Le site qui connaît un psychanalyste de garde, pas trop cher.
VTetris
Nintendo - 1995
La cécité venue du froid par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
VTetris. A votre étonnement massif je mets les deux pieds dans le plat, allez, tout de go je vous l’annonce, VTetris est un Tetris. Je sais, c’est difficile, dépasser dès la première ligne la petite marge de manœuvre entre la sombre révélation et le suspens trépidant, c’est dur. Mais mon cœur brule de vous mentir plus longtemps et je ne pouvais me taire. J’irais même plus loin. Plus que le Watergate ou l’assassinat de Kennedy : VTetris est un Tetris sur Virtual Boy. Et là vous pouvez commencer à pleurer.



Oui il faut préparer vos yeux. Comme vous le savez surement, le Virtual Boy est sponsorisé par la ligue des oculistes de France, son soutien par l’amical des jeunes aveugles n’ayant pas été renouvelé. Et puis Tetris quoi. Je ne vous ferais pas l’insulte de vous apprendre ce que c’est. Souvenez-vous juste du pauvre russe qui mangeait les pissenlits par la racine (en étant encore en vie, quel courage) qui a développé ça avec son doigt gourd, les autres étant tombés un soir de blizzard. Puis son enculade avec la poignée de Tabasco, et le jeu le plus vendu au monde. Il était donc légitime que le Virtual Boy ait droit à son exemplaire.



Bon, vous avez préparé le collyre, la salle aux murs blancs pour éviter toute sortie pénible de l’engin (oui, si vous n’avez jamais joué au Virtual Boy avec une chemise à rayure, ne le faites pas. J’ai perdu des lecteurs sur ce test d’optique amusante). Vous avez pris une bonne bouteille de Tang, quelques chocos (3 si votre maman vous assiste), vous êtes fin prêt. Vous allumez la bête.



Le Virtual Boy vous le connaissez ? Oui, vous savez car vous êtes un rusé renard que ce monstre de puissance a une capacité sonore phénoménale. Il crache du chip tune à ne plus savoir où le mettre, dans des tonalités proche du divin. Et là lorsque vous allumez VTetris, vous vous demandez si vous n’êtes pas tellement proche du divin qu’il est mort. Le son sortant des enceintes est tout simplement abject. Un clown vous accueille à l’écran titre, et vous vous interrogerez à n’en pas douter sur l’endroit où vous êtes tombé. Le Tang n’était-il pas périmé ? Cette cartouche n’est-elle pas une fake de Hong-Kong que votre petit cousin qui est devenu pilote vous a rapportée ? Ou est passé le Kremlin bordel ! La Sainte Mère Russie n’est rappelée que par le rouge scintillant du Virtual Boy, c’est trop peu je bisque j’enrage.



Mais je suis un fou. De ceux qui survivent 6 mois dans la jungle en mangeant avec délectation leurs propres excréments. Je lance donc une partie. Partout ce sont les mêmes clowns ridicules qui m’accueillent, dans tous les infâmes menus, qui m’apparaissent comme trouble, le problème auditif ayant atteint les zones nerveuses du cerveau. Je lance le mode classique, le 1. Mon dieu.



C’est une partie de Tetris. Forcément, il ne fallait pas vous attendre à autre chose, et le jeu sur ce point là ne déçoit pas. On y place les cubes, c’est super, select masque la prochaine pièce, et on avance. Comme dans Tetris quoi. Je ne suis pas un de ces experts du net qui connaissent par cœur les statistiques de tombée des pièces. Je suis un petit joueur de Tetris, de ceux qui choppaient durant les recollections en faisant gagner les filles en duel sur la game boy première du nom. Je ne parlerais pas du Tetris à proprement parlé, qui est un Tetris. Oui, ma phrase est fascinante d’intérêt, je sais.



On va donc parler du reste. Les décors par exemple, soyons dingues ! Et bien c’est… Différent. Là encore ne vous attendez pas à la Russie, c’est terminé tout ça. Là ce sont des fonds d’une laideur à peine supportable. 3 modes de jeu, et 2 thèmes graphiques par mode. Oui, merci mon garçon, ça fait 6 décors en tout, tu es formidable. Et là en esprit affuté, vous tiltez. « Mon dieu ! Pourquoi faire un Tetris sur un machine en 3d ? ». Rassois-toi jeune béotien. Les décors utilisent la profondeur de champ ! On a donc droit à un magnifique ciel étoilé qui avance, comme Windows 3.1 puis Windows 95. Vous vous souvenez de celui-là ? Ah vous en avez passé des heures à imaginer l’algorithme qui se cachait derrière tout ça hein ?



Bah voila c’est tout. Le reste n’est que du fixe. Des décors moches, toujours avec ces mêmes clowns. Et puisque nous sommes entres nous j’ose : je hais les clowns. Ils représentent à mes yeux le summum de l’angoisse. Donc là les voir partout me sourire niaisement, c’est… Trop. Tetris ne mérite pas ça.



Mais il y a aussi de la musique dans un jeu. Oui, normalement oui. Là… Non. On ne peut pas objectivement appeler ça de la musique. On est plus proche du borborygme de prisonnier sortant d’une bonne soirée fayots que de musique de jeu. Et c’est dramatique ! Dans un jeu où l’on va passer un certain temps devant l’écran, c’est grave de ne pas avoir une ambiance sonore correcte. On a bien sur le choix entre 3 musiques différentes, mais elles représentent ici le choix entre la peste et le choléra, voir la vérole galopante sur le bas clergé breton !



Graphismes, c’est fait, musique, c’eût été mieux de faire… Que reste-t-il ? Et bien il reste la base, c'est-à-dire Tetris. On a donc un jeu de Tetris affreusement laid, laideur encore amplifiée par le son qui est proche du vil drame.



Et là, parce qu’on ne va pas tourner autour du pot pendant 107 ans, on se pose la question : que faire de ce jeu ? Et bien si vous aimez Tetris, allez-y. Il coute rien, ça reste un Tetris. Si Tetris ne vous secoue pas le fondement (je parle de la cave de votre maison) vous n’aurez rien de plus à vous mettre sous la dent. Car il ne faut pas oublier que passer 7 heures à jouer à Tetris sur Game Boy, c’est chouette. Mais jouer 7 heures au Virtual Boy, c’est considéré par la Sécu comme un suicide… Vous êtes prévenu.
Le point de vue de César Ramos :
Grosse distribution, à trois fois rien, partout...