L'auberge de jeux NES.
Wings of Fury
Broderbund Software Inc. - 1990
Ceci n'est pas une nouvelle recette KFC... par Benjamin

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Il y a toujours eu des tonnes de jeux sur la seconde guerre mondiale se passant dans des endroits beaux et chauds comme Stalingrad ou la Normandie. Pourtant, la bataille du Pacifique avait nettement plus d’atouts comme le ciel bleu, le sable, les palmiers et les japonaises. Au cinéma, Hollywood a tout fait pour nous dégoûter de ce coté de la guerre avec des daubes infâmes (La Ligne Rouge mise à part) tels que Pearl Harbor ou Midway. Je suis sur que vous avez déjà vu ce dernier vu le nombre de fois qu’il a été diffusé, généralement en été pour des raisons de cohérence avec le désert que constitue la télé à cette période de l’année. Mais bon, quand on est en vacances en Bretagne, il faut bien s’occuper le soir. J’ai donc du supporter ce film hautement historique où des avions bombardent pendant 2h les porte-avions de l’ennemi à grand renfort de « iiiiiiiiiiaaaaaaaaaaaaaan » lors des attaques en piquer et des « tatatatatatatatac » des mitrailleuses, le tout avec des effets spéciaux minables. Un cauchemar.



Broderbund Software (les mecs qui ont édité Prince of Persia) a probablement vu le film et s’est dit que ça ferait un chouette jeu. Et en 1987 débarquait Wings of Fury sur Apple II puis en 1990 sur Amiga. Après une intro assez pourrie pourvue d’une musique sortie d’un film militaire à petit budget, on choisissait le niveau de difficulté et on se retrouvait devant un porte-avion vu de coté. Roquettes, bombes ou torpille, tel sera le choix qu’il faudra faire et refaire durant de nombreuses missions. Un ascenseur fait monter un avion bleu sur le pont et c’est à vous de jouer. Le but du jeu est très simple : à bord de votre coucou (un F6F Hellcat plane), il va falloir nettoyer à chaque mission les îles du coin de la racaille nippone, couler leurs navires, descendre leurs avions (des Zéro) et manger leurs sushis.



On est sur Amiga donc tout se joue avec le stick et un bouton qui permet de larguer la purée ou d’utiliser la mitrailleuse (balles illimitées). Dans un premier temps, votre principal ennemi sera la maniabilité. Le premier décollage est souvent un grand moment de rigolade qui se termine dans la flotte. Pour le deuxième, on se dit qu’il faut reculer pour prendre un peu d’élan et… on finit dans la flotte en ayant à peine fait dix mètres en roulant sur son porte-avions. Courage ! A la troisième tentative, on finit par décoller. Ne restez pas trop loin du porte-avions et profitez en pour tester le maniement de votre appareil. Comme vous pouvez le voir, si l’on monte trop haut en altitude, la vue change comme si l’on faisait un gros zoom arrière. C’est très bien pensé mais c’est injouable tellement c’est petit. On peut noter quelques informations sur l’interface : votre niveau d’huile (un genre de barre de vie), vos munitions, vos points, vos vies, votre fuel et un rectangle affichant des trucs horribles qui est censé être une vue de face que vous ne regarderez pratiquement jamais.



Si vous avez fait quelques manœuvres, notamment des demi-tours, il est probable que vous soyez tombé dans la flotte. Allez on redécolle, n’ayez pas peur. Vous voilà enfin parti à destination de la première île ennemie. Surtout ne faites pas de rase-motte quand il y a des palmiers car vous vous planterez en beauté. Mais voilà déjà les premiers canons de la DCA qui vous pilonnent ! C’est le moment de larguer vos bombes sur leur gueule. Les subtilités du jeu apparaissent : en bombardant les canons, vous ne les détruirez pas mais vous ferez fuir ses occupants. Les japs vont en sortir en file indienne pour rejoindre les baraquements (qui sont destructibles) ou les canons les plus proches. Il faudra leur balancer quelques bombes quand ils seront à découvert pour les voir crever et s’en débarrasser définitivement. Les plus sadiques et surtout les plus doués économiseront leurs bombes pour faire le boulot à la mitrailleuse.



En effet, les projectiles sont limités et quand on est à court (ou à sec car n’oubliez pas qu’il y a une jauge de fuel), il faut revenir au porte-avions et réussir l’exercice le plus périlleux du jeu : l’atterrissage. Dans ces moments-là, on pense à Indiana Jones et à son fameux « Piloter oui, atterrir non ! ». Les premières fois vont être très pénibles. Celles d’après aussi. Le plus drôle est d’arriver à se poser sur le porte-avions mais de ne pas freiner à temps et de finir dans la flotte, surtout après avoir réussi une mission de folie dans laquelle on a dézingué la moitié de l’armée ennemie. En plus de faire le plein, vous pouvez aussi changer de type d’armement comme dit plus haut. Les bombes sont efficaces contre les bâtiments en bois mais ne serviront à rien contre les canons qu’embarquent les navires de guerre ou les bunkers. Pour cela, il faut prendre les roquettes et viser juste car ces saletés partent très vite et on ne peut en porter que 15.



Une fois que vous aurez réduit au silence les canons des navires, il faudra couler ces derniers. Ca signifie revenir au porte-avions, se poser, prendre UNE torpille, repartir, faire du rase-motte au dessus de l’eau, lancer la torpille au bon moment, la rater, revenir, se poser etc… Vous l’aurez compris, ce jeu possède une difficulté débridée (l’auteur s’excuse d’avance pour ce jeu de mots douteux). Et ce n’est qu’un début. Si je vous dit qu’ensuite des avions ennemis très coriaces viendront essayer de vous descendre, que des filets seront posés pour empêcher vos bombes d’atteindre leur objectif, vous comprendrez que pour prendre du plaisir à ce jeu, il faut passer du coté obscur de la force et utiliser ce que bon nombre de jeux copiés comportaient sur Amiga : des trainers.



Je n’ai presque jamais triché dans ma longue carrière de joueur mais là ça s’impose. Vies illimitées, munitions illimitées… Ne poussez pas le vice jusqu’à être invincible car ça n’a plus aucun intérêt. Maintenant, vous êtes prêts pour jouer à un autre jeu, bien plus arcade et bien plus rigolo. On oublie les frappes chirurgicales même pas capable de faire exploser un hôpital à Bagdad et on laisse la place aux méthodes américaines, aux tapis de bombes et aux pluies de roquettes qui feraient trembler l’Himalaya ! On se lance dans des dogfights délirants ou des attaques en piqué suicidaires, les deux mains crispées sur le joystick en criant « BANZAIIIIIIIIIIIIIII ! ». On arriverait presque à oublier la pauvreté graphique et sonore de l’ensemble si on excepte les japonais qui poussent des petits cris (« Ahi ! ») quand on les mitraille. Les décors sont vides, on revoit encore et toujours les mêmes sprites mais nom d’un John Wayne en rut, ce que ça défoule !

Le point de vue de César Ramos :
Comme tous jeux amiga : peu cher, présent en lots...