Sois dans le vent, amène ta cousine austro-germano-italienne.
Contra / Operation C / Probotector
Konami - 1991
Arrêtez, ou ma mère va tirer. par Petemul

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Sale temps pour les ballerines et les baveux : les biscottos sont de retours. Et j'aime autant vous dire que ça va décapsuler copieux : dans la catégorie défouloir, on tient là le haut du panier garni.



Qu'importe le nom ou le zonage : que ce soit Contra, Operation C, ou Probotector, que le héros soit un marines suant l'inculture ou un robot porte-drapeau de la censure, le plaisir sera le même. Et c'est bien de plaisir dont il va être question dans cette critique qui sera pourtant loin d'être lascive.



J'estime que vous avez suffisamment de culture et de ressource pour savoir - ou trouver sur ce site - ce qu'est la série "Contra". On avance et on tire partout. Voilà. C'est normalement de la grosse mise en scène qui tache et du blastage dans tous les coins, à tel point qu'un portage ciné n'aurait pas trop de Schwarzy, Stallone, Norris et Jean Rochefort pour apporter la dose de testostérone requise.



J'estime aussi que vous avez assez de culture pour savoir que le Game Boy n'est quand même pas la console la plus adaptée à une débauche d'effet spéciaux, et qu'on est en droit d'être dubitatif à l'idée de voir un hélico en flamme atterrir dans la gueule d'un tyrannosaure zombie qui giclerait du sang vert partout. Surtout sur un écran dégoulinant dans le vert pâle.



Sourcilleux mais bienveillant, avec l'enthousiasme circonspect du critique froid et lucide, j'ai donc pour vous replongé mes mains dans les souvenirs de mon adolescence naissante, lorsqu'un de mes amis me prêta cette cartouche d'Opération C sortie d'on ne sait où. Oui parce qu'à l'époque, savoir que c'était le nom américain de Probotector, excusez-moi mais c'était pas facile. N'ayant par ailleurs jamais touché un autre Contra ou Probotector, j'étais dans l'inconnue la plus totale. Opération C donc. Soit. Pour l'anecdote, ce jeu sera tellement bouffé par la corrosion que sa PCB finira en porte-clé, ce qui nous éloigne de notre sujet.



Je dois concéder donc que mes premiers ébats sur cette cartouche fûrent assez savoureux. Les jeux nerveux n'étaient pas légion et dame ! Celui-là l'était sans détours. Dès les premières secondes tout est là, l'action brute, la musique dynamique, la maniabilité au poil. Tirs dans toutes les direction, rafales continues, les power-ups, les sauts bien drus et parfois piégeux (on avance très peu à chaque bond), et surtout la mort au moindre coup encaissé, ce qui fait que vous pouvez perdre toutes vos vies en quelques secondes.



C'est typiquement le jeu défouloir. Un côté "Han Solo dans Star Wars", vous savez, quand il charge les stormtroopers en hurlant, sauf que lui doit faire demi-tour alors que vous, vous n'êtes pas du bois dont on fait les connards. Jouer à ce jeu représentait pour moi un pur moment de "YAAAAARGH" parfois bien salutaire après une saloperie de contrôle d'allemand sur le prétérit (qui n'est pas une maladie de peau), ou un énième rateau de Caroline, la blondasse de mes premières douleurs (qui n'était pas Polonaise, comme quoi). Amenez-vous, bandes de glaireux, vous allez tâter de mon laser-shot large comme mon tronc ! Returne sur Sirius, enculé de phasme géant ! Bouffe ton homing missile, verbleiben à la deuxième personne du pluriel ! Oui, ce jeu a sans doute sauvé bien des chatons d'un coup de pied rageur déplacé.



Après, restons modestes. Comme je l'ai dit nous sommes sur Game Boy, donc, ça va pas voler haut. Les graphismes et la musique sont, dans l'ensemble, ok : on sent la patte de Konami à fond, et la même équipe, sans doute, qui bossera sur Castlevania 2. Après, pas de quoi crier au génie non plus, j'ai connu des thêmes plus entêtants (bien que repris d'un des Contra de la NES) et des sprites plus "wouah". On regrettera aussi le fait de ne pas pouvoir encore changer de tir, ni d'avoir de bombes, ça viendra pour plus tard. Enfin, c'est court : 5 niveaux - dont deux en vue verticale qui sont du coup moins frénétiques, mais ça se tient -, pas trop trop durs, à part le dernier qui est un poil plus technique.



Avec, pour la légende, le coup de pute du siècle : après le boss final, vous pouvez encore crever comme une otarie bourrée à la bière, si si. Genre vous êtes exsangue, vous avez cramé vos derniers forces dans un sursaut épiléptique, et là, pouf, le piège, sur lequel je ne m'étends pas plus. Les salauds.



Notons enfin la possibilité de choisir son stage de départ parmi les 4 premiers - de base dans la version japonaise, via le konami code pour les autres - et on a au final un bon jeu typiquement dans les standarts du Game Boy : bien foutu, nerveux, sans fausse note, à qui il manque juste un peu d'ampleur et de longueur pour en faire une légende absolue. On a beau dire mais ce genre de choses, plus c'est long, plus c'est bon. Exactement l'opposé d'une interro d'allemand.



Remarques : Ce jeu peut donc se trouver sous le nom "Contra" (en jap), "Operation C" (en version US) et "Probotector" en version euro, avec des robots qui remplacent les musclés. De plus il est présent sur la cartouche "Konami Collection 1" dans une version colorisée chou comme tout.
Le point de vue de César Ramos :
Largement distribué, avec une légère surtaxe dûe au mythe Contra. Trouvable à pas trop cher.