T'as d'beaux yeux tu sais.
Ring King
Data East - 1987
Vous reprendez bien une petite pipe ? par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
With the courtesy of FlyingOmelette for the original


Ring King est typiquement le jeu sorti du néant, celui qu’on retrouve caché sous une pile de caleçons en se demandant : « Mon dieu, mais depuis combien de temps me regarde t’il avec ses yeux torves ? ! ». Et au bout d’une bonne biture, on se rappelle qu’on l’a dégotté, au fin fond d’un vente privée en Inde, dans un lot caché entre deux machines à café d’avant guerre et un Sari troué. Ramené en Europe par la valise diplomatique, il fut soigneusement rangé dans votre célèbre pile, et qu’il n’en est plus sorti. Peut-être parce qu’il y était bien. Peut être parce que vous l’avez oublié. Ingrat. Mais je ne vous détourne pas plus longtemps : vous auriez mieux fait de le tenir au chaud encore un temps… Ring King est tout simplement un des plus mauvais jeux de la NES.



Oui, ces histoires de caleçons ont un peu fait perdre le fil de l’ensemble. Ring King est comme son nom l’indique de manière fortement judicieuse (ah ah les coquins, j’ai failli me faire piéger ah ah), un jeu ou le but est de devenir le roi du ring. Nooon, du RING pas du string, ah ah, jeune fantaisiste. A vous donc l’ivresse du choc frontal, des lambeaux de lèvres pendouillants et saignants, de la sueur sur votre casque de protection, des impacts gigantesques a déplacer des montagnes. Bien sur, sur NES il faut avoir un peu d’imagination. Bien évidemment… Il n’en reste donc que des miettes au final...



Niveau graphisme déjà, on frise l’électroencéphalogramme plat. Oui, même en réalisant avec passion que ce jeu date des débuts de la NES (1987), le fossé est large, trop large…. On commence par les bases : chaque boxer est identique à son voisin. Oui, l’armée des clones avant l’heure. Et le tout bourré de swap de palettes. Joie. On se retrouve notamment avec mon joueur fétiche, tout fier de ses nouveaux gants roses assortis a son short et à ses chaussures. La grande classe sur un ring. « OUI LE MATCH DU SIECLE CE SOIR ! L’ANGE DE LA MORT DEFIERA POUR SA 478ème VICTOIRE CONSECUTIVE KIKI BISOUNOURS, PETIT JEUNE EN FORMATION QUI… » Bref. Et ce look… Globalement, ils ressemblent à des acteurs de films X des années 70. Non pas que j’en ai déjà vu, non, ah ah, mais je les imagine comme cela… Grosse moustache, coupe afro… Il ne manque que le jogging couleur « framboise écrasée » et le bandeau jaune dans la coupe afro pour retrouver ce fameux comédien issu de « La grosse cramouillette de la garagiste ».



J’irais même plus loin. Ring King en plus d’être moche est binaire, aléatoire dans sa façon de fonctionner. Dans n’importe quel jeu de boxe, on peut sentir le coup venir. Un clignement d’yeux, un frétillement des aisselles, n’importe quoi. Et bien pas ici. Dans Ring King, c’est « posture pacifiste, tu veux une clope ? » ou « numérote tes abattis misérable pourceau ». Binaire. Et ca c’est agaçant, car cela fausse intégralement le plaisir de jeu. Oui, si je veux du hasard, je vais m’acheter un banco, pas jouer a Ring King…



On ne se refait pas, les graphismes en tant que Oldies, ce n’est pas nécessairement important. Nous avons aussi des oreilles. Et Ring King nous les gâte tiens ! Le top of the pop d’un Atari 2600, pour nous, comme ça, sans détour. Des bips insignifiants en guise de musique et des bruitages vraiment douteux en guise de son d’ambiance. Vos oreilles ont connu mieux, et heureusement. Je passe sur les musiques. Oui, ne faites pas l’innocent. Nous avons tous un jour appuyé sur une touche d’un synthétiseur au pif pour voir ce que cela donnait. Mais nous nous sommes arrêté là. Et bien d’autres ont inclus leur « création » dans un jeu. Les bruitages sont magiques. Le bruit de fer à repasser qui tombe dans l’eau à l’impact à quelque chose d’aérien. Le juge essaye de communiquer, surement en anglais, mais je comprends mieux un chien qui aboie que ses instructions. Fascinant. On a l’impression générale de jouer sous l’eau, ou au ralenti. Puisque c’est ca le oldisme d’investigation, je me dois de continuer. Coupons le son.



Il reste le gameplay. Et c’est à ce moment qu’on sort son jeu de la console, on le lève vers le ciel en hurlant « Bon sang ! Ne me déçois pas ! Pas sur ça ! ». Et on remet le jeu dans sa console. Et paf, ça rate. Le gameplay est à vomir. Vous vous retrouvez comme tout à l’heure avec votre harder à moustache, qui bouge au ralenti face à son clone, et qui ne peut rien faire tellement il est atteint de paraplégie. On prend des pains. On en donne quand le jeu à envie de répondre, le tout avec un arbitre qui ânonne derrière des litanies incompréhensibles…. Gros gros niveau là. Je regarde la scène se dérouler, comme sous l’effet d’un bonne prise de coke, déconnecté du monde. Mon dieu. Des gens ont un jour fêter la sortie de ce jeu, fait péter le champagne et tout et tout ?



Bon au final on se retrouve avec un jeu vraiment… Différent. Et très dur. Non pas à cause de la difficulté réelle, mais à cause des lacunes inhérentes du jeu. Et oui, se déplacer avec des bottes de plomb et frapper quand on a le temps, c’est peu évident. Au fur et à mesure des matchs, on gagne des points de statistiques à attribuer. Bien sur comme vous jouerez deux minutes en tout, vous ne vous octroierez que le polish pour le gant, qui rend beau le cuir de votre outil de travail. Inutile en diable. Donc des graphismes hideux, une musique absente, un gameplay triste à périr, un fun absent…. Un ange passe. Pourvu qu’il ne nous chie pas dessus… Je ne vois rien pour sauver ce jeu en fait. Même fan de l’arcade, c’est impossible. Ruez-vous sur Punch Out, qu’on n’en parle plus…



La bonus track du jour :

Lorsque les programmeurs vont mal, ils inventent toutes sortes de bonus débiles. Notammant une manière très particulière de récupérer entre deux match. Trop de pression à évacuer il me semble...

Le point de vue de César Ramos :
Un des premiers jeux de la console. Semble cependant avoir un peu disparu du marché...