Le cercle des consoles disparues.
Shinobi
Sales curve - 1984
Shinobiiiiiite mouahahahah par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Ah le TGV… Supporter pendant 3h les rots explicatifs de Kevin, 14 ans, qui m’a vu préparer une mise à jour pour le site du bien, et n’a pu s’empêcher de me glisser un petit « Eh, mais je vous connais, je vous ai vu sur Game One non ? ». Et il a insisté le bougre, à me gaver avec sa PSP, ses « les pixels c’est naze, je suis pour l’anisotropic filtering, la NES c’est quoi ?» Bref. Un supplice. Mais je suppose ami internaute que tu te tamponnes les amygdales avec une pelle à tarte de mes états d’âme. Et tu as raison. Le TGV n’est pas qu’un repère de sots, c'est aussi pour moi l’occasion de parler de Shinobi, sur Amstrad.



Qui ne connaît pas Shinobi ? Pour ceux qui ne le savent pas, c’est dommage. Pour les autres c’est l’une des séries de Ninja les plus fameuses. Et sur Amstrad, attention, ça envoie du gros. Un jeu de plateformes sur Amstrad, c’est déjà folklorique. Mais avec un Ninja, on frôle la tachycardie. Je ne sais pas si vous avez déjà joué à un jeu de plateformes (ah ah je suis mesquin), mais vous devez tout de même savoir qu’il faut un minimum de fluidité dans l’action et le scrolling pour éviter le malheureusement trop commun effet de diaporama. Et quand on connaît les capacités de l’Amstrad techniquement, on frémit. A tort, comme souvent.



On lance la cartouche. On se retrouve face à l’écran titre lambda Amstrad : titre, clavier / joystick, et banco amigo mio. On valide ses choix, et là, MIRACLE. Oui je fais une parenthèse. Le son de l’Amstrad sert rarement, c’est un fait. On laisse donc souvent le volume au maximum, ou presque, comme un connard. Oui, si vous ne faites pas cela ne me le dites pas, en effet cela signifierait que je me suis traité de connard devant vous, ce serait moche. Bref. Et bien là, à l’écran mission 1 : pursue the terrorists, le miracle : une voix digitalisées. Sur Amstrad ! Un magnifique « Miiiiissssshhhhiiiiieeeunneeee Ouuuaaannneee » tout moisi, avec le bruit des vagues derrière (oui, les « shhhh » passent mal sur Amstrad), qui à volume maximum font peur. Oui l’amstrad parle anglais, comme ça, sans prévenir.



Il va de soi que si vous avez coupé le son de votre Amstrad, que voir un Amstrad parler ne vous surprend pas, et que si par-dessus tout vous n’avez strictement rien à foutre de ce que je dis, je viens de me taper un phénoménal moment de honte. Mais j’en ai vu d’autre, depuis cette longue après midi d’été passée dans la fosse septique de tante Patricia, a appeler à l’aide, pendant le mariage de ma cousine. Bref. Nous avons donc une voix digitalisée.



Puis le premier niveau. Ok, un compteur de gamins en bas. Cela veut donc dire que l’on va encore aller sauver des trolls, face à des méchants surement très sympas qui ne font qu’obéir à la hiérarchie. Il ne faut pas bêtement plonger dans l’aventure, il faut voir le contexte élargi du jeu. Ici, pourquoi notre héros est habillé comme un abruti d’un collant noir ? Pourquoi doit-il zigouiller à tour de bras des skins, des gros barbus, et sauver des enfants dont il n’est sûrement pas le père, ils sont bien trop nombreux ? Qui sont ces enfants pour lui, et pourquoi y a-t-il des affiches de Marylin Monroe collées partout dans le niveau 2 ? Pourquoi… Le problème est qu’il y a trop de questions, pour si peu de temps…



On doit donc sauver des gamins des griffes du malin. On déambule mollement dans les rues de la ville, dans les égouts, dans les montagnes, à croiser des vilains kidnappeurs ne résistant pas à un bon coup de shuriken dans leur face vile et avinée. Et une fois tous les gamins du niveau trouvé, hop niveau d’après. Un classique finalement.

Notre ninja est au taquet. Ça tombe bien c’est tout ce qu’on lui demande. Il sautille comme un cabri, d’étage en étage. Il dégaine ses différentes armes à la cool, parfaitement synchronisé avec ce qu’on lui demande. C’est vraiment très agréable d’avoir un jeu aussi riche visuellement aussi fluide. On avance donc pépère dans les niveaux, avec de vraies musiques. Là encore, c’est très agréable. C’est idiot, mais sur Amstrad, c’est assez rare d’avoir une musique. Et là, même pas saoûlante pour deux sous, fraîche et de bon goût, qui ne sent pas des genoux, vraiment bien. Vous me direz peut-être que les graphismes doivent sûrement ternir ce portrait pour l’instant flatteur. Et bien non, encore raté.



Les graphismes sont très bons. Les niveaux sont colorés, les détails nombreux, les ennemis bariolés, et chose rare, l’action quasiment en plein écran. Effectivement à cause des trop nombreuses limitations de mémoire de l’Amstrad, on se retrouve souvent avec des jeux sur à peine un quart de l’écran. Pas là, presque tout l’espace est utilisé, c’est complètement fou fou !



Tuer des méchants c’est sympa deux minutes, mais si c’est répétitif pendant 143 niveaux, c’est vite agaçant. Là, la difficulté est merveilleusement dosée, avec des passages ardus, voire carrément impossibles, tout ça à la fraîche, décontracté du gland. On prend toujours plaisir à allumer la bête pour se faire un petit niveau, ou deux, ou trois, tranquillement pour le challenge. Et les 5 niveaux du jeu tiendront en haleine tous les prétendants au titre.



On a donc une fois n’est pas coutume un jeu de plateformes avec un ninja vouté pour sauver des gamins. Et le tout dans un ensemble vraiment propre, avec de bons graphismes, avec des bonnes musiques, le tout bien maniable. Un jeu qui secoue les tripes de la bête, et nous montre une fois de plus que l’Amstrad était tout de même une petite merveille, et que je le défendrai ad vitam eternam pour les siècles des siècles, amen.
Le point de vue de César Ramos :
Relativement rare neuf, mais en copie un grand grand classique...