Je vous ai déjà parlé de mon tonton Cristobal ? Celui qui est revenu ? Non. Bon et bien je vais vous raconter la vie passionnante de mon tonton des Amériques, son témoignage et diapo à l’appui. Prenez un oreiller, ça risque de durer pas mal.
Mon tonton, c’est la légende de la famille, un homme comme on en fait plus. Il était aux États Unis pendant la prohibition, il était détective, le meilleur. Tellement bon, que 50 ans après, Sega lui a dédié un jeu sur Master System. Gangster Town raconte donc un épisode insignifiant de la life de tonton, mais je vais lui laisser la parole pour nous raconter ça…
"Salut gamin. Installe toi là et fait péter le whisky, j’ai la gorge sèche... Tu sais, cette ville était pourrie. Pleine de gangsters. Heureusement, mon pote et moi on était là pour prendre des noms et botter des fesses. D’ailleurs une fois on a dû se faire une descente dans le centre ville pour déloger cette racaille.
Et ouais garçon, la vie de détective, c’était pas de tout repos. Tout ce qu’on a pour se défendre, c’était nos pétards. Heureusement qu’ils étaient à barillet infini, parce que sinon avec tout ce qu’on avait à abattre comme ouvrage, on aurait de toute façon pas eu le temps de recharger.
D’abord, il a fallu qu’on prenne la vielle Ford de Jacky (mon collègue un peu gné gné) et là les embrouilles ont commencé. Il a fallut faire causer la poudre, parce que les gangsters nous ont attaqué en voiture. Et ces sales fumiers ont aussi sorti l’artillerie lourde, avec un zingue qui nous bombardait en même temps. Heureusement qu’on pouvait faire sauter les roues des voitures facilement, en ce temps là… Après quelques kilomètres un peu agités, on est finalement arrivé en ville. LA ville. Tellement pourrie qu’on l’appelait Gangster Town…"
"Gang ? Comme dans gang-bang ?"
"Mais non connard. Cette partie là c’était après la mission. Allez, tais-toi et laisse parler ceux qui savent. Bref, j’ai vu qu’on avait repris ça en jeu, chez les bridés, alors je vais te montrer ça en direct. Et tu verras que tonton tire toujours comme un pro. Va chercher ton bordel là, ta Sega."
--- Intermède branchement de console. Tonton en profite pour s’entrainer en dégommant un tiers de la bouteille de Whisky ---
"Donc là tu vois, c’est le premier niveau, c’est aussi le début de la balade avec Ibrahim, mon collègue amerloque pure souche. Ah ouais, c’est pas mal fait leur truc, on se fait vraiment canarder depuis une Ford T, comme à la belle époque.
Par contre c’est moyen réaliste, tes gangsters ils ont tous la même tronche. Et quand on les abat, ils montent au ciel sous forme d’ange. C’est choupi mais ces raclures méritent pas tant de bien. Ah, on peut buter les anges aussi ? Bon point, ça garçon.
Ton bouzin en plastoc vaut pas un vrai pétard mais c’est précis quand même. Pis moi quand j’y étais, on voit que le bruit des balles, là il est pas top. Voilà, fini, on s’est même fait bombarder par un biplan. Tout y est, comme dans le temps. Allez, le temps que le niveau deux arrive, remet moi un whisky ou deux.
Ah la ville. Ouais. C’est un peu momoche, on dirait pas trop la ville que j’ai connu. C’était pas aussi flashy niveau couleurs, il me semble enfin… Oh tiens un gazier plus résistant que les autres. Vais lui coller du plomb dans le buffet et il fera moins le malin. Ha ha. Pov con, va.
Allez va me servir un verre le temps que je commence le niveau 3"
"T’as plié la bouteille, tonton"
"Fais pas chier ouvres-en une neuve, merci. Bon, le jeu… ‘tain il commence à être flou ton truc… ha ha ! le niveau 3 c’est le bar ! Moi quand on me dit bar, je réponds whisky !"
"Tonton…"
"Whisky j’ai dit. Merci. Bon, encore des mecs à buter. Ils sont tous jumeaux ou quoi ? allez hop, le bar. Pan pan, t’as mort . Ha ha ha .Oh putain, ça tangue, t’es sûr qu’il marche ton merdier japonais, là ?"
Bon, vu l’état de tonton à ce moment là, je vais reprendre le clavier avant qu’il ne gerbe dessus. Surtout qu’il reste encore 3 niveaux : la ville acte 2, le club de jazz, et enfin les docks. Chacun se terminant par un boss plus ou moins solide. Une bonne partie du décor est destructible, et le jeu est plein de bonnes idées. Par exemple, dans chaque niveau, il y a un objectif de statistiques de tir à remplir : si on l’atteint, on gagne un cœur de plus dans sa barre de vie, sinon on continue comme ça. Il va donc falloir être bon dans les premiers niveaux pour ne pas trop en chier dans les derniers.
De temps en temps, un petit jeu bonus vient égayer le tout. Franchement dispensable, mais ça permet un retour immédiat dans les salles d’arcade des années 80, où tout bon jeu se devait d’avoir une phase de bonus (oui, oui, même Street Fighter, souvenez vous…)
Techniquement il est plutôt sympa, même s'il est très court (il se termine finger in ze noze en 20 minutes) mais par contre assez difficile, parce que les tirs sont vraiment très précis et les ennemis pas bien gros. Niveau graphique, c’est correct, sans plus, mais suffisamment clair pour qu’on dégomme sans se planter. Le gameplay est truffé de bonnes idées, comme les objets qu’on peut faire tomber sur les vilains ou les chapeaux des méchants à faire sauter d’un tir bien placé. Zizique et bruitage mettent bien le bazar en valeur, même s’ils ne sont pas inoubliables.
Bref, Gangster Town est un excellent jeu de tir, un des rares à exploiter le pistolet de la Master System, et il serait fort dommage de s’en priver. Bon, ce n'est pas tout ça, mais tonton est en train de ronfler dans le salon, faut que je le traine jusqu’à son lit.