Mes enfants bonjour.
Suite à l’enthousiasme débordant que certains d’entre vous (j’ai les noms) m’ont témoigné consécutivement à mon premier test sur Amiga, j’ai décidé de remettre le couvert.
Et pour assurer un semblant de cohérence dans l’enchaînement de mes tests (et donc pour donner l’illusion d’une structuration raisonnée de ma pensée)(j'invente des mots et je t'emmerde) c’est encore de simulation sportive qu’on va causer.
Bon en fait ce n’est qu’une monstrueuse coïncidence mais ça fait mieux (et surtout ça éclipse partiellement l’anarchie flagrante du cours de mes idées). Et d’abord je fais ce que je veux dans la mesure où c’est comme ça.
Donc parlons un peu de cette belle simulation de corps huilés et sablés qu’est Ocean Beach Volley. Veuillez tout d’abord noter qu’Ocean est ici un faux ami. Il n’est point question du Volley des sables océaniques, mais bien du volley des sables d’Ocean, la boîte de production très en vogue des années 85-95. Il y a d’ailleurs fort à parier que les grigous en charge du marketing de l’époque se soient frottés les mains à la vue de ce truculent jeu de mot gratuit. Enfin bref.
Nous sommes sur Amiga. Comme je vous l’ai précisé dans un premier test, les capacités de la bestiole sont folles. Donc on prend les mêmes mots et on copie/colle. Patte graphique unique, empreinte sonore inimitable, et tutti quanti.
Pour rentrer dans le vif du sujet rappelons aux crétins les règles du beach volley : 4 joueurs s’affrontent par équipes de deux, séparées par un filet tendu à 2.43m. Oui, dans le sable c’est putridement haut…
Chaque équipe défend un terrain de 8mx8m. Oui, dans le sable c’est atrocement grand.
Et normalement les parties se jouent en 21 points. Bon là par souci de nervosité les scores sont ramenés à 7 points maxi. Et notez bien que point n’est besoin des sacro-saints deux points d’écart pour l’emporter. Le premier à 7 gagne le cocotier. Enfin si c’est vous. Parce que l’ordi peut se contenter de jouer la montre vu que pour lui arriver à 7 points ou laisser le temps s’écouler aura la même finalité : vous la foutre biiiien profond.
Et du temps vous en aurez peu. Il vous faudra même perdre certains points volontairement pour accélérer un peu la cadence. Les concepteurs du jeu avaient d’ailleurs anticipé les changements radicaux des règles au volley qui font que tous les points comptent. Dans ce cas il vaut donc mieux recevoir le service pour claquer une bonne grosse attaque qui tâche et faire le point plutôt que de tenter péniblement de défendre votre service.
Graphiquement les joueurs sont hyper bien modélisés. Amiga oblige, la patte graphique est remarquable et séduira immanquablement tous les retrogamers de la planète. Par contre il faudra vous contenter du même sprite pour tous les joueurs sur le terrain. Leur seule différence réside dans la couleur de leur short. Et encore… mais nous aborderons ce curieux point plus loin.
Les terrains sont variés, mais n’apportent rien au gameplay. Que vous jouiez sur gazon, sable ou terre battue, vous ne remarquerez aucune différence.
Le ballon est un joli ballon (et on s’en secoue le goupillon) et l’arbitre n’est pas un joli arbitre pour la bonne et simple raison qu’il n’y en a pas. Vous aurez juste droit à un coup de sifflet tellement bien rendu qu’on dirait un coup de sifflet. Voilà.
Puisqu’on parle du son, la musique est excellente, comme souvent sur ce support. Simple, entraînante, un soupçon répétitive mais sans pour autant crisper. Les voix présentes sont d’ailleurs fort agréablement digitalisées.
Quant au scénar, enfin si on peut parler de scénar, un manager vient vous trouver et vous propose de participer à un tournoi mondial. Point barre. Et vous enchaînerez les étapes toujours dans le même ordre. A la moindre défaite, c’est retour à la case départ. Pas de sauvegarde ou de password, il faudra tout vous enquiller pour mater la séquence finale. Est-ce que ça en vaut la peine ? Non. Je m’explique.
Autant j’adore ce jeu, autant la difficulté y est réglée comme une fiente de pigeon sur la 5ème de Beethoven : elle fait tâche. J’ai beau avoir joué moult heures sur ce sympathique "software", comme disent mes amis de Chicago, je n’ai jamais remarqué que la difficulté progressait de match en match. Les décors changent, la musique change, les couleurs des shorts des mecs en face changent, et basta. A l’extrême rigueur, on peut noter une augmentation de la vitesse de défense des adversaires, mais faut vraiment chercher la petite bête.
Quoi qu’il en soit, on a tellement le jeu en main qu’on oublie bien vite ce petit défaut qui relègue tout de même Ocean Beach Volley au rang des bons jeux, lui interdisant de fait celui des jeux mythiques de la machine. Avec plus de variété et une difficulté mieux dosée, on aurait pu atteindre le nirvana, mais non, on se contentera du petit plaisir de l’onanisme gourmand. Et ce n’est déjà pas si mal.
En parlant d’onanisme, la prise en main est un modèle du genre. De la grande époque où il fallait tout gérer avec un bouton quoi (les possesseurs de mac doivent normalement compatir, eux qui jouent aux RTS spatiaux avec une souris à un seul bouton… Ah ah ah, les cons). Bref un bouton pour les réceptions, le même pour les frappes de balles, le même pour sauter (en appuyant vers le haut quand même… épuré mais logique), idem pour lancer la balle au service, idem pour contrer, etc etc etc…
Vous gérez le joueur qui a une grosse main pointée sur lui (d’ailleurs ça ne se fait pas ! Comme quoi l’éducation transparaît jusque dans les jeux. Étonnant non ?). Vous assurerez donc la recep', et votre équipier se chargera de vous distiller une bonne passe qui va bien que vous attaquerez comme bon vous semblera. En ce qui me concerne j’ai un petit faible pour la petite attaque courte, celle où vous sautez au moment où le passeur a le ballon dans les mains. C’est purement jouissif. D’une part parce que je suis assez mauvais dans cet exercice quand il s’agit de le faire en vrai match (mais je vous emmerde (NDLR : Si cela peut te rassurer, nous aussi ;)), et d’autre part parce que c’est très efficace pour marquer des points. A ce sujet, attendez vous quand même à galérer comme un gros porc pour chopper le coup. Vous allez prendre tôles sur tôles au début. Ah ça… vous allez bouffer du gazon londonien avant d’aller tâter du sable new-yorkais… mais ça finira par rentrer.
Et pour nos amis qui aiment s’émuler (oh oui, émule moi), je leur conseillerai vivement d’avoir un pad à portée de main, parce que je ne garantis absolument pas le moindre point au clavier.
Pour terminer j’aborderai un point essentiel pour moi, le « bug du short ». Aspect totalement insolite et insignifiant du jeu, la couleur du short de l’attaquant adverse change si vous le contrez. Et moi ça me gêne. D’ailleurs je me demande si quelqu’un d’autre que moi a déjà remarqué ce détail, vu son absence de conséquence sur le jeu. Mais moi déjà à l’époque j’avais critiqué la chose. Du reste, il faut avoir l’œil exercé pour le remarquer, tant le changement est rapide, et tant les couleurs des shorts sont proches entre les deux partenaires. Si la feignasse qui officie aux commandes de ce site fait son boulot, vous devriez pouvoir observer en dessous de ce paragraphe l’action décomposée en une série de screenshots judicieusement choisis (vous m’en remerciez, et je vous aime pour cela). Ce n’est donc d’aucune importance, ca ne change rien, ça ne se voit quasiment pas et tout le monde s’en branle. Et c’est bien pour ça que NES Pas se devait d’en parler.
NDLR : Il est à noter que notre rédacteur-ami Hebus San est un brin surmené et qu'il ne respecte plus le rang envers son N+1 direct, à savoir moi. La direction saura le ramener à l'ordre comme il se doit.
Bon toujours est-il que pour le bug du short, ça commence ici. L'action commence dans quelques secondes.
Petit contre. Rien de particulier l'ennemi renvoie la balle à la "Olive et Tom", il arbore fièrement son short vert émeraude.
Et là le drame : le short a viré de couleur ! Il n'utilisait pas "Le Chat Tabs"...
Il retombe tranquillement, fier du nouvel éclat de son flottant (je viens d'une époque où les shorts s'appelaient aussi des flottants. J'en souffre encore aujourd'hui)...
Mais tout ceci ne dure pas...
Dommage, il aurait eu le même qu'Hebus au final, le sot, c'est collector ;)
Au final on se trouve devant une simulation qui est bien agréable à jouer, qui sent bon sous les aisselles, et qui sera toujours d’accord pour vous offrir quelques dizaines de minutes de plaisir quand vous déciderez de revenir la voir. Ce qui m’amène à élargir mon propos (comme tout bon chroniqueur qui se respecte : conclusion = élargissement du sujet) : pourquoi les femmes ne sont-elles pas comme les simulations ? Je vous laisse méditer là dessus. En vous remerciant, bonsoir.