« Le petit chat est mort ».
Oui, tous les grands artistes ont une phrase qui marque une œuvre, un truc génial qui fait que l’on se souvient d’eux à un moment donné, plusieurs siècles après leur mort. Et bien moi, je commence comme ça. Hop là, je flambe aujourd’hui ah ah ah ! Surtout qu’aujourd’hui est un grand jour : j’ai retrouvé dans mes cartons un jeu grâce auquel j’ai emballé en sixième. Un de plus. A l’époque elles voulaient toutes triturer les boutons de mes jouets pour se faire plaisir, les coquines. Maintenant tout ceci est passé, et j’en suis réduit à faire des critiques de jeux vidéo de 1990. Le monde va mal c’est moi qui vous le dis…
Donc Snoopy Magic Show. Soit. Déjà le nom, on frémit. On ne peut pas rationnellement s’attendre à une merveille. Je ne sais pas ce nom suinte l’ennui. Il suppure la douleur, le misérabilisme. Snoopy. Quelle drôle de licence finalement. Lorsque l’on voit qu’en 1990 il y avait des Robocop, des Navy Seals, des James Bond, et que non, ils ont pris Snoopy… Bon je ressitue, car il y a un toujours un jeune malgache qui me lit et qui ne connaît pas mes références. En même temps c’est normal, je me mets volontairement en dehors de la foule grouillante, et me la joue inaccessible. Et bien oui, pourquoi j’irais parler à un malgache, il sent sûrement mauvais ? Donc Snoopy c’est le héros de milliers de comics trip de Schulz. Un chien un peu rêveur, un peu cynique, qui fait une satire sociale particulièrement brillante de la société des années 50-60 et après…Une vraie merveille. Mais pourquoi un jeu vidéo ?
Nous ne pouvions pas nous attendre à un jeu d’action. Oubliez les héros pleins d’huile sur le corps, les cheveux en brosse, les dents bien serrées. Là, on a plutôt affaire à un jeu de réflexion, un bon gros puzzle game des premiers jours. On dirige Snoopy dans un niveau avec des pièges, et on doit aller récupérer Woodstock, l’oiseau qui accompagne notre héros canin. Ok, là tout de suite, j’entends des bâillements. Oui, elle est là, vous sentez l’haleine fétide de l’ennui. Ca pue le suaire. Mais rassurez vous, il ne va pas falloir que se balader à la cool pour sauver le gallinacé. Il va falloir payer de sa personne. Une ou plusieurs balles parcourent le niveau et bien entendu il ne faut pas les toucher. De même, certains blocs demandent à être bougés pour avancer. « Des énigmes ! » criez-vous en cœur. Si vous êtes chez vous ne le faites pas, c’est ridicule.
Oui, des énigmes. Parfois des tapis roulants vous forcent à aller dans une direction précise, obligeant votre petit cerveau ramollis à turbiner un maximum. Et on récupère les 4 Woodstocks du niveau et hop on passe au suivant. Cela ne vous a toujours pas convaincu ? Ah vous êtes un coriace vous hein ? Bon que vais-je bien pouvoir vous raconter ? La maniabilité de Snoopy est charmante. Le petit chien se dandine comme un con qui se serait pas mégarde assis sur une bouteille de Perrier. Il avance de case en case, mais sans cet effet saccadé insupportable, inhérent au système de case. Un bon point.
Et puis finalement, un gameplay bien, un principe à la con, il ne manque plus qu’une bonne musique ! Ach, encore raté. La musique est dynamique. On ne peut pas dire. Elle varie et vous accompagne pleins tubes tout au long des 125 niveaux. 125 niveaux. Oui, mais avec cette musique, ce n’est pas possible. Trop aigrelette, trop criarde, trop. La Game Boy a essayé, mais a perdu. Encore raté vous dis-je…
Bon, un jeu de 125 niveaux, assez moche finalement, un brin monotone, avec une musique insupportable, ca donne quoi ? Et bien ça donne un jeu comme on les aimait il y a 15 ans. Maintenant je reconnais avoir du mal à m’y replonger. Ils ont collé une bonne grosse licence à deux balles sur un jeu à la con, et hop. Pas de bol, Casimir était déjà pris pour les BN Fraise, alors ils se sont rabattus sur Snoopy. Raté les gars, vous ferez sûrement mieux la prochaine fois. Ah et puis zut, Molière a déjà commencé une pièce comme ma critique. Ach, encore raté…