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Virtual League Baseball
Kemco - 1995
Toi aussi astique ta batte par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Avez-vous déjà joué à une merde ? J’ose espérer que oui. Non pas que vos goûts soient considérés par ma modeste personne comme pourris, mais plutôt que comme vous êtes sur ce site, vous êtes obligatoirement doté d’un don naturel pour l’excellence. Et que donc vous n’avez peut-être pas obligatoirement touché une merde de vos doigts. Rassurez-vous amis puristes, je suis là pour vous faire mettre la main à la pâte. Et sur Virtual Boy en plus. Classiquement, si le guide vous plaît, faites-le lui savoir avec quelques espèces sonnantes et trébuchantes…



Ah le Virtual boy… Les personnes le possédant le savent bien. Une fois qu’on là, on ne pense plus qu’à tester la vingtaine de jeux disponibles sur le support (j’ôte sciemment les perles introuvables). On est capable d’enchaîner les achats compulsifs idiots, juste pour dire « j’y étais », comme un Neil Amstrong des temps modernes. Il peut même arriver que l’on voit Virtual League Baseball, et que l’on se dise « Ouah, c’est top, j’ai toujours rêvé de me défouler sur un jeu de baseball en 3D rouge et noir, à accélérer et condamner mon accès de cataracte et à faire le championnat du baseball japonais ». Oui, tout existe. Et bien Virtual League Baseball est alors votre jeu. Sinon, non.



Là encore je pars du postulat que vous connaissez le baseball. Non, il va de soi que vous ne regardez pas tous les matchs à la télé, en vous masturbant mollement devant les pom-pom girls aux gros seins, mais que vous voyez en gros ce que c’est. Déjà à jouer c’est pénible. Oui, rappelons-le, c’est tout de même le sport crée par les gros nuls pour sécher les heures d’université et avoir leurs diplômes quand même. Alors imaginez sur une console. Je vous laisse réfléchir deux minutes, reprenez la lecture après. Voila, vous avez saisi le concept. C’est foireux dès la racine (vous diront tous les coiffeurs). Ça ne peut pas aboutir. Et d’ailleurs, c’est amusant, ça n’a pas abouti.

Enfin si, mais il faut voir de quoi. Virtual League on aimerait l’aimer comme un vieux chien, ou un enfant autiste. Mais non. Dès l’écran titre, on sent le drame arrivé, indiciblement. On y voit un batteur style manga, qui attend en frétillant la balle, la hargne au ventre . Puis la balle arrive, et paf, l’échec il la rate. Tout est dit. Limite n’allons pas plus loin.



Je plaisante. (Cette tentative d’humour théorique est absolument fascinante. Vous ai-je déjà raconté que je m’appréciais six fois par an, notamment lorsque j’écris une critique ? On en reparlera.). L’écran titre de merde passe, et une douce musique se fait entendre, affichant les différentes options. Le championnat, un match amical ? Oh oh, qu’est ce que je vais bien pouvoir faire aujourd’hui moi oh oh. Non, rassurez-vous, tout ceci n’est que de la poudre aux yeux car quoi que vous fassiez, vous jouerez au baseball, sans aucun changement. Lorsque vous réalisez ceci, vous pouvez alors admirer par la même occasion la force du cerveau à faire abstraction des choses qui le gênent. Oui, ca fait 2 minutes que vos oreilles se sont fermées, pour cause de perturbation extérieure. Oui, la musique est aussi bien entendu à rendre sourd Beethoven.

Choisissez un mode de jeu. Puis vos joueurs, aux noms ridicules. Tiens, je vais prendre l’équipe d’Arabie Saoudite, la fameuse. Puis je regarde leurs forces, leurs faiblesses. Genre « toute la vie du monde libre se joue sur ses stats, ne lâche rien, donne tout, tu peux sauver le monde ». Alors qu’en fait non. Dès que le fond à scrolling hideux avec la tête de notre héros de l’écran titre vous fait pleurer, vous pouvez passer au match à proprement parler.



Ça y est, le paquet de biscottes est dans votre placard attendant la fin du match avec impatience, vos beaux lacets sont noués, vous avez astiqué votre batte entre deux douches, les filles vous jettent leurs petites culottes à la tête, vous êtes le dieu du stade. Et là c’est le drame. Si les menus étaient moches, voire insipides, le jeu est absolument hideux. Les joueurs ne sont que des Bitmaps moches, genre mauvaise technique de motion capture. C’en est effrayant. Et vous vous mettez à pleurer de douleur oculaire lorsque le lanceur envoie son premier boulet de canon. La première fois c’est toujours nul et court. Comme dans beaucoup de chose finalement. La deuxième fois, en synchronisant, vous frappez la balle, qui part là-bas loin. Et en bon pro, vous le savez, il faut COURRRIIIIIIRRRRRRR. Donc vous courez. Vous obtenez alors une vue extérieure du stade avec votre gars, à bloc, et les méchants qui veulent récupérer cette balle. Et vous courez, et ils luttent, et vous courez, et…

Mais bon sang, la vie est trop courte pour aller toquer des bases de son pied frêle ! Allez plutôt boire des bières, lire un bon livre, faire l’amour à une femme consentante, prendre des photos, visiter un musée, mettre des crottes de chien dans du papier journal enflammé sur le paillasson de votre voisin, que sais-je. Mais pas ça.



Et puis c’est à vous de lancer la balle. Et de courir après pendant que le CPU court. Voila, c’est dit. Le tout se manie à la perfection. Non, je plaisante. Il n’est pas question de maniabilité sur un jeu où lancer une balle prend un bouton, et où courir est effectué à partir d’une croix. C’est finalement à se demander ce qui reste. Et la réponse est simple : rien. La musique est nauséeuse en diable, la maniabilité inexistante, et pire que ça, le principe même du jeu pue du fondement. Et ça c’est péché.



On obtient donc une merde. Oui, même moi je joue à des merdes. Quoique rarement hein, j’ai une éthique. Mais sur un support aussi collector que le Virtual Boy, c’est vraiment dommage. Ils auraient mieux fait de porter 10 Yard Fight et de… Non, je plaisante.
Le point de vue de César Ramos :
Un des gros classiques du Virtual Boy, très courant, et à pas cher. Mais passez tout de même votre chemin...