Metal Gear Solid ! Qui n’a pas joué à ce classique de la Playstation ! Mais au départ, la série a débuté sur NES en 1988 avec le premier épisode tout simplement appelé Metal Gear… non attendez, c’est nul comme introduction. Reprenons. Konami ! Qui ne connaît pas cette fameuse compagnie qui a développé les Gradius, Castlevania et autres Contra et qui offre ici au MSX puis à la NES un titre majeur… Cela fait un peu trop cliché non ? Bon allez dernière chance. Hideo Kojima ! Même si ce game designer n’a pas créé une foule de jeux, chacun ont marqué les esprits pour leur gameplay innovant et/ou leurs scénarios passionnants. Et… coupez ! On la garde.
Un peu de sérieux tout de même. On ne rigole pas dans Metal Gear. C’est la guerre. Nous sommes en 1995. En Afrique du Sud se trouve la forteresse ultra protégée d’Outer Heaven, contrôlé par un mercenaire légendaire quelque peu ambitieux. En effet, les pays occidentaux ont découvert qu’à l’intérieur de ce paradis est développé une nouvelle arme de destruction massive : le Metal Gear. Ce serait un gigantesque tank dotée d’une puissance de feu démentielle et ayant le pouvoir de tirer un missile nucléaire sur n’importe quel point du globe. Le chef du groupe des forces spécials FOX-HOUND, Big Boss, décide d’envoyer Grey Fox, son meilleur élément pour enquêter sur place. Il disparaît quelques jours après sans laisser de traces. Big Boss décide alors d’envoyer une nouvelle recrue, Solid Snake afin d’infiltrer Outer Heaven, trouver Grey Fox et détruire le Metal Gear. Evidemment, c’est vous qui allez endosser le treillis de ce nouveau Rambo.
Vous vous en rendrez compte dès les premières minutes : foncez dans le tas sans réfléchir et c’est la mort assurée. En effet, outre le fait que les ennemis sont nombreux, costauds et bien armés, il suffit qu’ils vous voient pour déclencher l’alarme. Dans ce cas, vous verrez arriver des renforts en masse et vous n’aurez pas souvent d’autres solutions que de fuir en changeant d’écran de jeu surtout que la barre de vie descend très vite et que le continue vous ramène loin en arrière. Alors il faut utiliser ses deux armes principales : l’intelligence et l’observation. Le jeu est vu de haut. Il vous faudra donc observer les rondes et mouvements des gardes, se mettre à couvert derrière les caisses ou les murs, longer les murs pour éviter les caméras voire même vous dissimuler dans une petite boite. Bref, vous devrez tous faire pour ne pas vous retrouver dans la ligne de vue d’un soldat ennemi. Un point d’exclamation au dessus de sa tête signale qu’il vous a vu. On se prend très rapidement au jeu et c’est assez jouissif de passer entre les ennemis sans se faire voir.
Vous êtes libre de ne tuer personne mais il est souvent pratique de se débarrasser d’un gêneur afin de pouvoir bouger tranquillement. Pour cela, vous disposez d’abord de coups de poing avec le bouton B. En arrivant par derrière, vous pouvez le faire disparaître sans qu’il déclenche l’alarme. Mais vous disposez aussi de quelques armes allant de la mitraillette avec silencieux au lance-missiles plutôt bruyant. Il faut d’abord sélectionner l’arme voulue dans le menu puis on l’utilise avec le bouton A. Evidemment, mieux vaut garder les armes très bourrines pour les boss. Le fin du fin reste quand même l’esquive et la discrétion même si vous trouverez des munitions à profusion, ce qui est je trouve un des points faibles du jeu. Disons que cela permet à chacun de laisser son caractère s’exprimer. Néanmoins, cela ne vous empêchera pas de tomber dans les différents pièges. Heureusement que la radio est là ! A certains points clés du jeu ou devant une difficulté, vous recevrez un appel de Big Boss qui vous donnera des directives. Totalement immergés dans le jeu, ces conseils sont à double sens car c’est à la fois le chef qui donne des ordres à sa recrue et Kojima qui donne des conseils à ses joueurs.
Une autre des spécificités du jeu est ce que j’appelle l’item permanent. Dans le menu accessible avec Select, vous allez pouvoir choisir un et un seul objet qui fonctionne en permanence. Cela peut-être aussi bien un kevlar pour minimiser les dommages que des lunettes thermiques pour voir les rayons infrarouge ou bien un pass électronique. Les portes fonctionnent selon un système de 8 clés et il faudra sélectionner la bonne pour l’ouvrir. Cela implique deux choses : on revient souvent en arrière pour ouvrir une porte dont on acquis la clé et il faut tester toutes les clés qu’on a sur les portes, astuce bien connue des créateurs de jeux pour rallonger la durée de vie en réutilisant les mêmes décors. D’un autre coté, cela donne une légère sensation de liberté pas désagréable. Il faut avoir un bon timing pour sortir de son couvert et tester rapidement les clés. On apprend vite à switcher entre la boite et les clés.
Au niveau technique, le jeu assure plutôt bien. Sans exploiter à fond la NES, il demeure plutôt beau et assez vaste. Mais c’est surtout dans l’excellente gestion des lignes de vue que le jeu étonne et sur de nombreux petits détails. Je regrette deux choses : la faible mémoire de la NES permet de tricher et de revenir dans la même pièce contenant des munitions ou des rations (de la vie) afin de blinder son stock. De plus, j’aurai préféré la présence d’une pile au lithium pour les sauvegardes plutôt qu’un système de mots de passe très longs. Il n’y a rien de plus frustrant que de tout recommencer parce qu’on a mal recopié les 25 chiffres et lettres du code ! Allez, on oublie facilement ce défaut devant la qualité générale.