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Do-re-mi Fantasy
Hudson Soft - 1996
Dis moi petit, tu aimes les histoires de flutes magiques ? par Hebus San

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
En avant propos, je tiens à remercier publiquement le site bouledefeu et plus particulièrement Tam qui sont à l’origine de ce test, ce dernier étant l’auteur de celui qui m’a donné l’envie de tester à mon tour ce jeu.



Que dis-je ce jeu, ce monument ! Totalement méconnu de nous autres pauvres occidentaux puisqu’il n’a été commercialisé que dans l’archipel nippon, DoReMi Fantasy est un jeu de plateforme d’une richesse exceptionnelle au design absolument craquant.
C’est tellement pastel, tellement sucré, tellement mièvre (mais à chaque fois dans le bon sens du terme), qu’à côté de ça Yoshi’s Island semble se dérouler dans l’univers de Duke Nukem.
C’est bien simple, si un jour un mec vous demande de lui définir le terme « kawaii » en japonais ou bien « cute » en anglais (« mignon » n’étant qu’une approximation relative), saisissez vous de quelques screenshots de DoReMi et il saisira immédiatement la teneur de vos propos.



L’univers graphique est absolument somptueux. C’est évidemment une question de point de vue, mais ce type d’aventures plateformesques typé 2D oldschool à mort réveille en moi de tendres souvenirs d’une période bienheureuse, et bouder un plaisir qui vous tend les bras serait stupide.
Les sprites sont magnifiques, et surtout l’univers regorge de petits détails totalement inutiles, et donc indispensables. Tous les éléments graphiques (ou presque) sont intelligemment intégrés au gameplay, ce qui renforce encore le caractère immersif du soft (toute proportion gardée hein, ce n’est pas un RPG non plus).
Votre personnage est un lutin rouge qui part en quête de sa copine la fée lâchement attaquée et kidnappée par un gros streum 1000 fois plus gros qu’elle. Ouuuuh, le lâche.
N’écoutant que votre courage, vous partez donc bouter l’ennemi hors de votre monde en ayant pour vous la force de frappe dévastatrice, la puissance de feu infernale : un lance bulle. Oui, un lance bulle. Les même que ceux qui font des bulles avec de l’eau savonneuse dedans. Ce qu’on appelle communément un lance bulle quoi. Voilà. Hé hé.
Bon je vous l’accorde, c’est de loin l’arme la plus conne qui soit. Mais après tout, qui a déjà critiqué Bubble Bobble ? Bon alors ?! Donc lance bulle en poche et volonté en tête, vous voilà prêt à en découdre avec les sbires du méchant sus cité.



Si votre petit avatar tout de sprites vêtu est particulièrement attachant (le nombre de ses mimiques est impressionnant pour un jeu de plateforme), les ennemis ne sont pas en reste. Leur nombre est très conséquent et ils sont totalement renouvelés à chaque monde que vous traverserez. Un bon point côté variété, ce qui évite de s’endormir dans une morne routine.



Côté gameplay justement, c’est du grand art. La maniabilité est réglé au poil de cul (le petit poil de cul, le mignon, pas le gros noir frisé). De la pure plateforme bien old school divisée en mondes distincts ayant chacun leur ambiance/musique/ennemis/éléments de gameplay propres (ne rayez pas la mention inutile, y’en a pas).
Le premier monde vous plonge immédiatement dans le bain avec notamment le passage de la bûche que vous chevauchez sur un torrent impétueux (comme à la foire quand vous étiez petit, ouiiiiii) ou bien le niveau où le vent de lève, rendant du coup les sauts nettement moins sympathiques mais votre personnage mille fois plus craquant puisque le bougre se cramponne à son bonnet pour éviter qu’il ne s’envole. Le grand pied.



Dans le détail, chaque monde comporte des notes à ramasser qui vous permettront d’obtenir une vie à chaque fois que le compteur atteindra 100 (ah je vous vois venir… et non, ce n’est pas du plagia, c’est de l’adaptation, ce ne sont pas des pièces mais des notes. D’abord c’est pas un plombier qui crache des boulettes de fleur de feu, c’est un lutin qui fait des bulles, hein !), mais également divers bonus disponibles ça et là sous des blocs destructibles que vos bulles éclateront (jeu pastel et respect des lois de la physiques sont communément incompatible, tout le monde sait ça), tel le costume qui vous permettra de passer du rouge au bleu puis du bleu au vert, vous allouant ainsi la généreuse marge de prendre des risques avec les ennemis (avec retour à la couleur précédente le cas échéant). Sont également présents des bonbons qui vous sauveront la vie en cas de saut mal calculé (et hop le précipice, fantastique mimique du nabot, chute, mor…. ah non, machage de bonbon (qui se révèle être un chewing gum) et gonflage de bulle rose du plus belle effet qui vous permet de vous élever vertigineusement pour un court laps de temps (comme évoqué plus haut, le respect des lois physique hein…), des clés (pour ouvrir des portes, oooooh) et une chaussure à ailettes qui vous permettra de planer après un saut. Et ce sans limite. Comme le pouvoir de peach dans supermario bros 2 sur NES, mais à volonté. Le pied. Du coup certains passages relativement putrides deviennent absolument ridicules de facilité.
Autant vous dire que ladite godasse est un bien ultra précieux qui vous fera regretter plus d’une fois d’être mort bêtement le monde d’avant (parce que non, des godasse y’en a pas partout).



Chaque monde, à part le premier, se compose de 5 niveaux dans lesquels il vous faudra dégotter une étoile. Au bout de 5 étoiles, vous rencontrerez un musicien qui désenvoûtera votre flûte magique grâce au pouvoir des 5 étoiles (appelez Clayderman putain, il va aimer !). Je dis flûte uniquement parce que « flûte magique » m’arrache systématiquement un sourire niais, mais vous tâterez également de la trompette, de l’accordéon, de l’ocarina…



Chaque nouvel instrument, récupéré sur le cadavre fumant du boss précédent, une fois désenvoûté, vous donnera un nouveau pouvoir (aller sous l’eau, faire apparaître des blocs…) qui vous sera utile dans le monde suivant.



S’en suit un niveau d’accès au boss (avec porte et clé à trouver donc) et le boss lui même.



La diversité des mondes permet de ne pas s’ennuyer un seul instant tant les niveaux peuvent se jouer différemment, même si ça reste de la plateforme. Mention spéciale aux passages en surf qui sont réjouissants, mais beaucoup trop courts.



La difficulté est parfaitement bien dosée mais si vous parvenez à conserver votre godasse ailée, elle sera nettement réduite. Toutefois vous risquez d’en chier un minimum à compter du boss du monde de glace. Godasse ou pas. Bien dosée que je vous dis.



Musicalement c’est guilleret, printanier, frais comme une jeune fille qui demande qu’on lui explique la blague du « tu le sens mon doigt ? Hop, sans les mains !! » parce qu’elle ne la comprend pas. On n’en gardera pas un souvenir impérissable, mais elle soutient parfaitement l’action.



Rajoutez à tout ceci que des mini jeux bien planqués sont parfois accessibles au beau milieu d’un niveau, et vous obtenez un ensemble d’une exceptionnelle cohérence, et qui dégage une fraîcheur totalement inhabituelle dans le monde archi conventionnel, voire éculé, de la plateforme.



J’ajoute que le japonais n’est absolument pas une barrière pour y jouer tant l’histoire est navrante et les éléments de gameplay qui vous sont expliqués au fur et à mesure de votre progression sont parfaitement illustrés.



En conclusion je ne saurais trop vous conseiller de ne surtout pas passer à côté de ce titre. Les bonnes surprises de cette taille sont rarissimes dans le genre plateforme, et DoReMi Fantasy est une véritable bouffée d’air frais dans le vaste monde de la SNES. Sa rareté extrême compense sa totale méconnaissance, ce qui explique des prix équilibrés aux alentours des 20€ sur ebay. Ne vous en privez pas, il les vaut largement.

Le point de vue de César Ramos :
Disponible uniquement au Japon, à un prix relativement élevé.