Je suis mal ami internaute. Je suis très mal car je m'attaque aujourd'hui à un jeu que je classerais dans la catégorie des MEP (les Mythes En Puissance). Et Dieu sait qu'il y a peu de jeu dans cette liste. Qui ne connaît pas cette fameuse série des FIFA ????? Je plains ce misérable païen qui ne connais rien au foot, et donc à la vie. Si, comme moi, vous avez appris à aimer le foot en regardant Olive et Tom (pardon, mais je me devais, en tant que grand fan, de faire un parallèle), alors, vous serez conquis.
Tout le monde se rappelle de ce petit japonais qui veut jouer dans l'équipe nationale brésilienne, des « ballons-haricots », les ballons de foot qui changeaient de forme tellement Olivier Aton (qui, un jour, en a fait exploser un en frappant sur la transversale) ou Mark Landers (qui, lui, faisait des trous dans les murs des stades) frappaient comme des brutes. On se rappelle aussi des terrains étrangement incurvés d'environ 18,5 km, de l'étrange amitié (homosexuelle ?) entre Olive et Bruce Harper (vous savez, celui qui était sur le terrain, et on se demandait pourquoi il y était?), de Thomas Price qui arrête une balle de base-ball et un ballon de foot américain après un rebond, et surtout Olive le Beau Gosse se sert-il Patty à la fin ???????? J'ai pas vu les derniers épisodes. Si vous connaissez la réponse, écrivez moi SVP.
Bon. Revenons-en au jeu en lui même. Au cas ou vous ne l'auriez pas encore compris, je le vénère. Comme tout les jeux de foot d'ailleurs. Sauf "Kick Off", mais là, on aborde un autre sujet. Passons. Ça commence donc par le désormais célèbre, le fantastique, le mythique : « E-A Sports. It's in the Game !!! », suivi de l'image bien moins culte de ce baby-foot ou j'ai passé des jours entiers en terminale. Les premières notes viennent ensuite.
Et si, comme moi, vous n'avez pas touché ce jeu depuis... heu... longtemps, trop longtemps, beaucoup trop longtemps, alors là, vous retrouvez votre envie de tuer, votre vie recommence. C'est comme si tout ce que vous avez appris sur le foot dans votre vie misérable n'était plus que de la merde à présent.
Choisir un match amical (avec tout ce que le mot amical comporte de relatif. Si ça signifie: tacles par derrière (non, rien de sexuel) les deux pieds décollés au niveau des genoux, tentative de cassage de nez à chaque balle en hauteur, des épaules contre épaules où on est sur de gagner puisqu'on ne met pas l'épaule, alors ces matchs sont super amicaux). Nous disions donc un match amical, équitable bien évidemment, opposant les Étoiles EA (c'est-à-dire les stars du jeu comme Janco Tianno, H. Van Smeiter... plein de noms qui vont vous revenir en jouant), aux autres stars du jeu, mais en partant de la fin: le Qatar. Avec une moyenne de 2, ils devancent de très peu le Luxembourg. Appuyez sur start, et la Magie se met en marche.
Le MU de ce jeu (non, ami puriste, ça ne signifie pas Manchester United. Enfin pas seulement. Ca veut aussi dire Mythe Ultime) est ceci : les conseils de Ron Barr (ça doit être le frère de Rosanne). Je les lis toujours, et, à chaque fois, ça provoque chez moi une énorme érection. Ce qui est fantastique, c'est qu'avec lui, même un match de merde opposant la Nouvelle-Zélande à la Roumanie (ce qui, il faut le dire, intéresse quand même assez peu de monde) rempli un stade de 80 000 places. Le père Ron nous dit donc que l'équipe de France constitue un bloc quasi-infranchissable, que le Brésil aurait, parait-il, une bonne équipe, l'Argentine possède l'une des meilleures attaques, le Qatar est une équipe de merde, mais en progrès (et au vu de leurs notes, on se dit qu'à ce niveau, même en travaillant très dur, on ne peut plus régresser) etc... Un petit speech pour chaque équipe. C'est énorme.
C'est ici qu'on commence le match. Et c'est peut-être le problème du jeu. La jouabilité est bien, mais pas top. On a tendance à faire un peu n'importe quoi. Si vous êtes en galère de buts (et là, je m'inquiète pour vous), 2 trucs qui marchent à chaque fois (si vous les avez pas trouvés tout seul, je m'inquiète pour vous): quand vous marquez en haut, frappez comme une brute quand votre joueur se trouve à une trentaine de mètre des buts. Si c'est cadré, ça rentre comme papa dans maman. Deuxième truc : la tactique du coyote. Frapper vers le but. Le gardien l'arrête. N'oubliez jamais qu'il est quand même vachement con. Essayez de calculer à quel endroit il finira sa « course d'élan ». Placez vous à environ 2 mètres de lui, et de préférence face à ce bouffon. Quand il dégage la balle, appuyez sur A. Votre joueur va sauter et mettre un coup de boule violent à la balle, qui rentrera tranquille, pépère, dans le but vide. Vous devriez avoir une moyenne d'environ 6 ou 7 buts par match. Ne vous en faites pas si vous vous prenez un but. Pas de panique, c'est normal. Même le Qatar est susceptible de vous en mettre un (un but. Pas un... bref! Passons).
Comme dit précédemment, on fait un peu n'importe quoi dans ce jeu. Quand on perd la balle, on appuie sur tous les boutons dans le secret espoir de blesser le fils de pute qui nous l’a emprunté, pour un bref instant, cette petite boule ronde appelée ballon, et dont on va se servir pour allumer cette sale petite gueule de petit pd (merde à la censure). On a aussi tendance à appuyer « accidentellement » sur le bouton de tir, et à ne pas cadrer sa frappe. Et là, c'est le drame. Le gentil supporter moldave, vêtu d'un simple T-shirt blanc, assis en haut, sur la gauche du gardien, et qui a payé sa place 15 roupies (soit l'équivalent de son revenu annuel), se retrouve, je rappelle encore une fois que c'est un accident, un petit peu... heu... mort. Pas de bol! Et on se surprend à dire à son pote à coté : « Ouais, je l'ai eu. Il avait pécho ma meuf l'enculé ». Oui, on est drôle quand on a 14 ans, qu'on est encore puceau, pubère, et boutonneux. On y rejoue quelques années plus tard, et on se surprend à dire, au même pote, d'un ton blasé « tiens, j'ai eu le blanc ».
A part la jouabilité assez difficile, d'autres points négatifs. Le petit nombre d'équipes (même si, pour l'époque, c'était déjà pas mal), qui sera corrigé l'année suivante avec "FIFA 95". Mais surtout ceci: des animations de joie après un but, où on sent les 10 autres collègues dans un état second de bonheur intense, l'air de dire : « On a marqué. Youpi. ». Les mecs, calmez vous! Vous risquez la blessure. Le buteur, lui, est fou de joie, et saute partout: il va au milieu de terrain, se prépare à crouler sous le poids de ses potes, qui, ivres de bonheur, se ruent sur lui pour le remercier de les avoir délivrer en plantant un but, mais se rend compte qu'en fait, ses coéquipiers blasés s'en foutent de lui, de son but tout laid, du match, d'une éventuelle victoire, de leur supporter, et du monde en général. Le héros retourne donc à sa place, triste, seul.
Mais le must de ce qui se fait de mieux dans la merde est l'animation de victoire. Trois branleurs, probablement des connards qui passent plus de temps à cirer le banc qu'à jouer, se tapent dans les mains et sautent sur place. Les mots me manquent. Les mecs (qui, rappelons le, ne jouent jamais, et chauffent le banc de touche pour les bons joueurs qui voudraient bien se reposer, et ne pas choper un rhume du cul en s'asseyant sur un banc tout froid) sont plus contents de fouler une pelouse que d'avoir vu un match où leur équipe a gagné.
Ceci dit, on ne peut pas dire que "FIFA 94" soit un jeu de merde sous peine de mort dans d'atroces souffrances. Même 10 ans après, le jeu est toujours un mythe, et on y joue avec beaucoup de bonheur. Sauf si on n'aime pas le foot. Mais là, ni le jeu, ni moi ne pourrons y faire quelque chose.