Martine à Leucate.
Streets of Rage 2
SEGA - 1993
L'éternel combat du bien contre le mal... par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Sega remet le couvert de sa série de Beat 'em All ultra connue sur sa console transportable. Oui, vous vous doutez bien ami internaute que si je parle aujourd’hui de Streets of Rage 2, c’est qu’il y a bien évidemment eu un 1 avant. Comme je suis cohérent, cet opus est bien sur traité sur ce site, ah ah c’est évident. Pour ceux qui ont déjà lu la critique du premier, ils se souviendront de l’âpre goût que celui-ci m’avait donné. Et bien ici, on dirait que Sega m’a entendu. Dans ce numéro tous mes reproches ont disparus, et on a donc enfin un vrai Streets of Rage digne de nom sur Game Gear ! Analyse d’un miracle.



Streets of Rage pour ceux dont la culture n’a d’égal que l’haleine fétide et le patois pittoresque, c’est le beat 'em all de Sega. Il en existe 3 sur Megadrive, testés avec amour par l’ami Ghost Rider, et les cieux lui rendront ses tests dans un futur plus ou moins proches (au ciel quoi). Mais Sega ne s’est pas arrêté qu’à la Megadrive. Ils ont aussi frappé plus fort avec les deux opus Game Gear. On y retrouve bien évidemment tout ce qui a fait le succès de la série. Rythme bien balancé, ambiance oldies dans les ruelles (oui, c’est un fait ce n’est pas l’argument clé que l’on utilisait dans les années 90 à sa sortie, c’est logique. Si vous continuez à critiquer le guide il va partir en courant, alors attention…), musique de folie et graphismes cultes. Ce deuxième opus Game Gear est enfin à la hauteur !



On commence très fort, avec un scénario digne d’un Kubrick. Souvenez-vous vous avez nettoyé la ville de la pègre corrompue, des vilains drogués, des casseurs de voiture, des travestis dans ce monde pourris où il ne fait jamais jour où les chiens sont les êtres vivants les plus respectés de la ville. Et bien ici, pareil. On a droit à une intro complètement culte. En gros « vous avez nettoyez la ville, c’est bien, mais vous auriez pu faire mieux. Le mal est revenu, et là il va vraiment falloir mettre le paquet et ne pas se foutre de la gueule du monde comme la dernière fois tu vois ce que je veux dire ? ». Je n’avais jamais appris autant de mauvaises nouvelles en rigolant. Et oui, l’épisode 1 n’a donc servi à rien, c’était un leurre pour que nos héros redeviennent policier et plus paria, mais rien d’autres. Le monde est vraiment complètement foutu. Je m’en vais me resservir un pastis pour supporter le chox. Damned, que sont devenus nos héros d’ailleurs.



Surprise à l’allumage déjà : on peut choisir avec 3 personnages. On retrouve Axel, le décérébré, que l’on envoie dans les missions difficiles avec sa ceinture de dynamite accroché au cou, pour le folklore. C’est l’homme des missions « alternatives » comme on dit dans le milieu. « Alternatives » en ce sens que qu’un coup elles marchent, mais généralement elles foirent. Et Axel est toujours là avec la bave aux lèvres, ses gros bras tendus comme un anus avant un bon lavement (merde à la censure (NDLR : garçon tu craques, la censure, c’est toi…)), à valider ce genre de mission en apposant son accord vocal (il ne sait pas écrire) avec son désormais célèbre « MouuaAAaAAahh jJjJjje PpppPPrrennddds » dit en bavant, qui fait toujours rire ces petits collègues du commissariat central. Ah ah, Axel n’est pas le dernier pour la déconne, ah ah



Mais Axel est toujours accompagné de sa partenaire de charme, Blaze. Terminé le look sado maso / cuir rouge et noir dans les ruelles mal famées. En effet, le dernier opus nous a appris qu’à la fin du jeu elle était passée à la casserole dans une ruelle obscure, avec une dizaine de très vilains, qui avaient craqués sur sa robe. Un classique. Quoi vous n’avez jamais eu la vraie fin du jeu ? Ah ah comme vous êtes naïfs. Évidemment qu’elle est encore habillée pareil… C’est l’argument « le beat 'em all c’est aussi pour les filles ». Et oui, le segment de marché visé par Sega était à l’époque inexistant, et c’est encore le cas de nos jours. C’est admirable de viser des marchés qui seront là dans 30 ans, à l’avance. Ça c’est du calcul. Si j’avais été un financier extraordinaire, je dirais que Sega, avec de tels projets, survivra pendant encore des décennies… Mais je n’ose trop m’avancer…



Et nos deux compères sont accompagnés d’un petit nouveau, Skate. L’adolescent cool, la casquette rouge en arrière, de type africain (le type, pas la casquette). Et comme son nom l’indique, il fait du… Skate. Non, je plaisante, ah ah cela se saurait. Oui, je plaisante beaucoup aujourd’hui, mais toi là qui me lis, tu as les yeux qui sentent le vice alors j’essaye de détourner tes mauvaises pensées… Skate est donc le djeunz cool des années 90. L’histoire ne parle pas de lui, qui est-il, d’où vient-il ? On peut supposer qu’Axel était un pote de son frère, frère qui a péris dans un accident de mixer, et qu’Axel s’est juré de veiller sur lui toute sa vie… Ou quelque chose de ce genre. Bien sur Axel en bon décérébré veille sur lui en l’envoyant casser du méchants dans les rues. Skate n’a aucune capacité. Si j’étais bilingue je dirais qu’il est useless. Il va vite, mais tape avec ses petits poings de pré pubères sur des types qui font 4 fois sa taille. L’échec. Bon bref, on se retrouve avec notre brochette de héros, qui part sauver une nouvelle fois la ville.



Mais encore ? Et bien classiquement on commence par la rue, puis le bar, puis la forêt, puis la base des méchants, la mer, etc… On se baladera donc un peu partout. Oui, je pense que l’on doit nettoyer une grande ville. On passe de la rue à la mer en deux minutes, en passant par la forêt amazonienne, je pense que la tâche qui a été confié à nos héros est un petit peu abusée. Ce serait un guet-apens que cela ne m’étonnerait pas… Dans les 5 niveaux du jeu on se retrouvera à changer très souvent de décors, ce qui est très agréable, et donne une variété extraordinaire de paysage, ce que l’on avait pas du tout dans le premier épisode.



Ici les graphismes sont bons, enfin. Les ambiances sont presque l’identique des épisodes Megadrive, et c’est du bonheur. La ville a toujours ce petit côté oldies 90 exceptionnel, avec ses immeubles carrés, ses néons fluos, ses pavés trempés de la fraîche rosée du matin… On aime. On ne peut qu’aimer d’ailleurs. Vous n’aimez pas ? Ah ah mais tu consommes de la drogue ou quoi ? L’ambiance graphique est donc exceptionnelle pour un jeu Game Gear. On prend un malin plaisir à avancer juste pour voir quelle sera le prochain décor. Saviez-vous aussi que la plus belle couleur de la Game Gear est le bleu outremer ? Et bien maintenant vous le savez, et vous pouvez le découvrir dans le niveau de la caverne en fusion. Les reflets des rochers en fusion sont à base de cette couleur, et le bleu outremer (quasiment un bleu Klein (qui a dit que l’on n’apprenait rien sur ce site bordel ?)) allié à la vigueur du orange et du jaune, c’est magnifique. Un très bon point pour les graphismes.



La musique quant à elle est toujours excellente. Je ne sais pas pourquoi, mais la Game Gear a un processeur sonore qui sonne complètement root, oldies. Il y a un ton extraordinaire aux musiques Game Gear, surtout lorsque le décor suit la même pente glissante qui amène à la nostalgie. On se surprend à écouter les musiques avec attention, ce qui est rare pour un beat 'em all. Du grand art, les ambiances sont toutes très sympas, vraiment encore un bon point.



Et nos héros dans tout ça ? Et bien ils ont été mis à jour. Adieu le syndrome de diriger un golem de fer, tout lent. Ici place à la souplesse des personnages. Enfin ! On les dirige avec amour, pour castagner du vilain, et évincer le crime avec passion. Avec deux boutons les développeurs ont réussis à faire faire une multitude de coups à nos héros. On retrouve aussi la possibilité de faire un coup spécial, en restant appuyer sur le bouton 1. Les ennemis valsent, avec une facilité déconcertante, tant le maniement est exceptionnel.



Facilité déconcertante ? Non, j’y suis allé un peu fort. Le jeu n’est pas des plus faciles. On peut d’ailleurs choisir parmi 3 niveaux de difficulté, qui changent en fait la vie des adversaires. En easy, un coup et c’est la mort pour la plupart, et en hard il faut 10 minutes par méchant pour le battre comme du plâtre. Le jeu n’est donc pas particulièrement dur, mais simplement long. En easy, en 30 minutes c’est torché. C’est énorme pour un jeu Game Gear de cet ordre. Décidément je me demande bien si je vais pouvoir lui trouver quelque chose à lui reprocher…



Et bien non je ne trouverais pas. On pouvait craindre que les développeurs se soient endormis en refaisant un SoR 1 mis à jour, sans amélioration. Et bien si ! Tous les problèmes ont été corrigés, et c’est avec la plus grande joie que l’on découvre les graphismes somptueux, les commandes améliorées, les musiques de folie, le tout dans une ambiance oldies à mort. On ne peut qu’apprécier, et prier tous les soirs au salut de l’équipe de développement. Encore merci pour ce petit bijou…

Le point de vue de César Ramos :
Peu commun, mais généralement pas trop cher, profitez-en.