Et hop Tom Cruise remet ça proprement mais sûrement. Un deuxième jeu sur le film le plus cliché de 1986 (bon vu l’année c’est une phrase que je peux citer sans trop d’erreurs…), grand frère d’un premier opus particulièrement insipide et sans saveur. Et comme je crois en la loi des séries, je n’étais pas vraiment optimiste quand à l’achat de ce jeu dans mon jeune temps. Mais si, j’étais jeune, fringuant et fougueux, et j’avais craqué. Le voilà devant moi encore jeune, mon frère me léchant les chaussures pour commencer la toute première partie. Du calme Rossinante, nous y arrivons, ah ah. Une bonne taloche et il ne léchait plus que le parquet, me laissant le libre choix de commencer une partie.
J’étais habitué à Top Gun premier du nom, le jeu d’époque, au gameplay moyen, et à l’intérêt général proche de la qualité du gameplay (donc moyen…). Là, dès l’écran titre, surprise. Un mode deux joueurs. Je réveille mon frère d’une nouvelle taloche, et hop. On choisit ses missiles, et on décolle pour un face à face. La première fois on peut le dire ça jette une surprise. En fait les deux avions décollent de deux porte-avions distincts, face à face, et doivent s’abattre. Le truc amusant, c’est que l’on décolle l’un en face de l’autre, pile dans l’alignement de l’avion ennemi. Donc dans les 2 premières secondes du jeu, le jeu à deux peut-être torché. On s’aperçoit de ça, et on rigole doucement sous cape : ça c’est du mode 2 joueurs, ah ah ah.
Mais plus que le mode deux joueurs humains, il y a le mode combat de CPU. Là c’est un ennemi contrôlé par le CPU que l’on combat, en face à face. La plupart du temps, même technique que précédemment. Un ennemi apparaît au milieu du viseur dans les 2 secondes, et hop il est déjà mort. Aucun intérêt. Mais pas toujours ; Parfois il fuit, le lâche. On se retrouve à courir après un point sur le plan, point qui se permet en plus de lâcher un nombre absolument peu humain de bombes. Mais c’est totalement faisable. Dès qu’un ennemi est abattu, on passe au suivant, avec une nette hausse de l’intelligence artificielle. Oui, je garde sous le coude le fait que le mot intelligence en parlant de la NES est un compliment qu’elle ne mérite pas. Et on passe donc du pilote du dimanche dans son coucou à Boris Bombovski (mon préféré) avec son casque de mouche, donc les yeux voient à 360 degrés (c’est marqué dans son dossier, c’est évident). Et rien que cette galerie de gros vilain… Du bonheur en barre. Il faudrait que le monde achète ce jeu rien que pour voir les gros clichés des gars. Bien sur je suis là donc je vais vous les mettre en capture, mais quand même, abattre l’ami Boris la mouche, c’est du mythe.
Mais il n’y a bien sur pas qu’un mode deux joueurs. Il y a aussi le classique mode solo. Là, 4 niveaux. On remet le couvert, comme dans le 1. C’est à dire qu’on choisit son missile, avec plus de missiles moins de précision, et moins de missile plus de précision. Le choix cornélien de base. Une fois que l’on a fait son choix, hop, on décolle. Et là dès les premières secondes de jeu on voit la différence. Bon sang mais c’est que c’est presque beau tout ça ! Oui, le premier niveau est beau, avec un effet de bande de bleus alternés du plus bel effet. On peut aussi enfin accélérer et freiner. On quitte donc la désagréable impression de voler dans un métro télécommandé par un autre. Et mieux encore, en tripatouillant les boutons, quelle ne fut pas ma surprise de voir que mon cher avion qui vaut des millions était enfin capable de faire des vrilles! Oui ! Si vous appuyez deux fois vers une direction, il va vriller, tourner, loopinger à foison ! Exceptionnel. On gagne donc en impression directe une liberté vraiment forte. Il était temps.
Dès les premières minutes du jeu, on voit la différence. Il y a de l’action, de la vraie, intéressante. Des centaines d’ennemis, des bombes à foison, des missiles à ne plus savoir où les mettre… Et ce n’est pas tout. On n’a pas de niveau linéaire comme dans le premier. Non ! Là ce n’est que combat normal, et hop en plein milieu d’un niveau un « demi boss », un type tout seul qu’il vous faut abattre pour continuer. Puis hop encore en plein milieu d’un niveau des arbres où il faut jongler avant de reprendre face à une armée de tanks. Exceptionnel. Il est loin le premier épisode paraplégique… On ne s’ennuie pas. Mais chaque chose ayant son problème, ce jeu n’échappe pas à la règle…
Oui, la diversité est vraiment excellente. Mais cela rend le jeu ardu. Oui, je ne pense pas être taillé pour la loose. Mais je dois dire que je perds un nombre de vie pas possible à chaque partie. Pas de masterisation. La difficulté est principalement due au surnombre d’ennemi, le modèle « boat people ». Des centaines. Si dans le premier on avait le droit à un missile de temps en temps, là on se les manges par paquet de 5. Et on a beau tourner en l’air comme un pantin désarticulé, cela n’aide pas à éviter les missiles qui viennent de derrière ! Oui, cette fois le radar est hyper important. Les premières fois surprennent toujours, on dit même que ce n’est que les 3 premiers centimètres qui font mal après on s’y fait. Oui, mourir comme une buse sous un chaud soleil du désert alors qu’il n’y a personne ne fait pas plaisir. Mais oui, on vous tire aussi dessus par derrière…
Dans le même genre, on a aussi le flickering qui gêne un peu l’avancée, notamment dans le slalom entre les arbres. C’est limite si l’arbre n’apparaît pas devant vous, lâchement en pensant en son for intérieur « AH AH JE T’AI EU » Oui, le jeu flicker beaucoup, pour certaines explosions, comme celles des boss par exemple. Mais dans le feu de l’action ça ne se voit pas. Enfin pas trop. Donc on a un bon jeu bien dur, avec quelques trucs qui déconnent quand même. M’enfin ça ne jure pas non plus. Vu les prouesses que le jeu réalise à la base il ne faut pas trop en demander à notre NES chérie d’amour.
On se retrouve donc avec un jeu superbe, très dur, qui a tenté de glisser un jeu à deux malheureusement minable. Mais le fun est là, et je le glisse discrètement dans le sac des bons gros jeux de la NES. Tom Cruise, tu peux te rendormir, ton honneur est sauf. Merde d’ailleurs, c’est vrai ça ! Quel rapport entre le film et le jeu ? Aucun ! C’est un bon gros jeu à licence de base ça tient.