison, et ils ont grandement développé la notion de gravité et surtout d’inertie. Vous voulez vous élever ? Va falloir branler le bouton A ou le bouton B. Et salement ! Douloureusement même. Vous voulez vous arrêter ? Ben va falloir changer de direction et toujours branler les boutons (les veinards), SAUF si vous ne voulez PAS monter auquel cas il faudra branler avec parcimonie tout en ajustant soigneusement votre trajectoire. Ca a l’air compliqué comme ça, mais en fait ça l’est ! Bigrement. Douloureusement.



Pourquoi douloureusement tous les 8 mots ? Jouez au Balloon Trip… Ce jeu est une drogue dure. Avant de lancer une partie éteignez le gaz, sortez bébé du bain, ne cuisinez pas, n’ayez pas de femme et pas d’ami chez vous. La soirée risque d’être longue… En effet le petit bonhomme ridicule du début est maintenant dans un level gigantesque à scrolling horizontal forcé, un peu comme un shmup. Et là vous allez devoir batailler ferme pour ramasser le maximum de ballons vert tout en évitant les petites étoiles. Qui bougent. Vite. La crampe des doigts survient habituellement à la 15ème partie, mais ce n’est certainement pas ça qui mettra un terme à votre cession de jeu. Diabolique vous dis-je. Et donc douloureux. Doublement d’ailleurs puisque vous n’avez qu’une seule vie. Une étoile vous touche et paf, retour à la case départ sans toucher 20.000. Je ne vous raconte pas le nombre de beuglements bestiaux que vous allez produire au bout d’un certain parcours tout simplement parce que vous avez branlé les boutons un coup de trop. Ce jeu est terriblement addictif, et rien que pour ça il mérite une place de choix dans votre ludothèque.



Rajoutez à ceci que le jeu à deux doit certainement être passionnant (pas essayé),et vous obtenez un jeu fantastique à la replay value extraordinaire. Et c’est encore ce qu’un retrogamer regarde le plus dans un jeu, non ? ;)

Le point de vue de César Ramos :
Un des premiers jeux de la console. Semble cependant avoir un peu disparu du marché...