Ah l’unique console de Sega portable grand public… Oui, toi, le jeune, Sega n’a pas toujours été un nom sur des jeux GBA. Autrefois Sega était une marque de qualité (sous-entendu pour nos ami(e)s léger(e)s : cela ne l’est plus) qui fabriquait et jeu, et consoles.
* Flashback pfffuiiitttt * (oui, les machines à remonter le temps des films de série Z font toujours ce bruit là)
Nous sommes en 1990. Sega en a ras le bourgeon de voir Nintendo gagner de plus en plus de part de marché. Sur tous les marchés. Et il y a de quoi être agacé, partout où le gros N passe, le reste se meurt. Et ce n’est même pas grâce au matériel plus performant, non non non ! Nintendo va bien, et Sega s’agace (oui cette expression tue tout) Briefing de réunion chez Sega, un soir de blues à Helsinki :
Le patron : « Bon là va falloir faire quelque chose nous sommes partout, avec nos consoles de salon qui tuent et nos machines d’arcade, mais non, nous sommes toujours grillés. Et ce n’est même pas parce que nos produits sont pourris, loin de là. Je me demande si il ne faudrait pas tout miser sur la ludothèque... »
Salarié à lunettes, le cheveu collé sur le front, dents de lapin, pellicules aux épaules (non, il n’est pas photographe, ça ne voudrait rien dire...) « Non chef, moi je pense qu’il faudrait lancer une console portable (ohhhh !) qui se démarquerait grâce au hardware ultra performant (ahhhh !). Je pense que le noir et blanc c’est mort, que vive la couleur et le baveux sur les écrans (oui, Nintendo reprendra cette philosophie avec sa 64, mais c’est une autre histoire). »
Ainsi soit-il. Malheureusement ce salarié à l’œil torve avait une influence sans nom sur le DG de l’époque qui buvait chacune de ses paroles comme une prophétie (à défaut du jus qui coulait de ses chaussures. Bon sang mon déjeuner remonte j.. je…). Et ils pondirent la Game Gear. Techniquement, il n’y a pas photo, c’est un monstre. Enfin une Master System pour être exact. Oui, l’architecture est quasiment identique. Ils ont juste ajouté un écran couleur rétro éclairé, faisant la fierté de tout possesseur de la bête. Oui, on peut le dire la bête pile la Game Boy (ami(e) intégriste, je ne dirais jamais Le game boy. C’est du fanatisme primaire. D’où le oldies est intégriste hein ? Mince c’est marqué sur la home du site). On se retrouve techniquement avec :
- un classique 8-bit Z80 à 3.58MHz
- 8Kb de ram, 16KB de ram vidéo
- une palette de 4096 dont 32 affichables à l’écran
- 64 sprites affichables à l’écran
- des tiles de 8*8 pour une résolution de 160*146
- un écran baveux de 3 ,2 pouces rétro éclairé
- 4 canaux stéréo
Cela ne transparaît peut être pas là, mais de mon temps c’était vraiment une bête. Ajoutez à cela un bouton start, deux gros bouton A et B bien solides, une croix directionnelle, et hop adjugé vendu. On coule le tout dans une superbe carcasse noir du plus bel effet, et le monde va mieux. Sur papier ça donne, surtout que Sega ne s’arrête pas là.
Quitte à reprendre le hard de la Master System, autant sortir l’adaptateur de jeux Master System pour Game Gear. Oh oui c’est une bonne idée, bravo chef ! Ajoutez à cela le tuner télé. Et oui, magie ! Pourquoi ne pas profiter de la portabilité et de l’écran couleur de la bête pour regarder la télé ? Bon uniquement en NTSC, ami français(e) ne cherche pas cet accessoire inutile par chez nous. Ensuite la grosse loupe pour l’écran, le pack de piles rechargeables, et roule jeunesse, en avant vers la gloire, yeeeeehhaaaaa ! (cri du cow boy pour Sergio Leone. Si un jour vous croisez un cowboy qui crie comme ça, appelez-moi, je le photographierai.)
C’était sans compter les erreurs de la bête. Oui, il faut reconnaître que sur papier ça donne un maximum tout ça. Mais raté. La console est couleur, c’est chouette youpi youpi. Mais qui dit « rétro éclairage » dit « Suçage de piles » Et oui, la bête ne tient pas plus de 3 heures d’autonomie, et encore, avec un bon vent dans le dos. Personnellement je n’ai jamais dépassé l’heure de fonctionnement. ‘achat d’un adaptateur universel est donc fortement recommandé. Ah oui, mais une console portable reliée au secteur c’est une transportable ? Exact. De plus, l’écran est baveux à souhait, malgré des couleurs tout de même relativement éclatantes. De plus la console coutant 3 fois plus cher à construire se vend donc beaucoup plus cher. Et là, c’est le drame (remercions Laurent Cabrol, qui est venu nous dire bonjour juste pour cette phrase)
Oui c’est le drame. Les éditeurs boudent la console, les joueurs aussi. Quelques jeux sortent, donc 95% de licences à succès de l’époque. Quelques nouveautés fraîches comme The Ottifants, et beaucoup de repompes Master System. L’exception qui confirme la règle : Fantasy Zone Game Gear éclate celui sur Master System. Peu de jeux vraiment marquant sortent sur la bête, malgré une bibliothèque conséquente de tout de même 230 jeux environs. Ach, encore raté.
Perso mon approche de la Game Gear est un peu particulière. Je l’ai eu à sa sortie en cadeau de Noël, de mes grands parents-que-je-ne-vois-jamais-mais-m’offrent-tout. A la traditionnelle question « Que veux tu pour Noël ? », je n’avais pas de solution. La lecture d’un Picsou Magazine, et hop, la Game Gear. Jamais vu, jamais entendu parler, mais c’est cher et en couleur, je vais pouvoir craner à la récré. Et je l’ai eu.
Je me souviens même de la boite. Il y avait des captures de pleins de jeux dessus, et je me souviens (oui public, que ne ferais-je pas pour toi) que je regardais quel jeu j’allais essayé après l’avoir ouverte. Oui, je pensais que les jeux sur la boite étaient dans la boite. Enfin..
Puis Columns. Des années de Columns. Seul dans mon paysage vidéoludique de l’époque, je n’avais jamais rencontré personne qui l’avait, et n’ai donc jamais poussé l’exploration de la ludothèque bien loin. Puis la révélation : les promos de déstockage de l’hypermarché de la flèche. Damned, j’ai acheté (enfin ma grand mère (mon autre grand mère)) 2 jeux d’un coup. Mon dieu ma collection enfla de 200% en une journée ; Et ce fut le début de l’amour de cette console.
Plus les années passent, et plus je me dis que non, elle est vraiment méconnue, en tout cas mal jugée. La couleur est (mine de rien) un plus vraiment agréable, et je pense m’être fait mes jeux cultes. J’aime ma Game Gear et elle me le rend bien. Par chance les jeux sont vendus généralement des bouchées de pain, et c’est tant mieux. C’est la console oldies nouvelle génération ;)