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Dragon Ball - Le secret du dragon
Bandai - 1986
7 boules. Il en a de la chance... par Hebus San

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Dragon Ball…

**Gros soupir**

Quel manga aura autant contribué à l’essor de la culture japonaise en France ? Seul Saint Seiya peut rivaliser sans rougir. L’œuvre d’Akira Toriyama est l’un des piliers du manga pour adolescent et certainement l’un des plus gros cartons de ce média hors Japon. C’est donc tout naturellement qu’un portage sur NES voit le jour en 1986. Et, chose incroyable pour l’époque, notre petit pays, alors marché balbutiant du jeu vidéo, va avoir droit à sa traduction officielle.



Bandaï, qui a bien senti le coup, va proposer le jeu en français. Oui, vous avez bien lu. C’est la première fois dans l’histoire de Nintendo qu’un titre va être traduit dans la langue de Molière. Enfin mieux vaut dire ça tout bas pour éviter que jean-baptiste ne se retourne dans sa tombe. Parce qu’autant être clair d’emblée, c’est du Molière rongé d’Alzheimer dont il est question. Les screenshots sont là pour éclairer mes propos. Ah oui, c’est d’un laideur peu commune qui n’est pas sans rappeler le style de nos jeunes amis qui fréquentent le forum chaque jour un peu plus nombreux…

**Gros soupir**



Quoi qu’il en soit, l’effort a été fait (vraisemblablement dans un but bassement mercantile, mais qu’importe) et il faudra donc vous cogner des kilomètres de dialogues totalement insipides et le plus souvent incompréhensibles. Et c’est donc parti pour une séance de « presse le bouton A jusqu’à la tétanie » pour accélérer un peu les choses. Sauf si vous avez la bonne idée de titiller le bouton select normalement inutile qui zappera intégralement la séquence littéraire…(oui, j’ai découvert cette fonctionnalité lors du test… et par là même que j’avais perdu d’innombrables minutes de ma vie à faire défiler cette bouillie logorrhéique… snif).



Graphiquement nous sommes sur NES. Si les sprites s’en tirent particulièrement bien (les personnages de la série sont parfaitement identifiables), il en va tout autrement des couleurs. Rarement on aura vu une telle débauche de mauvais goût. C’est à chier de partout, ennemis comme décors. Une véritable insulte à l’arc-en-ciel. Heureusement que les personnages principaux sont assez finement détaillés pour éviter la Berezina visuelle. Pour ce qui est des ennemis, ne cherchez pas à les reconnaître, ils sont moches et purement inventés pour l’occasion.



M’enfin l’ensemble reste cohérent, et comme le plaisir de faire mumuse avec Sangoku est immense on passe bien volontiers sur la crampe spasmodique qui vous étreint la rétine toutes les 5 minutes.



Parlons-en de ce diable de Sangoku. Héros immortel s’il en est, vous aurez l’insigne honneur de le guider tout au long des niveaux dans un but hautement original : trouver les boules de cristal.

**Ooooooh** de l’assistance médusée.



Merci. Vos possibilités d’action seront toutefois assez limitées. Haut, bas, droite, gauche, saut et frappe. Le minimum syndical des années 80 en quelque sorte.

Le minimum ? En fait pas vraiment puisqu’en grattant bien on s’aperçoit que le jeu possède deux niveaux d’action. Pas de quoi torturer un nouveau né non plus, mais ça pimente un peu la sauce. Vous parcourrez la campagne en vue du dessus de ¾ (façon Zelda sur SNES) en lattant ça et là quelques ennemis, mais vous rentrerez de temps à autres dans diverses constructions et maints passages secrets qui basculeront alors l’affichage façon bonne grosse plateforme qui tâche, le must du bon goût de 1986. Vos possibilités d’action resteront toutefois strictement identiques, ce qui limite fortement l’intérêt du changement de point de vue, m’enfin…



Et le son dans tout ça ? Moui. Mouiii… mais non. La musique de l’intro reprend le thème principal de l’animé juste assez élégamment pour qu’il soit reconnu (c’est à dire sans trop se fouler) mais en ce qui concerne le reste (musiques en jeu, bruitages), on reste loin du philharmonique de Berlin, et ce toutes proportions gardées pour l’époque. La NES est capable de faire bien mieux que ça, on le sait tous. Sans être horripilantes, les mélodies vous gonfleront au bout d’un moment (d’autant plus que la difficulté est assez relevée). Idem pour les bruitages qui semblent être un assortiment sonore des plus belles onomatopées visuelles rencontrées dans les comics.

Mention tout juste passable pour vos oreilles donc.



Là où le jeu se révèle finalement le plus intéressant c’est dans le challenge qu’il offre au joueur. La difficulté y est omniprésente, et le fait que votre barre de vie diminue avec le temps (vous avez FAIM ! Comme dans le manga) ne contribue pas à la facilitation de votre tâche. Rajoutez à ça que les moyens de regagner de l’énergie brillent par leur rareté, et vous obtenez un bon jeu bien corsé typique de la fin des années 80. Seuls les joueurs possédant une bonne dose d’abnégation en viendront à bout. Surtout qu’il n’y a pas de password. Nan. Faudra tout vous taper d’une traite. Typique eighties ai-je dis. Heureusement les continues infinis vous assisteront dans votre tâche.



Au final nous sommes devant un produit équilibré qui compense ses lacunes graphiques et musicales par une jouabilité très honnête, un respect de l’œuvre évident, un souci de traduction louable et une difficulté digne d’un jeu vidéo qui se respecte. Ce qu’il est.



Par contre vous me ferez le plaisir de le dégotter ailleurs que sur les sites crapuleux d’enchères qui surfent sur la vague, que dis-je la vague, sur le tsunami mercantile engendré par le phénomène Dragon Ball. Vous êtes prévenus.
Le point de vue de César Ramos :
Très franchement commun, à des prix allant du simple au centuple...