Qui ne connaît pas ce titre ? Oui, j’adore commencer une critique comme cela, car je sais qu’il y a toujours un péquin qui ne connaîtra pas, et qui se sentira diminuer. Sur le coup cela peut-être insignifiant, mais à l’usure, le temps aidant, cette même personne se suicidera peut-être, se sentant diminuer par mon génie. Une horreur. Je vais donc changer d’intro.
Streets of rage est la grosse série Beat 'em all de Sega, comme Double dragon avec Nintendo. On retrouve les différents opus sur toutes les consoles oldies de la firme. Bon en même temps il n’y a pas 100 000 consoles Sega non plus, donc sur Megadrive et Game Gear. Game Gear ? Et oui, on va pouvoir casser du délinquant sur sa console transportable préférée ! Transportable ? Ah ah petit fumiste, vous ne pensez tout de même pas que la Game Gear est portable ? Ah ah quel naïf !
On se retrouve donc avec un Streets of Rage sur sa transportable. Bien sur comme tout bon beat them all qui se vaut, il y a un scénario béton. Bien évidemment, il ne s’agit pas de sauver le monde, comme vous y allez ! Il s’agit tout simplement d’endiguer le crime dans une ville où règne la terreur, et ou la pègre a pris le contrôle, à l’aide de politiciens véreux et lâche. C’est écrit dans l’intro, je n’invente rien. Donc vous allez sauver la ville. Ok, trois fois rien, ah ah. Bien sur il aurait été trop simple d’être la brebis forte, la pierre d’angle de la ville, en étant un bon policier genre RoboCop. Vous allez donc incarner un déchet de la société, la lie de tout, un ex-policier. Et oui vous n’avez pas la vie facile, c’est dommage hein ? Comme dans tous les SoR, on va pouvoir choisir son personnage, qui ne sont bien évidemment pas du tout cliché. On a Axel, le grand blond ultra musclé, taillé dans le roc, capable de survivre 6 mois dans la jungle en mangeant ses propres excréments, et Blaze, la tigresse brune, en noir et rouge. Elle aurait pu être en uniforme, en tailleur, en jogging, et bien non, tenue ultra moulante noire et rouge. Normal. Bien évidemment ils sont accompagnés des caractéristiques qui vont bien. Axel est costaud mais n’avance pas, et Blaze est frêle comme un roseau, mais trace. Et c’est parti pour l’extermination.
Au premier niveau c’est la ruelle obscure, avec force néon, poubelles à renverser, et petites frappes de rien du tout. Tout au long des cinq niveaux, on va passer de la ruelle, au bateau des méchants, à leur usine, puis leur centre opérationnel (quel grand mot pour dire base…) pour terminer par le bureau du gros vilain chef. Le tout avec des graphismes plutôt frais. On a vu mieux, mais il y a ce côté que j’apprécie énormément dans les SoR : les villes oldies. Tout ici sue les années 90. Les immeubles carrés, les lumières flash, les néons roses, l’ambiance glauque… Qui pour une console transportable est incroyablement bien rendues. Les niveaux sont peu détaillés, sauf la rue. Cela tombe bien c’est le premier, même si vous puez la lose vous pouvez le voir, ah ah… Donc des graphismes assez ‘average’ comme disent les américains, mais qui font leur boulot.
Les sprites des héros sont de même assez faibles. Très petits. Mais vu la taille de l’écran du monstre on ne peut pas trop s’étonner… Et le comportement de nos héros d’ailleurs tiens ? Un peu lourd. On se traîne dans les rues de la cité, on combat lourdement, et notre vitesse ne se différencie pas assez de celle des adversaires. Ce qui donne de très désagréables parties de ping-pong entre deux ennemis qui se renvoie le corps meurtris de Blaze ou d’Axel, lorsqu’on se fait choper. Donc un comportement un peu lourdingue, des graphismes moyens, reste-t-il quelque chose à ce jeu ?
Oui, mais c’est un détail. La musique. La musique va avec les immeubles carrés : oldies à souhait. On en mangerait. Des beats complètement roots, des mélodies exceptionnelles, c’est un véritable bonheur pour les oreilles ! On prend un malin plaisir à écouter les musiques du jeu. Malheureusement il n’y a presque que ça. En effet la difficulté générale est énorme. C'est-à-dire que vous allez en chier, même en mode easy. On défonce les boutons de la Game Gear, en mettant le paquet pour tenter de s’en sortir. Et le pire dans tout cela, c’est que c’est chronométré… Une horreur. Une fois complètement dedans le jeu est très court. Ce n’est pas les salves de trois gars qui arrivent par trois gars qui arrivent qui font frémir, c’est le chrono. Rien que d’y repenser j’en tremble…
Ce jeu est donc relativement moyen. Graphismes faibles, maniabilité vraiment pas top (oh le doux euphémisme…), jeu difficile, mais musique et ambiance vraiment oldies. Cela suffit-il à sauver un jeu ? Non, je ne pense pas. Adapter SoR sur Game Gear avait quelque chose de frais, malheureusement le résultat est léger. Dommage…