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California Games
Epyx - 1989
Du rêve à la (dure) (très dure) réalité… par Hebus San

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
California Games est un titre qui représente beaucoup de chose à mes yeux. Nonobstant ses qualités, ou plutôt ses particularités, intrinsèques, il symbolise une foultitude de choses nichées au creux de mon petit cœur fragile battant bien malgré lui la chamade dès lors qu’on évoque la tapenade noire (la verte c’est pour les pédés), Jennifer Connelly (qui ne peut décidemment pas avoir 40 ans l’année prochaine, wikipédia DOIT se planter) ou California Games, justement.


L'illusion du choix : fig. 1

Vous vous en foutez sûrement, mais ce jeu constitue ma porte d‘entrée dans l’univers de maître Sega. Ce qui tend à prouver deux choses : premièrement qu’à l’aube de l’adolescence on a rarement bon goût (Tokyo Hôtel j’te juuuuure c’est géniaaaaaaal), et deuxièmement que les entrées en matière ne sont pas forcément fantastiques et qu’il faut toujours donner une deuxième chance au produit avant de s’en détourner. Il va sans dire que cette dernière phrase est parfaitement applicable aux amours naissantes et aux premiers émois humides et autres ébats maladroits jonchés de tâtonnements hésitants et ridicules bien familiers de la frange néopubère de nos lecteurs assidus. Rassure-toi, jeune, un jour viendra où tu sauras ne pas te tromper de trou et où les gloussements moqueurs de ces petites putes se mueront en suppliques hurlantes entrecoupées de sanglots de plaisir. Ce jour-là tu ouvriras les yeux et comprendras beaucoup de choses : ta mère a vraisemblablement dû gueuler comme ça un jour, et California Games comme introduction à la Master System, c’est pas glorieux.


Humour, quand tu nous tiens!

Et pourtant le jeu d’Epyx est diablement aguicheur. Exit les couleurs baveuses dégueulasses de la NES qui m’ont pourtant fait rêver durant de nombreuses nuits. La clarté et la justesse des tons de la Master System viennent de marquer ma rétine à jamais lors d’un bien innocent passage chez mon voisin au cours d’un après-midi estival jusque là bien ennuyeux. Je n’aurais alors de cesse que de réussir à vendre ma NES et sa cohorte de jeux pour pouvoir me payer une Master System et cette somptueuse cartouche.


Trop facile! Je le savais qu'E.T. c'était une fiotte.

Pourquoi somptueuse ? Tout simplement parce qu’à l’aube des années 90 les USA font rêver des millions de gamins, moi le premier. Et la Californie est le symbole absolu de cette Amérique toute puissante : Beach Boys, Hollywood, Starsky et Hutch, Alcatraz et ses douches….
Rajoutez à ça une bonne grosse couche de FUN inhérente aux sports branchés de l’époque et vous obtenez un mélange parfait, le cocktail idéal de ce qui est branché en 1989.


Et c'est un somptueux Triple Lutz piqué sur ballon de plage que nous execute à la perfection la jeune Teub Kawasaki.

Et les petits gars du développement s’en sont donné à cœur joie : plaque d’immatriculation made in USA en guise d’écran d’intro accompagné d’une reprise d’un vieux standard rock américain (Louie Louie, merci à ceux qui m’ont aidé) le tout pour amener le joueur à un écran de choix des épreuves auxquelles il désirera participer parmi un panel de six sports qui fleurent bon le soleil californien. Ecran de choix bien évidemment rehaussé de moult effets fluo/zigzag/scoubidou bien dans la veine artistique d’alors.


Tumeur albinos périorbitaire externe : fig. 1

Vous pourrez donc vous la jouer beau gosse en surf, casse cou en BMX, cool attitude en footbag, pétasse avec option mini jupe flottante en rollers, rebelle en skateboard, ou simplement pauvre nul avec un misérable et vulgaire frisbee.


A part deux pauvres pétasses décérébrées, qui irait faire du frisbee dans un parc à ours?

Vous connaissez la Californie ? Moi pas. Enfin pas autrement qu’à travers ce que j’en vois dans les médias, c’est à dire les clichés de base. Donc avec du Schwarzenegger en guest star à tour de bras. Parallèle amusant, à l’instar de Monsieur Univers étant passé de Conan à la politique, le temps n’a pas épargné California Games pourtant fleuron du genre si prisé des jeux multi-épreuves puisqu’il a été adapté sur pas moins de 12 supports différents. Avec plus ou moins de réussite il est vrai, mais sur Master System le jeu ne fait pas pitié. Enfin ne faisait.


Je vais prendre une demi-pipe, s'il vous plaît.

Car aussi douloureux que ce soit, il faut bien reconnaître que l’adrénaline enivrante des sessions de surf au ras du rouleau, toujours à la limite de la chute pour mieux flirter avec le tube, a bien morflé en vingt piges. Là où un track ‘n field a gardé ce qui faisait son panache (et le malheur de nos pads), California Games apparaît désormais comme un jeu horripilant, désespérément lent, poussif, à la maniabilité désastreuse et pas intuitif pour deux sous.


C'est CA une demi-pipe?? Pffff...

Je vous ferai grâce d’un descriptif détaillé et exhaustif des épreuves, parce qu’honnêtement aucune ne tire vraiment son épingle du jeu. Le principe immuable est évidemment de scorer plus que l’adversaire en enchaînant des figures au petit bonheur la chance de ce que la maniabilité épouvantable vous autorisera à faire. C’est à dire pas grand chose.
Tout au plus peut-on enchaîner deux-trois choses au footbag en ayant bien assimilé que de toute façon, il faut appuyer sur le bouton le plus tôt possible pour espérer sortir un jongle. Dans la pratique c’est quand la balle sera au dessus de votre épaule qu’il faudra appuyer pour la reprendre avec le talon. Redoutablement logique. Et excitant à l’époque. Snif.


Le dauphin : fig. 1

Quoi qu’il en soit, California méritait son test pour toutes les raisons évoquées plus haut, parce qu’il a fédéré des millions de joueurs au travers de multiples plate formes, parce qu’il était et reste sacrement beau pour de la 8 bits, parce qu’il a ce souci du détail qui ne se retrouve que sur les jeux de qualité, comme ce requin qui guette votre chute en bas de la vague, ou cette mouette facétieuse qui viendra pourrir votre série de 8 jongles consécutifs. Sauf que les standards de qualité ont évolué depuis.

Que c’est moche de vieillir.


Voilà, c'est un peu les notes que mérite le jeu en fait...
Le point de vue de César Ramos :
Terriblement commun mais il n'empeche : personne ne devrait vendre ce truc là.