Vous rappelez-vous les pubs de votre enfance ? Moi oui. Et particulièrement celle du sucre qui m’avait totalement ébloui à l’époque. Mais siiiii, celle avec des bouts de sucre qui tombent en cascade en faisant des figures pas possibles. Ben Push Over c’est le même principe. Pour les plus jeunes qui voient toujours pas, c’est Domino Day, mais sans Dave.
Push Over est un puzzle game, un vrai, venu d’une époque où le genre se vendait plutôt bien (lemmings, puzzle bobble et j’en passe…). Et au sein des puzzle games, Push Over est un dur, craint et respecté de tous. Vous allez comprendre.
Le scénario fait pitié, mais bon puisqu’il y en a un, autant en dire deux mots. Vous incarnez une fourmi à la recherche du pognon d’un de vos copains, un rat militaire. Oui, pognon et militaire, les développeurs d’antan n’avaient pas les mêmes scrupules que ceux d’aujourd’hui (NDLA : mais ils étaient certainement moins faux cul). Et vous trouverez ces paquets de billets au hasard des tableaux dont vous résoudrez les énigmes.
Vous avez échoué au bac ? Les études c’est pas votre fort ? Vous peinez sur les grosses notices pleinse de pages elles même pleines de mots ? Tranquilisez-vous (quoique), Push Over est doté d’un concept ultra limpide, accessible à la dernière des tanches sous-cortiquées (vous en l’occurrence).
D’ailleurs le principe entier du jeu tient en un seul écran auquel vous accédez en appuyant sur le bouton start. Here you are ! 10 dominos différents ayant tous des propriétés particulières. Citons en vrac et en mauvaise traduction les disparaisseurs, les basiques, les faiseurs de ponts, les « qui-se-coupent-en-deux », les exploseurs, les retardés, les stoppeurs, etc…
Autant de possibilités qui combinées entre elles sur des tableaux riches de plusieurs dizaines de dominos vont rapidement vous donner le vertige.
Un seul but : faire tomber le « trigger » en dernier. A plat (si,si c’est capital dans certains niveaux). Deux contraintes : vous n’avez droit qu’à une seule poussée pour faire tomber le tout, et tous les dominos doivent être utilisés (sauf les stoppeurs qui ne tombent jamais). Le tout en déplaçant autant de domino qu’il vous plaira du moment qu’il y a une place libre, sans jamais toucher au « trigger ».
Et c’est parti pour les prises de tête à répétition. Si les 20 premiers niveaux sont essentiellement là pour vous familiariser avec les concepts généraux du jeu, les 80 restant sont clairement l’œuvre de sadiques particulièrement pervers. Certains stages vous retiendront des jours entiers pour trouver ce *$%*µ de domino de @* !!& qu’il faut déplacer. Au début il n’y aura souvent qu’un seul domino à bouger, mais à la fin c’est un pur cauchemar. J’avoue avoir craqué aux alentours du niveau 80. Mais je compte bien me rattraper tantôt.
Graphiquement c’est quelconque, et on s’en fout, cela n’a aucun intérêt dans ce genre de jeu. Musicalement c’est bien adapté, à savoir que vous allez rapidement prendre des suées d’exaspération en entendant les premières notes du niveau auquel vous êtes bloqué. Rassurez vous cependant, les suées cessent au bout d'un certain temps pour céder la place au fredonnement compulsif maniaque dents serrés (avec grincement) de la dite musique. A ce stade là vous êtes mûrs pour l'hôpital psy. D’autant que cette petite putasse de fourmi ne se gênera pas pour vous relancer de ses « Hey » toutes les 5 secondes d’inactivité. Ne pensez pas au Baygon vert, j’ai essayé, ça ne marche pas. Crispant.
Ce qui crispe par dessus tout c’est qu’au bout d’un certain avancement dans les tableaux, vous aurez des dizaines de dominos à bouger. Et quand par malheur vous en oubliez un dans la cascade… Rrrrrgggnnnnnnnnniiiiiiiiii !!!!!!!!!!! Heureusement il y a les tokens. Vous les gagnez en terminant un tableau normalement. Vous les utilisez pour revenir un instant avant la poussée (un peu comm dans « Les Visiteurs ») ou bien pour passer au level suivant si vous avez réussi mais en dehors du chrono. Ah bien sûr que c’est chronométré, je ne vous l’avais pas dit ? Quitte à en chier, vous en chierez donc jusqu'au bout du bout.
Au final un jeu hyper attachant et surtout seul comme un poil pubien chez Kevin dans son registre. Bizarre quand on connait son succès commercial à l’époque, et les possibilités sans fin d’inventer de nouveaux tableaux, voire de nouveaux dominos. Enfin attachant si vous aimez le genre, sinon vous risquez de détériorer votre récepteur de contrôle (comme dirait Thierry « gnôle » Roland) lors d’un accès de colère bien légitime. Petit reproche néanmoins, la replay value est proche de 0, sauf pour les abrutis qui ne l'ont toujours pas fini 10 ans après...
Bref si vous avez toujours rêvé de refaire la pub du sucre chez vous, c’est le moment ou jamais. L’essayer c’est l’adopter !
Merci à Kart Seven pour les captures.