En collaboration avec le C.H.I.B.R.E.S.
Multimega : Switcher une console de bourgeois

Quand Génie et Luxe ne font plus qu'un par Hebus San & Kotomi
Pour bien planter le décor il est essentiel de préciser plusieurs choses en avant propos de ce dossier.

Premièrement : qu’est ce qu’un Multimega ? Il s’agit d’un objet luxueux. Très luxueux. Jugez plutôt : console 3en1 vendue près de 2000 francs à sa sortie (350€ pour les plus jeunes en tenant compte de l’inflation), son prix pharaonique l’a immédiatement et exclusivement réservé à une élite. Console combinant Megadrive, Mega CD et baladeur CD portable à piles (bon on est loin d’un ipod®, mais on est en 1992 en même temps…), c’est le fer de lance de la technologie Sega pour les particuliers de l’époque.

Deuxièmement : le dossier que vous tenez là est une rareté. Après recherches dans l’ami google, peu nombreux sont les sites qui proposent les explications nécessaires à cette modification. Et aucun ne pourra rivaliser avec ce qui va suivre. Pourquoi ? Parce que…

Troisièmement : Kotomi est un seigneur, cela vous le savez désormais. Et quand un seigneur signale « attention ça risque d’être un peu chaud », généralement on envoie ses attributs génitaux à un parent ou ami de confiance pour qu’il les garde en lieu sûr le temps que l’orage passe, on rédige son testament et on embrasse sa famille. Ramené au monde du oldisme, on claque du fessier et on fait 8 litres de sueur à la minute en priant pour que sa Neo Geo survive aux coups répétés de fer à souder.

Vous êtes donc prévenu. Kotomi a dit : « c’est tendu ». Hebus San précise : « vous n’y arriverez jamais, à moins de vendre votre petite sœur pour un sacrifice tribal au Dieu KrussiphaurM, le Dieu de la dextérité du bricolage ». Ne venez pas pleurer si vous massacrez votre somptueux multimega durement acquis après plusieurs années de recherches intesives… et d’une ça ne vous le ramènerait pas, et de deux le suicide constituerait un bien meilleur échappatoire à la douleur morale qui serait la vôtre. Enfin je dis ça, je dis rien…

Allez la bleusaille ! On boucle son barda et on part au combat !

Tous après moi, et couillues les voix hein (sur l’air des chansons des GI, celles de tous les films à base d’honneur, de males en sueur, de Vietnam et de Clint Eastwood) :

« Le multi on va l’switcher !
C’est Koto qui va nous montrer !
Ca c’est sûr on va en chier
Mais Bubus nous f’ra marrer ! »


Donc on prend note du matériel minimum de survie pour la mission « multi à tout prix » :

* Tournevis cruciforme x2 : un normal et un micro
* Petite pince d’électronique
* Pince coupante
* Pince à dénuder
* Câbles très fins (2 couleurs)
* Un swicth miniature 2 positions
* Un fer à souder 25W maxi
* De l’étain fin
* Une pompe à dessouder (pour les sacs à foutre qui salopent le boulot)
* Une Dremel®
* De la superglue
* Un cutter
* Kotomi rajoute : du sang froid et du courage
* Hebus rajoute : des litres de pastis (si ça foire autant avoir le moins de souvenirs possibles) et votre copine/femme/gosse/chien éloigné pour l’occasion

Vu la liste, si vous êtes un habitué des dossiers magiques de Nes Pas en général, et de ceux de Kotomi en particulier, vous sentez bien que ça ne va pas se faire tout seul. Finie la pignole les gars ! Finie les petites missions bonnardes et pépères sur les plages de Croatie où vous deviez escorter un diplomate ou bien sa pute de service ! Là on redescend sur terre les glaireux ! On va se faire un bout de Laos à mains nues ! AH AH AH ! Ca sent la RIZIERE !

(Bon, après tout ça j’estime que vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas été prévenus…)

Voilà la cible de la mission les gars. Elle est foutrement bandante cette salope hein ? Ouaip, chuis d’accord, mais l’état major est formel, il faut la ramener en un seul morceau. Il parait qu’elle est très précieuse. Alors on garde les yeux ouverts, on serre les miches et on avance.



Contournez par le flanc nord-est pour accéder à l’arrière de l’objectif. Voilà une prise satellite des lieux :



Vous y trouverez 4 points d’ancrage cruciforme. Vous êtes équipés pour les retirer sans efforts. Mais attention ! Normalement la première phase de désancrage s’achève ici, mais pas pour cette mission ! Retournez sur le flanc de l’objectif, et repérez les deux minuscules vis cerclées de rouge sur la photo suivante :



Vous avez votre micro cruciforme pour ce faire. Attention, les même sales petites vis de merde se cachent sur l’autre flanc de l’objectif, et sur l’arrière (toujours en rouge sur les photos que vous tend Mac (j’ai toujours aimé ce diminutif dans les films de guerre) (NDLR : Moi c'est plus "Bob" je sais pas pourquoi c'est rigolo non ?)) :



Maintenant vous pouvez retirer le blindage inférieur et ainsi avoir accès au cœur du système :



Vous avez vu ça ? Ah bordel si Sega n’était pas mort, je l’embrasserais tient. Un fuselage en cuivre… putain de merde, si on me l’avait dit je ne l’aurai pas cru. Enorme. Bon on garde la mission à l’esprit les petits. Vous voyez les points bleus ? Ce sont des soudures. Et vous allez me les dessouder. Et pensez bien à retirer les 2 micro vis (en rouge sur la photo, y’a pas à dire Mac fait bien son boulot depuis qu’il a un 4 couleurs sur son bureau) de l’alimentation. Quand ces enfoirés seront dans le noir, ils chieront dans leur froc !

Retirez le fuselage de feu pour avoir accès à la première PCB :



On ne panique pas. Moi aussi j’ai les yeux qui tremblent, mais on s’en tient au plan !!

Retirez cette PCB bien verticalement et très précautionneusement. Elle est maintenue par une fiche multipoint latérale. Gaffe aussi aux ports manette encastrés dans la façade. C’est délicat mais on devrait y arriver :



Retirez ensuite la fiche d’alimentation :



Placez la PCB à l’envers sur votre t-shirt de rechange (celui qui l’a oublié me fera 50 pompes) pour plus de sûreté. Voilà ce que vous obtiendrez :



Il s’agit ni plus ni moins de la partie Megadrive du Multimega. Vraisemblablement une version customisée de la genesis 3, mais rien de confirmé. Les gars du renseignement sont dessus.

Sur ce cliché, on voit clairement les jumpers jp qui nous intéresse dans le cas présent.



En ce qui concerne le switch PAL/NTSC, c’est sur le jumper 3 que ça se passe :



Le souci, c’est qu’une saleté de résistance est venue s’inviter dans ce merdier. Pas d’état d’âme les gars, va falloir la supprimer. Vous avez le permis de tuer pour ce job. Mais attention, avec la manière uniquement. Donc vous préchauffez votre fer à souder, vous immobilisez l’intruse avec votre pince électronique, et vous la coupez proprement au fer.

Enfin, vous soudez deux câbles distincts sur les deux points de ce foutu jumper. Oui fils, moi aussi j’ai la nausée, mais les ordres sont clairs, et on ne discute pas les ordres. Le général Kotomi est un génie de la stratégie, on doit lui faire confiance :



Maintenant le plus dur est derrière nous les gars, mais il s’agit de ne pas prendre une balle perdue. On soufflera une fois la mission dûment remplie. Il va falloir fixer un switch sur le blindage externe. D’après nos renseignements, le plus simple serait de le fixer près de la sortie vidéo. On procède selon le protocole de base les gars : perçage du blindage à la Dremel®, et fixation à la super glue. Sobre, discret, et efficace, as usual :



Fixez ensuite les deux câbles du jumper 3 sur le switch :



Puis replacez la PCB à l’identique et surtout n’oubliez pas de rebrancher l’alimentation. C’est l’erreur stupide par excellence. On a perdu Douglas sur une mission similaire l’an dernier à cause de ça….

Ressoudez le fuselage et remettez les deux micro vis de l’alimentation. Puis recollez la coque externe et admirez votre œuvre :



**Allume un gros cigare et essuie la suie dans la ride qui lui barre le front**

Encore une de menée à bien les gars. Et comme d’habitude, sans casse majeure. Mais pour combien de temps encore ?...

**Souffle la fumée qui s’évanouit en larges volutes happées par les pales de l’hélico qui les ramène au bercail**

Tout ce que je sais, c’est que le général Kotomi veille sur nous, et qu’il préfèrera se carrer un Virtual Boy dans le cul plutôt que de laisser le moindre d’entre nous dans la panade. Un sacré mec que ce gars là.