NesPas, une femme, une pipe, un pull.
Flashback - The Quest for Identity
Delphine Software - 1993
J'ai la mémoire qui flanche... par Ghost

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Il est de ces jeux qui révolutionnent complètement une époque, voire même une manière de voir les choses. Ici, en l'occurrence, on parle de jeux vidéos, bien évidement. Mais pas seulement. Ici, on parle d'une alliance, l'une des premières alliances entre le monde, l'esprit même du cinéma et celui des jeux vidéos, l'une des pierres angulaires de ce qui deviendra à terme un genre dominant dans l'industrie vidéo-ludique: "Flashback - The Quest for Identity". Nous sommes en 1993 et les joueurs de tous poils et tous horizons s'apprêtent à se prendre une méchante claque.



2142. Vous êtes Conrad B. Hart, agent du Bureau d'Investigation de la Galaxie (sorte de FBI). Après avoir découvert que des extra-terrestres était camouflés en humains et préparaient une invasion, il est repéré et s'enfuit, traqué. Une course-poursuite aérienne. Un tir. Conrad s'écrase en pleine forêt et perd la mémoire. Maintenant, à vous de le diriger et de vous frayer un chemin dans un environnement hostile où vous risquez de vous faire tuer par n'importe quoi, n'importe quand. Votre but: retrouver la mémoire et empêcher l'invasion.



Pour une fois, on peut vraiment parler de scénario car "Flashback..." est conçu purement et simplement comme un film. On évolue dans un univers qui sublime les meilleures idées de plus grands classiques de la SF de ces 25 dernières années tels que "Total Recall" (l'effacement de la mémoire, "l'agent secret" qui tente de déjouer un complot), "Blade Runner" (l'ambiance générale, les êtres dangereux en apparence humanoïdes) ou encore "Running Man" (la niveau du "Death Tower Show"), et ce d'une manière tellement habile qu'on a presque l'impression de pouvoir agir directement sur l'issue du scénario alors que le jeu en lui même est d'une linéarité confondante: pas de passages secrets, pas de fins alternatives, pas de niveau bonus... rien! On suit l'histoire et basta.



Mais quelle histoire! Le génie de "Flashback..." tient de ce savant mélange entre deux arts, l'un passif et l'autre interactif, réussissant l'exploit de saisir la plus pur essence de chacun pour en faire une création singulière qui tord le cou à la logique qui voudrait qu'un jeu si linéaire possède un replay value proche du zéro absolu. Car, pour le coup, "Flashback..." est, selon moi, un jeu dont il est pratiquement impossible de se lasser tant on semble le redécouvrir à chaque fois qu'on se relance dans une partie, partie que l'on aborde d'ailleurs comme si voulait se mater un bon film de SF le samedi soir.



Niveau musiques, c'est bien simple, il n'y en a pas, ou alors seulement pendant certaines séquences animées. Pourquoi? Tout simplement parce que "Flashback" est un jeu où il faut prendre son temps et réfléchir, et non pas courir et sauter dans tous les sens tel un dératé comme dans n'importe quel jeu de plateforme, d'où l'absence de musiques qui auraient stressé le joueur plus qu'autre chose. D'ailleurs, ce silence fout encore plus les boules dans certains passages tendus et vous rappelle une chose: vous êtes seul, dans le jeu comme devant votre télé.



Enfin, niveau difficulté, Rien à redire. Le jeu vous tiendra en haleine longtemps en Easy, vous stressera en Normal et vous donnera presque des sueurs froides en Hard. Largement finissable mais assez retors par moment, le jeu est, là encore, un modèle du genre, ce qui fait qu'on peut largement s'avancer à dire qu'il y a eu un avant et un après "Flashback..." (au même titre que le bébé d'Eric Chahi, "Another World", dont il est le proche cousin, si ce n'est le demi-frère). Autant dire qu'il s'agit d'un must-have incontournable de la 16-bits de SEGA, qui vous apportera railleries et décadence si vous ne le possédez pas dans votre ludothèque, et ce sur 73 générations.
Le point de vue de César Ramos :
Très commun, et cela tombe très bien !