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Teenage Mutant Ninja Turtles 2
Konami - 1990
Tu en redemandes ? Tu m'interesses. par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Ah les Tortues Ninja… Si ça ce n’est pas une bonne grosse licence oldies qui refoule, je ne sais pas ce que c’est. Souvenez-vous, Shredder, le rat, cette gourde d’April, le van super discret avec une carapace sur le toit, le technodrome tout ça… Ah ah je savais que tout cela vous parlerait, ami oldies ! Et si ce n’était pas le cas, c’est que vous vous êtes trompés de site, ce qui serait fortement malencontreux, et totalement préjudiciable à l’ensemble de la communauté. Allez, ouste. Pour les autres, poussons un peu plus loin le souvenir : vous pouvez peut-être vous remémorer le premier opus de la licence sur NES ? Le jeu un peu nul, un peu craignos, et surtout très moche. Et bien rien à voir. Ici, comme l’écran titre nous le fait savoir, c’est « the arcade game ». Aïe.



Oui, mettre en parallèle les mots « arcade » et « NES », ça pique un peu. Comme après cette bonne blague de Maurice qui dévisse les salières à la cantine, quand vous fanfaronniez pour manger quand même le plat incriminé, pour ne pas paraître fourbe. La NES à cette capacité étonnante à être très en deçà des capacités d’une machine d’arcade. Donc quand on tente d’avoir une conversion, c’est généralement un échec. Mais peut-être pas là, qui sait…



La phrase précédente est bien évidemment un teaser de l’extrême. Poser ainsi trois points de suspension ne peut être qu’un habile camouflage d’une controverse. Et autant le dire tout de suite, oui, la NES a réussi avec ce jeu à pondre une conversion d’arcade très sympathique. Voila, c’est dit, vous pouvez faire « précédent » sur votre navigateur.



Mais ce serait un peu idiot, car vous ne sauriez pas pourquoi ce jeu est bien. Déjà, il faut savoir que ce n’est pas un jeu de plateforme abstrait comme le premier. Là, arcade oblige, c’est un beat them all, à l’ancienne. On sélectionne une des tortues, et c’est tipar gérard, allons nettoyer la ville de l’envahisseur qui a kidnappé cette gourde d’April…



On va pour cela tuer des centaines de méchants, appuyer des milliers de fois sur les deux boutons de notre pauvre manette, traverser la ville de l’immeuble de TV5 au technodrome, en passant par le square enneigé et autres fantaisies terrestres. Tout cela est fortement alléchant, mais c’est une conversion arcade, alors graphiquement est-ce correct ? Oui, c’est plus que correct. Si vous regardez les captures d’écran (ce qui paraît logique, sinon ça voudrait dire que vous lisez actuellement par-dessus mon épaule, et sachant que je suis seul dans ma chambre j’aurai vraiment particulièrement la frousse) vous voyez que les sprites de nos tortues d’amour (comme ceux des méchants) sont énormes. Oui, on a affaire à un jeu à gros sprites.



Le syndrome du gros sprite est un classique de la NES. Certains développeurs ont flambé, un lendemain de beuverie, en nous offrant des jeux qui visuellement déboîtent, mais avec lesquels la NES ne peut pas suivre. En effet, le nombre de sprite à l’écran est limité. Or si vous avez un gros sprite principal, ça bouffe déjà un gros bout de ressources système. On obtient donc généralement un jeu de merde, beau quand on fait pause, mais dont le reste est à vomir.



Là, que nenni ! Les sprites sont relativement détaillés, mais la fluidité n’en pâtis pas trop pour autant. On garde une fluidité parfaite tout au long du jeu, avec quelques omissions de sprites de temps en temps, mais bon, dans un beat them all, on s’en fout un peu. L’ensemble est donc techniquement vraiment bien ficelé, c’est du bonheur. Dans la foulée, les décors sont très propres, bien animés, colorés, c’est vraiment beau. J’irais même jusqu’à dire qu’on pourrait un soir de solitude extrême le comparer à l’arcade. En étant gentil. Ou très souple d’esprit. Mais c’est bien fait.



Le gameplay de notre gros sprite (j’aime cette expression, ça sonne lourd, pataud, placide) est au top. Notre tortue frappe, saute, saute et frappe. Deux boutons. Mon dieu, à l’époque on savait y faire ! Maintenant, même avec dix boutons on n’arriverait pas à autant de perfection. Et après on ose me demander pourquoi je préfère la NES à mon PC de brutasse qui déchire tout. Seigneur Mario, pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils disent… Le tout répond donc au doigt et à l’œil. C’est une expression hein ? Si vous essayez de jouer avec votre œil, il est vraisemblable que cela ne fonctionne pas. Mais si vous aviez deux yeux ça irait peut-être. Oui, le jeu peut aussi se jouer à deux joueurs en simultanés, pour deux fois plus de plaisir !



Ca fonctionne, et le jeu nous le rend bien, avec une ambiance sonore impeccable ! Oui, vous aurez droit aux musiques de la série, avec pleins de variantes. Et ça c’est merveilleux, ça fout une patate monstrueuse. On se surprend à enchaîner les méchants en leur lâchant des jurons, complètement dans l’action que nous sommes. « Ah ah tu vas voir où il finir mon gros sabre », « Tu savais que Leonardo était gay ? Et bien en voila la preuve, PAF CARTOUCHE » et autres blagounettes légères et fraîches. On est dedans, et on y est bien.



Alors on avale ses 12 niveaux. Comme dans n’importe quel beat them all, c’est répétitif. Il n’y a pas 100 millions d’adversaires non plus, mais il y a une petite diversité qui fait qu’on ne s’ennuie pas pour autant. En 30 bonnes minutes on torche le jeu, tranquillou. Et on est fier, le doigt en sang, la goutte de sueur perlant mollement sur notre front, dégarni ou non. Et on est vraiment fier en fait.



Fier car on vient de terminer un bon jeu. Une bonne licence, et une bonne conversion arcade. C’est presque trop pour un même jeu. En écrivant cette phrase, une larme silencieuse roule doucement sur ma joue barbue, et me dit « si, ça existe ! ». Et c’est merveilleux. Un jeu donc vraiment sympa, qui saura occuper vos nombreuses soirées seules, ou avec votre colocataire de jeux sexuels, mais ça, c’est une autre critique.
Le point de vue de César Ramos :
Un peu moins commun que le premier, dommage...