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Sim City
Maxis - 1989
La vie la vraie par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Sim City. Qui ne connaît pas ce nom ? Ok, toi le bleu-bite là bas au fond à gauche près du radiateur comme par hasard. Sim City est comme son nom le laisse si coquinement imaginé, une « City Simulation ». Tu ne parles pas anglais ? God damned. Par chance le seigneur m’a donné la patience. Je vais donc t’aider. Un peu… Une simulation de ville quoi. Le principe de ce jeu complètement à part est donc de construire une ville, fiable tant qu’à faire. Sorti sur tous les supports de l’époque, la SNES n’a pas échappé à la règle. A quoi ressemble ce jeu, pourtant bien loin de son originel support PC ? Mais avant tout cela, gardons en tête que Rome (ou n’importe quelle ville en fait, ces italiens alors…) ne s’est pas faite en un jour. Autant en profiter pour dresser un petit précis de construction efficace. Le Corbusier, rendors toi, la relève est assurée.



Que faut-il pour construire une ville, à la base de tout ? Un terrain, oui c’est bien il y en a qui suivent. Le jeu en propose plusieurs centaines (999 en fait, soyons précis) tous listés dans le manuel du jeu. Chacun a sa topologie propre, avec plus ou moins d’eau, une situation insulaire, des bois… La première étape est donc de choisir un terrain fiable. Là, pas de secret. De l’eau, mais pas trop. Oui, s’il y a trop d’eau il n’y a plus assez de terre pour construire si la ville s’étend, c’est quand même falot… Ensuite en tant que maire-constructeur-génie de votre ville, vous choisissez votre budget de départ (le niveau de difficulté du jeu) et le nom de la ville. Là les noms les plus cons sont généralement les plus appréciés. On oublie les « Paris » et autres « New York », et on ressort les bons vieux « Plouhinec sur Guénolé » et autre « Palavas les flots ». Malheureusement ces noms sont trop longs pour notre pauvre cartouche SNES. On se rabattra sur un bon vieux « Zob City » toujours trendy, frais et de bon goût, aussi frétillant que jubilatoire. La ville est crée paf vous êtes Dieu tout puissant et vous devez construire tout ça.



La première chose à faire de nos jours à la base de toute colonisation, c’est l’énergie. Là on a le choix soit au charbon (polluant mais peu cher) ou la centrale classique, celle qui rend les enfants fluorescents la nuit, et de la mousse dans les oreilles, mais rien pour pisser (plus chers cependant). On choisit sa source et on la place loin. Et oui, iriez-vous habiter à côté d’une centrale ou d’une usine à charbon ? Moi pas, même si c’est vrai c’est tentant, tout y est sympathique, l’herbe y pousse trois fois plus vite, les fruits pèsent généralement 47kg et les gants à six doigts on dira ce qu’on voudra, mais c’est le bien. Bref, le jeu réfléchis presque comme vous, et les habitants n’arriveront pas dans les quartiers pourris. On case donc sa centrale loin, dans un coin bien isolé. Puis on retourne près de l’eau et on plante des espaces d’habitations. Un petit peu autour on plante des espaces de commercialisation, puis on revient près de la centrale et on rajoute une bonne grosse zone industrielle des familles. Il ne reste plus qu’à planter des routes, des câbles électriques (oui c’est ridicule une centrale qui ne donne dans rien) et vous avez la base d’une ville.



Je dis bien la base, et j’insiste sur ce fait. Oui, il n’y a pas que la centrale, la zone industrielle et les magasins pour faire une ville. Il y a aussi les loisirs (passant par les stades de foot et autres) la police, les pompiers, les extras… Mais l’idée est là. En fait ça me gonfle la bistouquette de zapper une partie entière du précis de construction, comme ça, sans prévenir. J’adore.



Et on fait comment sur SNES ? Et bien on se balade sur la carte avec notre petite croix chérie, avec sous le coude cette petite barre d’outils sur le côté (comme l’indien dans les villages people) toujours accessible par une pression sur select. En fait l’interface est simple, et les développeurs ont réussis la prouesse de convertir une interface PC sur console sans massacre. Royal. La barre de gauche indique les constructions possibles, et celle du haut les actions possibles, bien entendues très riches.



On se retrouve avec des statistiques détaillées sur notre ville, comme le taux de criminalité, le trafic routier, les zones couvertes par les policiers, les bilans d’impôts, etc… Pratique pour savoir où planter son poste de pompiers, pour savoir où il y a un nœud de congestion routier, si le quartier est plutôt résidentiel ou non… On a même (attention aux yeux) les conseils avisés de Mr Wright. Mais si vous savez, l’homme aux cheveux verts qui apparaît dans Zelda Link’s Awakening. Le moche là… Et bien vous le croyez ou non, j’ai une haine amicale pour cet homme. Son faciès ingrat me pousse à lui faire des croche-pattes pour le faire tomber des trottoirs, à lui taper dans le dos pour lui faire mal ou bien à lui faire faire des paris stupides dans l’unique optique qu’il se blesse. Mais ne même temps chacune de ces apparitions est attendues avec amour. Oui, à chaque fois que vous le voyez généralement c’est que ça va mal. Pas toujours mais souvent…



Il arrive avec à la bouche une chanson, vous annoncer que Godzilla est lâché dans votre ville, que c’est tout cassé et que ça va vous coûter des millions de dédommagements. Ou bien que ce séisme est tout de même dommage car après avoir construit un si beau bêau bâtiment si cher si tout… Bref. Je déteste Mr Wright. Ses conseils seront peut-être utiles au plus malhabiles d’entres-vous, mais encore, j’en doute… C’est l’option qui ne sert à rien de ce jeu. Bon maintenant que vous avez une vague idée du gameplay et du jeu qu’est ce que ça donne concrètement?



Et bien là encore les développeurs ont réussis le pari fou de développer un jeu beaucoup plus beau que sur PC. Si si ! Les villes sont colorées et n’ont pas cette coloration moche du premier épisode PC. Là c’est frais et bien fait. Malheureusement tout ceci à un prix, que la SNES ne sait pas payer. Ca rame sec. Dès que la ville devient importante, chaque action ressemble plus à un diaporama qu’à un jeu… Faites un test simple, ouvrez une grande ville et coupez un tronçon électrique. Le temps que le jeu comprenne qu’il n’y a plus d’électricité, vous avez le temps d’aller faire comme grand-mère, un bon café. Donc le jeu est lent. Très lent. Même l’interface de départ l’est. Suffit de voir le temps que la bête met à pondre la carte correspond à l’un des 999 numéros de carte disponibles… Mais c’est un moindre mal.



Et le jeu fait plus que tout ça il propose en plus du mode construction simple un mode « scénario » qui permet de tester le joueur sur des situations déjà toutes faites. On se retrouve avec Tokyo qui se tape Godzilla sur le coin du râble et que l’on doit sauver. Ou encore Bern avec trop de trafic routier, etc. Sympa, dans l’idée. Dans la pratique on ne regardera même pas ce mode, qui ne sert à rien tant la construction de sa ville est prenante. Et oui, voir évoluer tout ça à quelque chose de magique.



On ne part de rien, et on construit. On construit et on répare. On répare et on améliore. Le tout le plus naturellement du monde. Je me souviendrais toute ma vie de ma première partie. C’était chez Ghost. Devant le principe, je m’endormais à moitié, mais je tentais une partie. 5 heures plus tard nous étions encore dessus, comme deux cons, les yeux torves, le teint malade, la rétine comme le vagin d’une vieille prostituée, fatigué mais heureux de voir évoluer notre création.



Ce jeu est donc un excellent portage du hit PC. Plus beau, plus tout, il est aussi plus lent, mais raisonnablement. On aimera les musiques midi bien root, et Mr Wright par-dessus tout. C’est un investissement pour le mythe, de la vie en cartouche.
Le point de vue de César Ramos :
Le jeu en français est relativement commun, disposant d'une grosse diffusion mais peu commun à l'achat d'occasion peu cher... Dommage.