Le site qui n'emmerde pas Houston quand il un problème.
Les linkers, un guide de l'extrême

7000 jeux pour 190 euros par EcstazY
Introduction :

Parfois l’homme pète un plomb. Mais un gros. Pour un oldies, un pétage de plomb en règle se présente généralement sous la forme d’un achat compulsif débile. C’est par exemple ce Mario Kart qu’on achète 50 euros parce qu’on l’a sous les yeux et-que-merde-on-ne-peut-pas-attendre. C’est ce Wrath of the black manta que l’on paye 20 euros car depuis-le-temps… Et bien quand on est pigiste et propriétaire d’un site oldies à succès, on tape plus fort. Beaucoup plus fort. On fait son mickey, son blaireau, son cake. Son kéké. On frime, on montre que, bon, les autres sont gentils mais que, bon, on ne mélange pas les serviettes et les torchons…. Alors on flambe.

C’est par exemple ce linker SNES et Game Gear acheté un jour d’achat compulsif pour moi. La pression de notre cher forum à tous se faisait énorme, et dans un élan de folie, paf c’est l’investissement. Mais avant de poursuivre plus loin, vous vou demandez peut-être ce qu’est un linker.

Un linker de manière générale c’est une cartouche vierge pour un support précis. Ce n’est pas clair ? Je n’y peux rien, cela signifie que vous n’êtes pas dedans. Non, je plaisante, ne pars pas enfin ! Tu consommes de la drogue ou quoi ? Tu me rassures… Un linker c’est donc un support vierge et réinscriptible. On parle par exemple des linkers GBA, qui sont des cartouches de taille variable, que l’on remplit de ce que l’on veut via son PC. Pour nos ami(e)s anglophobes, « to link » veut dire relier. Mais la GBA n’a pas grand-chose de oldies. On se plairait à imaginer une cartouche NES vierge, que l’on pourrait gaver à l’aide du romset de la machine, qui comprend plus de 8000 roms rappelons-le… Mais non, Nintendo en a décidé autrement, et a conçu sa NES de manière si étrange qu’à l’heure actuelle il n’existe pas de linker NES. Mais il n’y a pas que la NES dans la vie, il y a d’autres consoles, plus simples, plus carrées…

Et comme Hong Kong n’est jamais en veille lorsqu’il s’agit de bidouilles consoles, ils ont planché sur ces autres consoles. Et cela donne la société www.tototek.com. Cette entreprise est la créatrice et la distributrice de la majorité des linkers console actuels. Elle propose ainsi des linkers Megadrive, SNES, Game Boy, GBA, Master System, Game Gear, PC Engine, Nintendo 64. Le rêve.

Tout oldies qui se respecte et qui est doté des facultés intellectuelles qui vont bien aura imaginé les possibilités extraordinaires qui s’offrent au joueur. Moyennant quelques deniers, il peut avoir en toute simplicité tous les jeux d’une console, sur sa cartouche vierge.

Et lorsque pour la première fois sur son forum on lit ceci, on frrémit. Et lorsque la deuxième fois on relit ceci avec quelques pastis dans le sang on sort sa carte bleue. C’est ce que j’ai fait.

Allez donc jeter un œil sur le site www.tototek.com. Il est très laid non ? Typiquement le genre de site où je n’irais pas mettre mon numéro de carte bleue. Produits louches + Hong Kong + Design qui fait peur = « je me casse en courant ». Et bien non mesdames et messieurs, pas complètement imbibé de pastis. Dans un état de transe quasi mystique j’ai remplis mon panier avec tout ce qui me semblait bon de prendre pour moi. Possédant deux Game Gear et quelques SNES, je me suis dit que je pouvais prendre les linkers pour ces consoles. Et c’est là où je sais qu’il y a un Dieu sur cette terre. C’est que j’aurai pu acheter les linkers pour toutes les consoles ! Saint Ricard priez pour moi. J’investissais donc, et au moment du paiement je prenais un petit paypal.

Pourquoi paypal ? Et bien l’anis avait beau ronger mes neurones usés, j’avais tout de même des interrogations quant à la sécurité de l’achat. Or, avec Paypal, en cas de pépin, hop l’assurance. J’ai finalisé mon achat et je me suis endormi.

Le lendemain, après un réveil « j’ai mal aux cheveux » j’ai réalisé l’ampleur du drame. Cet achat était très con. Ca m’apprendra tiens. Je n’avais plus qu’à attendre. J’ai donc ressortis mon gallon de pastis, pour attendre le facteur. De Hong Kong, de la part d’un site pareil, je donnais 15 jours au colis pour arriver.

Le beau paquet d'Hong Kong qui a mis 48h pour arriver !


J’avais tort. 48h après ma commande j’avais un pli dans ma boîte aux lettres. Seigneur un colis de Hong Kong, c’est un miracle !

Quand je vous dis que c'était solidement rangé...


J’ai donc ramené mon pli en courant comme un forcené. Vous savez, ce genre de course du style « si j’accélère je pense que je peux remonter le temps ». Une fois chez moi j’ouvre le paquet, fiévreusement. J’enlève délicatement un premier scotch. Mais le bougre est bien fixé, alors j’arrache tout violemment. Je me retrouve alors devant un blob de papier à bulles, scotché à mort. Là aussi les nerfs craquent j’arrache tout avec les dents, et je parle au papier bulle, comme un enfant dégénéré : « AH AH sale minable, tu pensais vraiment pouvoir me résister ? Je te plie comme une chaise longue misérable pourceau, je t’enfile comme une perle, vient par la que je te montre qui est le maître… » Et je pense que mon speech fit de l’effet au papier bulle, il ne dit plus rien et se laissa faire. Je me retrouvait alors face à ceci :

Alors un câble USB, un cable parallèle, une cartouche flash Game Gear, un connecteur en T, un programmeur SNES, une cartouche SNES.
Le bonheur. On aperçoit aussi mon genou. Mais chut, c'est un secret ;)


Holy bishop. On peut voir sur cette photo le programmeur pour la cartouche SNES, la cartouche en elle-même (insérée dans la très jolie boîte de Swiv), la cartouche Game Gear, accompagnés comme il se doit des câbles USB et parallèle qui vont bien. Joie. A partir de ce moment là, le peu de raison qui me restait à quitté mon corps.


Linker Game Gear :

Je décidais de commencer par le linker Game Gear. En effet je savais que la SNES était plus complexe niveau technologie, avec ses puces propriétaires, ses sauvegardes à pile, etc. Alors que la Game Gear n’a strictement rien de tout ceci. Une rom dans la cartouche et basta.

Le tout relié à mon PC. Les deux câbles direct sur la cartouche flash.


Je pris donc le câble USB, le câble parallèle et la cartouche Game Gear, que j’observais. Rien de particulier, si ce n’est un interrupteur avec marqué Game Gear / Master System. Tiens… Comme chacun sait il est possible de jouer aux jeux Master System sur Game Gear, moyennant un adaptateur. Curieux.

Là c'est superbe on ne voit pas les détails, mais il y a bel et bien un interrupteur Game Gear / Master System.


Je branchais donc les deux câbles entre mon PC et la cartouche. Après mûres réflexions, j’ai conclu que le câble USB ne servait qu’à alimenter le montage, que le port parallèle remplissait de données. L’avenir me donna raison. Une fois le tout bien branché, j’ai lancé le logiciel à télécharger sur le site de tototek : DreamWriter 2.3. Logiciel très simple au demeurant : on glisse les roms à flasher sur la cartouche, on clique sur « flash » et hop là. Bien sur si cela avait marché du premier coup cela n’aurait pas été drôle. Et donc ça n’a pas marché.

Premier essai concluant : Ninja Gaiden dans toute sa splendeur...


Après avoir parcouru le site de tototek à la recherche d’une doc d’installation, et après que cette recherche se solda par un échec, je suis allé chercher un pastis, pour endurer l’épreuve. Puis j’eu une illumination : le forum de tototek ! J’ai cherché de longues heures durant dans tout le forum. J’obtins quelques informations éparses, que je rassemblais dans un coin de bloc note. Le port USB n’était pas en cause, car il ne servait qu’à alimenter le montage. Bien sur travaillant sur un PC portable, le voltage sortant de mon port USB pouvait peut-être être insuffisant (un classique). Mais après vérification au voltmètre, non, les 5,5V étaient bien là. Je devais donc jeter un œil à mon port parallèle. Je ne l’avais jamais utilisé. Panique à bord. Il a fallu que je le remette sur LTP1. Je ne sais pas pourquoi, il était sur LTP2. J’ai aussi du le placer en mode « EPP ». Vous ne savez pas ce que c’est ? Ce n’est pas grave, écoutez moi et tout se passera bien. Pour votre info c’est un mode de transmission (par exemple « le PC et ce qu’il y a au bout parle tous en même temps sur la ligne » ou « j’attends la fin de la transmission pour transmettre à mon tour »). Dans ces moments là on se sent très vite seul. Et le bouton « Gestionnaire de périphérique » du programme « système » du panneau de configuration est notre seul ami. Après cela il m’a encore fallu configurer mon BIOS avec les mêmes paramètres, XP n’ayant pas la priorité de configuration du port parallèle. Il a fallu aussi configurer l’adresse de mon port parallèle sur « 378 ». Deux heures plus tard et de nombreuses prises de tête après, le logiciel de transfert affichait enfin « 32Mb free ».

L'écran moche pour les jeux en multiboot

Là je dois dire que j’ai éclaté d’un rire puissant. Il avait beau être trois heures quarante cinq du matin mes nerfs lâchèrent. Je lançais donc une rom à graver, puis cliquais fiévreusement sur « flash ». Une barre de progression s’afficha alors, puis quelques secondes plus tard le message « flash complete ». Frisson. Je détachais les câbles proprement de la cartouche, et après avoir mis l’interrupteur sur « Game Gear » je la glissais dans le monstre de Sega. Bien sûr je n’avais pas mis n’importe quel jeu. Ninja Gaiden fut donc comme il se doit le premier jeu testé sur mon flash linker, avec succès.

Street of Rage 2, pour la forme... Oui c'est baveux hein ?


Aucune altération, aucun glitch graphique, aucun bug. Mon jeu fétiche sur cartouche flash. Malgré l’heure tardive je décidais de poursuivre mes tests. J’ai donc flashé des dizaines de jeux Game Gear, toujours avec succès. Les deux Street of Rage, quelques Sonic, le Megaman… Tous se jouaient tout à fait normalement sur ma Game Gear. Extraordinaire ! Cela me suffisait amplement, mais je continuais. J’ai ensuite testé les multiboots, c'est-à-dire plusieurs jeux sur la même cartouche, avec un menu au démarrage de la console pour choisir. Dans le logiciel, on dit où est le fichier de boot et le flash s’effectue de la même manière.

Le rom hacking en direct live sur sa console : moment de jouissance intense :-)


Au lancement de la machine on a droit à ce moment là à un écran titre très laid mais qui remplit sa tâche. Et on choisit son jeu. Là encore aucune faille. Et tout en continuant mes tests, je fis une bêtise. Je flashais sur ma carte la rom de Alex Kidd Master System. Au démarrage de la console, des couleurs bizarres. Le jeu comme en agrandi. Me rendant compte de ma boulette, hop je passe l’interrupteur sur « Master System » et je relance la bête. Nickel. Les jeux Master System sont donc jouables sur Game Gear sans adaptateurs. Le monde est fou je jubile. Je teste ainsi différents jeux Mark 3, Master System classiques, tous passent avec succès. Pareil pour les jeux en multiboot Master System.

Alex Kidd en mode Master System : couleur fluo, syndrome du gros sprite, injouable...


... a moins de mettre l'interrupteur sur Master System, tout bêtement


Le linker Game Gear est donc un produit totalement parfait. Très simple d’utilisation il n’en reste pas moins totalement efficace, et offre à l’acquéreur la possibilité de jouer à l’intégralité des titres Game Gear et Master System sur sa console, en vrai. Et ça, malgré tout, ça n’a pas de prix…. Mais il était bien trop tard pour que j’aie cette réflexion. Je me suis donc couché avec un énorme sourire aux lèvres, à la bouche une chanson.

Ouep Sonic sur ma Game Gear, trois fois rien...


Linker SNES :

Parce que la vie est merveilleuse j’avais la bête devant moi. J’ai alors ouvert la cartouche pour vérifier qu’ils avaient bien mis le « CIC ». Je n’ai compris que plus tard que cette puce facultative ne servait qu’à faire passer la cartouche vierge comme une cartouche japonaise. Il faut donc à la commande préciser que l’on désire un CIC Pal, si c’est pour faire fonctionner sur une console européenne. Par chance j’ai une console switchée, et j’ai acheté aussi le connecteur en T de tototek, qui permet d’outrepasser cette contrainte.

Le tout branché sur mon PC, avec encore une fois les deux câbles reliés au programmateur.


Pour ceux qui n’ont pas saisi, si vous avez une console euro toute bête achetez le connecteur en T sans le CIC. Pour ceux qui possèdent une console switchée ou une Super Famicom, direct le CIC sans le connecteur en T.

Un petit interrupteur On/Off sur le programmateur. Il ne sert strictement à rien en fait. Petit délire d'électronicien sûrement...


Ce même connecteur a un interrupteur avec marqué « 1 / 2 ». Il s’est révélé à l’usage que la position 2 est la bonne pour faire fonctionner le tout.

Et sur le connecteur en T l'interrupteur 1 / 2 à mettre sur 2.


Là encore même configuration matérielle que pour la Game Gear. Pour les détails, lisez au dessus. Le logiciel est conçu exactement de la même manière : on sélectionne la rom à glisser et hop là le bouton « flash ». Simple et efficace. Mon premier test fut Chrono Trigger jap. Je ne sais pas pourquoi. La grosse cartouche de 32Mb mis un certain temps à flasher, quasiment 2 minutes. Puis je décrochais fébrilement la cartouche du programmateur et je l’amenais à ma console. Sur le connecteur en T un autre jeu sur le derrière (voir photo) et la cartouche flash sur le dessus. J’allume ma télé fiévreusement, j’allume ma SNES et…

Puisque je vous dis que c'est concluant comme test !


Bon par contre il subsiste quelques impondérables...
On ne dépassera pas cet écran sur Super Mario Kart par exemple...


ÇA MARCHE. Bon sang je n’y crois pas ça marche ! J’ai Chrono Trigger sur ma télé nickel. Je joue un peu jusqu’à la première sauvegarde (dans la fête foraine au tout début) et je relance la machine. BON SANG ça sauvegarde ! Je retourne complètement fiévreux à mon PC pour tenter plus fort. Je flash la traduction française de Chrono Trigger par le groupe « Terminus Traduction ». Je teste et…

Le japonais c'est sympa, mais en français c'est tout de même beaucoup plus impactant. Merci Terminus Traduction !


CA REMARCHE ! Bon sang encore plus fort j’ai Chrono en français sur ma télé. Et là je réalise. Je suis en train de vivre un moment magique que très très peu de gens ont vécu. Je savoure. Et je vais chercher un pastis pour fêter ça. Puis je poursuis les tests. Je teste alors Seiken Desentsu version japonaise, qui passe à merveille. Puis pareil avec une rom traduite. J’ai seiken desentsu 3 en français sur ma télé. Je me ressers une gorgée et je poursuis. Je teste le multiboot qui marche à merveille. Même combat que sur Game Gear, un écran titre moche avec les jeux et hop là. Magique.

C'est donc Seiken Desentsu 3 en français ? Ah bah ça alors ! Une traduction qui passe ?


Pas comme tout le monde... Avec fautes d'orthographe en prime. La classe.


Puis viennent les surprises. Ou plutôt les limitations du système. Je teste Super Mario World 2. Rien. Pas de lancement. Après quelques recherches sur Internet, j’apprends que ce jeu utilise un coprocesseur RISC dans la cartouche, que la cartouche flash n’émule pas. Donc on enlève les jeux spéciaux. J’essaye donc Star fox qui comme je le pensais ne passe pas. Plus grave, j’essaye Super Mario Kart, qui boot mais s’arrête au logo Nintendo. Ok le système est presque comme celui de la NES en fait. Certaines cartouches sont un peu modifiées, et donc non émulables. Qu’à cela ne tienne, cela fait déjà près de 4000 jeux disponibles, avec parmi eux les plus grands.

Non c'est rien c'est juste un jeu BS Satellaview sur ma télé. Sur cartouche ? Oui oui, ça marche nickel


C'est pas superbe ce petit montage ?


Comme avec mon CIC ma cartouche est de base une cartouche japonaise, j’ai aussi fait des tests sur ma console switchée japonaise. Nickel, en 60Hz aucun problème, sans le connecteur en T. Bon en soit peu d’intérêt mais l’inverse fut amusant : lancer les jeux japonais sur console euro, sans le connecteur. Et là on se rend compte que certains jeux sont protégés, avec un joli message du style « Your game is not designed for you console (pal) » et reboot. C’est le cas de Megaman X2 ou de Secret of Mana (qui a même une superbe faute d’orthographe dans le message d’erreur !). Bien sûr ces jeux passent avec le connecteur en T. Joie !

Un petit multiboot SNES tout propre...


Ah NBA Jam... Je l'aurais bien acheté tiens...
Bon maintenant je serais tenté de dire... Plus la peine...


Le linker SNES est donc un instrument du bien. Toujours d’une simplicité extrême, le produit se révèle être d’une fiabilité à toute épreuve. Bien sur il a quelques limitations, mais tellement minimes que tous les foyers devraient l’adopter. C’est un vrai bonheur pour tout le monde, qui ouvre la porte à la plus grande ludothèque du monde !

Oh ça c'est un petit peu la cerise sur le gâteau...
C'est Super Bomberman 5. Trois fois rien...


Pour le plaisir. La cartouche qui si elle était en vente n'aurait pas de prix :)


Généralisation :

Les produits de Tototek sont donc des bijoux. Et je dois avouer que c’est une surprise énorme pour moi. Simplicité, efficacité, idée géniale. Rien que tout ça c’est déjà du pack shot extraordinaire !

Après avoir surfé sur le forum pour voir ce que disaient les gens des autres cartouches flash, je me suis aperçu qu’à l’identique ils devaient casser la baraque.

Tototek est donc l’entreprise du bien qui m’a surpris et qui j’espère continuera à le faire. Son sérieux, sa rapidité, sa courtoisie pendant les échanges et la qualité de ses produits en font un acteur majeur du oldisme. Vous pouvez foncer les yeux fermés, vous n’en regretterez strictement rien !