"Les kévins, quand y en a un ça va, c'est quand il y en a plusieurs que ça ne va pas" Brice H.
Super Street Fighter II - The New challengers
Capcom - 1994
C'est curieux, chez les bourrins, ce besoin de faire des phrases. par Petemul

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Le Oldies est un homme de principes, et par extension, un vieux réac' aigri. Que ce soit pour chier sur la 3D qui a détruit le jeu de plate-forme, pour déféquer sur les CDs qui meurent au bout de dix ans, ou pour uriner copieusement sur "Léa - Passion taxidermiste" qui a réduit le marché à l'état de pantalonnade grotesque, le rétrogamer, vous, moi, nous ne sommes pas en reste, en ces jours sombres que nous vivons sous le joug du tyran "Casual Marketing".



Mais le vrai oldies n'a pas attendu d'être vieux pour être un connard rigide et rétrograde. A l'époque de la Super Nintendo, déjà, il était possible de faire son rabat-joie de service en disant "c'était mieux avant", même si le "avant" datait d'à peine quelques mois. Un peu comme ces enfants de 3 ans qui vous racontent leurs dernières vacances en disant "quand j'étais petit on est allé à la mer". Les braves chérubins.



Il faut dire qu'on était pas mal aidés par certains éditeurs qui ont commencé à sombrer dans la décadence. Et les gars de chez Capcom, malgré toute l'estime que je leur porte, se posaient un peu là tout de même dans le genre.



Je passe sur les Megaman, déclinaisons à l'infini d'un jeu dont les évolutions furent néanmoins sensibles au fil des épisodes. Certes la maniabilité et le principe restent toujours un peu les mêmes, on rajoute des capacités à droite et à gauche, mais au moins, on renouvelle le level-design, on prend la même recette mais on l'améliore et on la triture. Pas de quoi crier au scandale, c'est comme ça pour les 3/4 des séries, et c'est très bien.



Pour Street Fighter II ça devient plus épineux. Je ne vais pas vous faire l'insulte de vous rappeler ce qu'est Street Fighter II, d'autres que moi l'ont très bien fait. En revanche figurez-vous qu'on a eu droit à 4 épisodes sur Super Nintendo pour lesquels on a frisé le foutage de gueule.



Je dis "frisé" parce qu'en fait non. Street Fighter II est bien, le "turbo" est encore mieux et apporte plein de trucs, le "zero" ou "alpha 2" ou je-sais-pas-quoi est complètement différent. Et puis il y a Super Street Fighter II - The New Challengers. Adapté de l'arcade comme toujours.



Et là, c'est la merde.



C'est la merde pour une simple et bonne raison : le mieux est l'ennemi du bien. Règle immuable du monde de l'informatique (rendez nous le Système 7 chez Apple !) et parfois des arts en général (à mort la prélogie Star Wars !). Ici, après SFII Turbo, il fallait sacrément de la nouveauté pour appâter le chaland. Soit. Donc chez Capcom, on a eu quelques idées prétendûment géniales. Qui vont être une catastrophe à mon sens. Et là je jubile d'avoir une tribune d'une éclatante subjectivité à vous imposer, bande de moules, ha ha ha c'est trop bon.



Super Street Fighter II est tout simplement un jeu pour les k3v1ns. Plus beau, plus de coups, plus de persos, des graphismes prétendûment améliorés (alors que merde, les hôtesses de Las Vegas du premier SFII, bordel !!!) et des musiques remasterisées, ouaich, ça déchire trop, l'épisode ultime quoi. Eh ben non. C'est une version "pimpée de sa ride" si tu veux : une version de mauvais goût. Avec des néons partout.



De plus, les quatre personnages rajoutés puent du bout. J'irai même jusqu'à dire qu'ils sont mad, ou très cons, (les deux même !). Avec une tendance "United Colors of Benetton" qui frise l'hypocrisie, on a rajouté 4 éléments issus des minorités visibles : les jaunes, les blacks, les peaux-rouges et les gonzesses. J'attends toujours un jeu de combat avec un Inuit gay, ceci dit. Ces personnages, c'est bien simple, je les hais. Viscéralement. Oh j'avoue, je me suis amusé avec Dee Jay, le danseur black (oui c'est bien connu, les nwars ont le sens du wythme, ah ben dis-donc) fût un temps.



Mais en fait je les hais désormais tous, de toute mon âme. Cammy, Fei Long, T. Hawk, Dee Jay, leurs coups spéciaux, leurs stages (non, ce n'est pas un amusant bug graphique dans la gestion des couleurs), leurs musiques de stage, leur storyline à la con. Ils sont moches, grotesques, inutiles, n'ont rien à voir avec la choucroute, sont des plaies à affronter ou manipuler, JE LES VOMIS. AH !



Les nouveaux coups frisent le ridicule, et je ne parle pas d'un système de combos qui ne sert à rien, vu qu'on s'est contenté de rajouter des mots "combos" qui s'affichent quand on réalise des enchaînements qui existaient déjà avant. Le remix des musiques sent sous les bras, la maniabilité a été revue et pas pour le meilleur, et enfin, pour justifier tout ça, on a inclus des fins plus moches qu'à l'origine, et des modes de jeu supplémentaires comme des challenge chronométrés ou des jeux par équipe auquel personne n'a jamais joué puisque SFII c'est uniquement là pour qu'on puisse poser nos croquettes sur la table et s'expliquer virilement à l'ancienne.



Ca sera donc court : SSFII est un jeu inutile. Si vous n'avez que celui-là sous la main, ok, ça reste une version mineure d'un des meilleurs jeux du monde et de l'histoire. Mais si vous ne devez vous procurer qu'un seul Street Fighter 2 sur Super Nintendo, et si vous avez le choix, prenez le Turbo. La présente version est de la pure frime, sans âme, sans relief, sans saveur. Une sorte de version sur-liftée de L'Empire contre-attaque avec un Palpatine tout refait à la place de la grand-mère en hologramme, quoi. Mieux que rien, mais pire que tout.

Le point de vue de César Ramos :
Commun, mais taxé du mythe Street Fighter II, donc souvent trop cher.