SRAM 2… Sur Amstrad. Bon dès le départ je vous mets à l’aise : je n’ai jamais joué au premier du nom. Je connais juste l’histoire. Dans le premier opus, on a mis un roi au pouvoir. Là, dans le deux, le roi est un véritable tyran, et il va falloir le tuer. C’est la force de ce jeu, l’une des nombreuses : pas de censure, dès 1985 hop un petit assassinat en bonne et due forme. Classe. On a donc un jeu Amstrad (et PC aussi mais on s’en fout) de la bonne époque. Quelques professionnels de renoms ont travaillés dessus : Hemonic, Serge et Ludovic. Je dis ça car les noms sont en verlans ceux du jeu. Le roi s’appelle ErgeS, et on croise CinomeH … enfin c’était des sacrés blagueurs, ah ah on s’en est tous payé une bonne tranche ah ah. Bon, je pense en toute modestie que je viens de faire la pire intro de ma carrière. Mais poursuivons.
Le principe de SRAM est relativement unique. Encore plus à l’époque. Imaginez un jeu où vous allez parler à l’ordinateur et il va s’exécuter. Oui, bien sur vous avez du mal, nous sommes sur Amstrad tout de même… On va donc enchaîner les tableaux, où il faudra agir avec l’engin, à la manière de K2000. Oui, je prends des références de l’époque, c’est aussi ça être oldies. On va taper des commandes à un "prompt", par exemple « Manger grenouille ». Oui, Lucas Art n’a pas inventé tant de choses que ça ! Des actions simples, hein ? Pas d’excitation, le « veuillez ramasser les chaussures de la marque Tod’s s’il vous plait mon ami ? » ne marchera pas…
Bon c’est un concept assez irréel, car on ne sait pas par avance ce que l’ordinateur comprend. On va donc tâtonner comme un abruti, pendant des heures (oui, je vous promets, j’ai terminé le jeu hier pour la première fois en 13 ans !). Mais c’est ça qui est sympathique. Par exemple la première pièce. Allez, soyons fou. Je vous aide. La crypte. On regarde à l’écran. Super, une crypte, que va-t-on pouvoir faire ? On regarde et on voit deux torches. Ok, direct un petit « ramasser torche », deux fois vu qu’il y en a deux. Comme dans K2000 (Dieu, s’il vous plait, dans votre infinie grandeur, donnez moi une autre image, rapidement, merci). Ensuite vous faites le tour de la pièce avec les directions.
Et vous voyez des tombeaux, ce qui dans une crypte est tout à fait rassurant. Et bien, là par exemple, j’ai mis plus d’une heure la première fois à tenter de comprendre. J’étais là à tout essayer : pousser, soulever, tirer, démolir, sacrifier sur l’autel… J’ai tout essayé. Puis j’ai compris. Un petit « soulever tombe » devait suffire. Et tout le jeu est ainsi. Un peu d’imagination et de culture (oui, tout le monde ne connaît pas le mot torche !) viendront aisément au bout du jeu, au demeurant très court. Mais l’idée est vraiment amusante.
On avance donc de tableaux en tableaux, en donnant ses petits ordres. De temps en temps, bloqué. Par exemple, le magasin. Pas de bol, il est ouvert entre 8 et 10 heures. Vous allez donc vous occupez, en vous baladant aux environs pour faire passer le temps. L’idée pour un jeu de cette époque est vraiment novatrice. Niveau danger, peu de risque. Quelques exceptions toutefois. En passant le temps par exemple, vous pouvez bêtement vous retrouver face à des archers qui n’hésiteront pas à tirer à vue en vous voyant. Et cela un petit peu partout dans le jeu quand même. Mais l’Amstrad en brave bête vous prévient toujours d’un danger à l’aide d’un très habile sifflement (oui, je suppose que cela simulait le bruit du vent sous une porte). Tiens d’ailleurs niveau sonore ?
Là, euh, on est sur Amstrad. Oui, vous le savez, mais… On est sur Amstrad quoi, donc rien. Une musique d’intro (qui est folle en passant, je l’adore) au moment de l’écran titre, et c’est tout. Pendant le jeu quelques « bruitages » (oui c’est entre pincettes vu le niveau). On a donc le superbe souffle sous la porte, le hurlement du dragon (qui est très surprenant la première fois. Je ne sais pas si vous avez déjà eu sur le net des trucs en flash complètement inintéressants, où vous avez une image fixe, pacifique, et d’un coup un gros hurlement strident avec un monstre qui apparaît. Et bien là c’est un peu du même niveau. Les internautes n’ont rien inventé. Donc niveau sonore, le néant.
Et voila. Le jeu tient en 50 actions à tout casser. On va sortir de la crypte, du château, on va faire un gâteau, et la boucle est bouclée. Niveau durée de vie, euh… La première fois 10 ans pour terminer, la deuxième 20 minutes. En prenant le temps de faire le café. Oui, il va vraiment falloir y mettre du sien pour tout trouver, mais c’est tout à fait faisable. Le problème c’est qu’une fois terminé, on a plus grand-chose à y faire. Le scénario est quand même bien simpliste pour y retourner dès le lendemain… Mais les moments passés à tapoter et à se creuser le ciboulot sont vraiment sympathiques.
Oui, les développeurs sont des français, et ont donc truffés le jeu de petites choses sympathiques. Ainsi on peut rentrer dans une salle de bain, avec bien sur une femme à demi nue en train de prendre son bain, ou bien tester des gros mots pour voir, le résultat ne se fera pas attendre. On a tous tapé un jour dans un moment d’angoisse un « sale gros con de merde » qui vous envoie direct à la poubelle, d’où il faut s’excuser pour sortir. L’ordinateur a toujours la répartie moqueuse, et cela contribue à rendre l’atmosphère vraiment unique. Vraiment, c’est le mot.
On a ainsi une sorte de jeu conceptuel sur Amstrad, une nouveauté qui fit grand bruit, qui peut même encore étonner de nos jours. Le jeu est frais, mais on n’y retournera pas pour autant. On l’a terminé c’est bon, mais c’est une expérience à avoir au moins une fois, pour se souvenir qu’à l’époque où Internet n’existait pas, on pouvait galérer 10 ans sur un jeu sans broncher, non mais !
Mais NES Pas c'est plus qu'une simple critique, c'est d'abord le soutien inconditionnel de nos amis joueurs débutants. Car on l'a tous été, il y a plus ou moins longtemps alors... Et aujourd'hui, je vous propose la soluce de SRAM 2. Oui, c'est assez original, c'est brut de fonderie pour que vous ayez tout de même un peu de challenge, mais c'est bon esprit.
Prendre torche, prendre torche (la deuxième), nord, soulever tombe, descendre, parler avec damnés, donner torche, monter, sud, sud, soulever tombe, descendre, tirer corde, nord, allumer moteur, est, limer grille, est, descendre sous pont, embrasser grenouille, nord, regarder affiche. Attendez que le magasin soit ouvert. Nord, ouest, ouest, ouest, sud, ouest, regarder affiche. Attendez que le fou soit là. ouest, parler avec fou, est, descendre. Attendez que les archers ne soient plus là. Ouest, fouiller chambre, prendre bourse, prendre parchemin, est, lire parchemin, monter, prendre extincteur, nord, prendre farine, sud, est, nord, éteindre feu, prendre oeufs, est, monter avec ascenseur, mettre pièce, regarder nord, regarder ouest, regarder sud, regarder est, descendre, est, est, acheter carte, regarder carte, ouest, ouest, ouest, sud, appuyer sur nez, est, entrer 1, entrer 2, entrer 4, entrer 3, lire carte, faire gâteau, nord, monter. Donnez le mot de passe (le chat dort). nord, nord, sud, sud, nord, nord, parler avec roi, donner gâteau.
Si avec ca vous ne vous en sortez pas ;)