Un jour de pluie, en pays Baugeois, la collection de jeu NES impressionnante que nous avons la chance de posséder avec mon noble frère EcstazY nous tendait les bras. En son sein, un jeu comme un autre, un petit classique, un symbole de toute une époque nous souriait de toutes ses dents blanches de cartouche... Krusty's Fun House. Ce jeu est comme vous le diront les amateurs, tiré de l'univers des Simpsons, cette famille moyenne américaine qu'on ne présente plus. L'ami Krusty est un clown héros d'un show télévisé qui passe à Springfield et qui rencontre Bart à plusieurs reprises. Le clown est clopeux, plutôt raté avec des états d'âme à la mords moi le noeud, avec un caractère de cochon éthylique, mais fais rire les enfants et c'est là son drame. Là, Krusty vit un drame : sa Fun House est envahi par les rats et vous devez l'aider à les orienter, à l'aide de blocs d'une matière indéfinie, vers une machine que Bart commande et qui éradique les pauvres bêtes. Celles-ci ont la chance de bénéficier d'un QI équivalent à celui d'une huître mature, ce qui les empêche d'imaginer leur terrible destin. L'esprit est celui d'un lemmings, mais ce n'en est pas un... Wait 'nd see, 'll ya.



Tout d'abord l'écran-titre, Krusty tend une pancarte. L'image est très proche du dessin animé, l'ami Krusty est assez fidèlement restitué, et ce ne peut que plaire aux fans qui pourront apprécier cette image, créatrice de certaines réminiscences : les rots d'Homer, les Itchy et Scratchy show etc... Une fois passé l'écran-titre le jeu en lui même est assez lumineux, les couleurs sont présentes mais au delà de cet aspect, KFH (comme on l'appelle déjà dans le jargon) est bien animé. Pour s'en convaincre il faut voir la tignasse violette de Krusty voltiger pour accompagner sa marche, le faisant ainsi ressembler à un gros oiseau violet et souriant (si ça existe, j'en ai rencontré moi-même plusieurs...). Le clown connaît plusieurs animations réussies, lors de la chute il montre une sorte d'étonnement, et si elle dure trop longtemps il souffre du cas clinique que tant d'hommes (hélas) connaissent : les hémorroïdes. Il perd de sa vie, il souffre, il tremblote, et les étoiles sont là pour rappeler sa cruelle douleur. Les rats sont eux-mêmes violets et ont un regard de veau mort qui trahi bien leur incapacité à penser à quoi que ce soit d'autre que marcher droit devant eux... D'ailleurs Krusty le précise bien au début, les rats ne font que marcher de long en large, et ça paraît normal, ils ne peuvent pas vraiment se fendre la gueule, la Fun House n'a de Fun que le nom... C'est une succession de pièces aux décors colorés et géométriques assez agréables, et la vie là-bas serait plutôt à la cool, si ce n'était cette musique répétitive, au rythme infernal qui ferait pleurer les plus joyeux des sourds... C'est le défaut qui pêche. Petit problème arithmétique, ça ne peut faire de mal à personne : Sachant qu'un niveau se compose d'une dizaine de pièces, que la musique varie à chaque niveau, qu'une pièce prend en moyenne 5 minutes (le niveau de difficulté augmente au fur et à mesure) et que Krusty est plutôt con, quoi que maniable, calculez le moment où vous prendrez votre poste de télévision à deux mains pour le précipitez par la fenêtre, énervé par le fond sonore...



KFH est facile à prendre en main, et ce même si, comme moi vous avez les pieds dans les boîtes de jeu NES, ce qui gratte et irrite de façon désagréable... Il est très didactique, chaque niveau augmente la difficulté mais le jeu en lui même est assez aisé, une fois que vous aurez saisi le principal, à savoir : les rats marchent tout droit, ne grimpent pas plus d'un carreau à la fois, et doivent tous finir dans la machine infernale de Bart "ratkiller" Simpson, alors vous êtes sauvé. L'ami Krusty, que vous commandez, est très maniable, il fait de délicats sauts de cabri des montagnes, qui ont l'avantage d'être suffisamment longs, hauts et dirigeables, pour ne pas trop vous tapez sur les nerfs. Les prédateurs répertoriés du clown Krusty sont peu nombreux et très limités dans leurs mouvements et dégâts. Le jeu est surtout centré sur votre réflexion pour résoudre les énigmes. Pour se faire, vous devez accompagner les rats violets dans leur périple vers l'abattoir et les canalisant, en leur planifiant les obstacles, en les encadrants avec ce qu'on pourrait appeler de l'attention si ce n'était pour les mener à la mort... Vous devrez user de blocs simples et carrés en matière grisâtre, que Krusty aspire en grimpant dessus et en aspirant par le cul (merde à la censure)(ceux qui y verront une anecdote sexuelle doivent consulter un psychiatre dans les plus brefs délais, croyez-moi).



L'impression générale est plutôt mitigée. J'avoue que l'ambiance n'y est pas, le ciel gris, la lumière sombre, la moiteur tropicale de l'air, tout fait qu'on a plus envie de s'installer dans le frigo que devant la NES, mais aussi et surtout devant Krusty's Fun House... Le fait est que la musique fait vraiment tâche, aussi malgré la maniabilité de la bête-clown, le gameplay aisé, le but ayant fait ses preuves, le jeu reste pesant. Ceci étant mon avis personnel, je me permets de vous inciter à l'essayer, Krusty peut vous plaire, malgré sa calvitie naissante, ses gros yeux, et sa haine irraisonnée pour les rats violets...

Le point de vue de César Ramos :
Une des dernières productions de la NES, plutôt classique, à pas cher